Au cours de l’Assemblée générale annuelle de la Conférence de direction des religieuses (LCWR : Leadership Conference of Women Religious) qui s’est tenue à Saint Louis du Missouri (USA) du 7 au 10 août, les 900 et quelques participantes ont préparé une réponse à l’évaluation doctrinale de leur organisation effectuée par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF).
L’Assemblée s’est ouverte par le rappel des milliers de personnes qui, dans tout le pays et dans le monde entier, se sont adressées à la LCWR depuis la publication du rapport de la CDF le 18 avril, insistant pour que la réponse aide à réconcilier les différences qui existent à l’intérieur de l’Eglise catholique et crée des espaces de dialogue honnête et ouvert sur les questions critiques de morale et d’éthique qui se posent à l’ensemble de la communauté. Depuis la réception du rapport de la CDF, le bureau de la LCWR s’est efforcé d’écouter le plus grand nombre possible des 1500 membres, en les invitant à prendre en considération dans un esprit de prière les analyses et les recommandations du rapport. Celles-ci se sont alors rassemblées en meeting régionaux dans tout le pays, y ont partagé leurs points de vue ; ceux-ci ont constitué la base des échanges qui ont eu lieu lors de l’Assemblée, au cours de laquelle la majorité de ses membres se rencontraient pour la première fois depuis la publication du rapport de la CDF.
Pendant trois jours de prière et de dialogue intenses, les participantes à l’Assemblée ont étudié différentes réponses possibles au rapport de la CDF, avec l’objectif de décider ensemble des meilleures étapes suivantes. Conscientes que ce moment est un défi historique pour l’église et pour la LCWR, les participantes ont exprimé l’espoir que soit maintenu le rôle officiel de la LCWR pour représenter les religieuses catholiques aux Etats-Unis. Tout en convenant de leur profonde déception devant le rapport de la CDF, les participantes ont manifesté leur intention d’utiliser cette opportunité pour expliquer aux responsables de l’église ce que sont les missions, les valeur et les principes opérationnels de la LCWR.
Les participantes ont chargé le bureau d’entreprendre un dialogue avec l’Archevêque J. Peter Sartain, délégué apostolique engagé par la CDF pour surveiller la LCWR. Elles ont l’espoir qu’un dialogue ouvert et honnête puisse non seulement permettre une meilleure compréhension entre les responsables ecclésiaux et les religieuses, mais aussi ouvrir plus de possibilité à la voix des laïcs, et en particulier des femmes, dans l’église.
L’Assemblée a exprimé clairement sa conviction que la vie religieuse, telle qu’elle est vécue par les religieuses de la LCWR est l’expression authentique de cette vie religieuse et ne doit pas être compromise. La théologie, l’ecclésiologie et la spiritualité du concile Vatican II sont les fondements de cette forme de vie religieuse et – bien que ceux qui la vivent doivent être toujours ouvert à la conversion – cette forme de vie ne doit pas être rejetée.
L’Assemblée a chargé le bureau de la LCWR de conduire ses échange avec l’archevêque Sartain dans un esprit de prière profonde qui valorise le respect mutuel, l’écoute attentive et le dialogue ouvert. Le bureau poursuivra la discussion aussi longtemps que possible, mais dans la limite où la LCWR serait forcée de compromettre l’intégrité de sa mission.
Les participantes ont réaffirmé l’importance et la valeur qu’ont pour ses membres la mission de la LCWR et sa vocation d’être une voix pour la justice dans le monde. Elles ont pressé les membres du bureau de ne pas laisser le travail avec la CDF absorber le temps, l’énergie et les ressources de la Conférence, ni de distraire celle-ci du travail que requiert sa mission.
Au cours de l’Assemblée, l’auteur d’avant-garde Barbara Marx Hubbard s’est exprimée sur l’évolution de la conscience, en observant que les crises à l’échelle globale auxquelles l’humanité doit faire face requièrent, pour réaliser un changement positif, un niveau d’éthique supérieur, des engagements partagés et une synergie sociale. Elle observe que les crises sont des signaux potentiels qui tirent le monde vers une humanité plus co-créative, co-évolutive, que les gens deviennent plus profondément conscients de leur potentialité à conduire et faire évoluer le monde de façon et sous des formes nouvelles, à travers des relations de plus en plus étendues.
Dans une table ronde, Thomas C. Fox, Sœur Jennifer Gordon, SCL et Jamie Manson ont présenté à l’Assemblée des idées sur la façon dont la vie religieuse pourrait évoluer en se projetant vers l’avenir.
Dans son discours, la présidente de la LCWR, Sœur Pat Farrel, OSF, a proposé six outils pour vivre les mutations qui se produisent dans le monde et dans l’église. Ce sont la contemplation, l’écoute de la voix prophétique, la solidarité avec les marginalisés, la communauté, les réponses non-violentes et l’aptitude à vivre dans une espérance joyeuse.
L’Assemblée a adopté une résolution appelant le Congrès à adopter le « Dream Act » et une réforme globale de l’immigration, incluant le regroupement des familles et un mode de citoyenneté pour les immigrants sans papiers vivant aux Etats-Unis. La résolution s’oppose en outre à l’adoption par les Etats – et demande leur annulation – de lois restrictives qui créent un climat de peur dans les communautés d’immigrants. Les participantes ont adopté une seconde résolution, dans laquelle elles s’engagent à œuvrer pour l’abolition du trafic des êtres humains, qualifié de forme moderne d’esclavage.
L’Assemblée a donné une nouvelle fois l’occasion aux participantes de réfléchir à l’injustice et à la façon d’y apporter une correction. Un panneau intitulé « Trafic humain : Personnes volées, Espoir volé », réalisé par les membres de la LCWR de la région 10, offrait aux participantes la possibilité se s’informer sur le trafic des êtres humains et sur ceux qui travaillent à abolir le fléau et soigner les plaies. Au cours d’une table ronde, Kimberly Ritter, de « Nix Conference » et « Meeting Management », Katie Rhoads, « MSW of Healing Action Network » et Sœur Kathleen Coll, SSJ, présidente de « Human Trafficking Group of the Interfaith Center on Corporate Responsibility » (ICCR) ont partagé des exemples de leur activité et incité l’assemblée à l’action.
En conclusion de l’Assemblée, Sœur Florence Deacon, des Sœurs de Saint François d’Assise du Wisconsin, est devenue présidente de LCWR pour 2012-2013, après que les membres aient élue Sœur Carol Zinn, des Sœurs de Saint Joseph de Chestnut Hill, en Pennsylvanie, future présidente et Sœur Barbara Blesse, des Dominicaines de Springfield, secrétaire.
L’Assemblée s’est terminée par l’attribution de la plus haute distinction de la LCWR, la « Oustanding Leadership Award » à Sœur Sandra Schneiders, IHL, théologienne et professeur émérite à l’Ecole de théologie des Jésuites de Berkeley, en Californie.
La LCWR compte environ 1500 membres, qui sont les responsables élues de leurs ordres religieux, et représentent approximativement 57 000 religieuses catholiques. La Conférence assume la direction, promeut la collaboration dans l’église et dans la société et apporte sa voix pour le changement systémique.
Contact : Sister Annmarie Sanders,
IHM – LCWR Director of Communications
301-588-4955 (office) — asanders@lcwr.org
August 10, 2012
Traduction : Lucienne Gouguenheim
Source du document original :
https://lcwr.org/media/lcwr-assembly-decides-next-steps-response-cdf-assessment