Par Ziad Medoukh
En ce début d’année 2018, plus de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza vivent une situation dramatique à tous les niveaux.
C’est très difficile de décrire cette situation qui est devenue chaotique pour toute une population.
L’ensemble de la société civile a tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza est au bord d’un effondrement complet.
Nous assistons à une détérioration des conditions économiques, sociales et sanitaires dans cette prison à ciel ouvert.
Même le mot « espoir » est en train de disparaitre du dictionnaire des optimistes de Gaza. Et c’est inimaginable que l’on puisse acculer un peuple à un tel désespoir. Garder l’espoir à Gaza est un luxe.
Le blocus israélien inhumain est toujours maintenu, avec ses conséquences graves sur la vie quotidienne dans cette région oubliée.
la situation empire, rien ne bouge. Pour plus de deux millions habitants toujours enfermés elle reste très grave à tous les niveaux, surtout sur le plan humanitaire
L’autorité palestinienne verse seulement 30 % des salaires aux 70 000 fonctionnaires de Gaza
Le Hamas qui contrôle toujours la bande de Gaza, malgré l’accord de la réconciliation signé en octobre 2017, paye seulement 20 % des salaires à ses 40 000 fonctionnaires
L’UNRWA, l’agence des Nations-Unies chargée des réfugiés palestiniens qui souffrent, et ne parvient pas à payer ni ses fonctionnaires, ni continuer à s’engager de s’occuper de 65 % de la population de Gaza. Suite à la réduction des aides américaines en premier lieu, après les menaces du président Trump contre les Palestiniens.
Beaucoup d’associations humanitaires ont fermé leurs portes, faute de manque de financement interne et externe.
Les rues commerçantes sont vides et le pouvoir d’achat est en chute permanente
Beaucoup de magasins ont annoncé leur faillite totale.
Les étudiants marchent des kilomètres et des kilomètres par jour pour joindre leurs universités, parce qu’ils n’ont pas la possibilité de régler les frais de transport.
Beaucoup d’usines sont fermées actuellement faute d’électricité, sachez que les foyers de Gaza n’ ont le droit qu’ à quatre heures d’électricité par jour.
Sur le plan économique, la situation ne cesse de s’aggraver avec les conséquences dramatiques du blocus et des mesures locales qui ont causé l’augmentation du chômage, et du niveau de pauvreté, sans oublier l’incapacité de bâtir une véritable économie dans la Bande de Gaza.
En janvier 2018, le taux de chômage dépasse les 73 % de la population civile.
La pauvreté est 85 % de la population de Gaza qui vit en dessous du seuil de pauvreté
L’augmentation du nombre de personnes qui dépendent des organisations humanitaires sont de 90 % des Palestiniens de Gaza. Ils vivent sur des aides alimentaires. Selon les sources du bureau des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens – UNRWA – dans la bande de Gaza, plus de 1 600 000 personnes ont bénéficié du programme de l’aide alimentaire géré par le bureau en janvier 2018, ce programme a élargi ses services pour cibler les citoyens et non seulement les réfugiés.
L’économie de la bande de Gaza souffre d’une crise très grave due aux agressions israéliennes et au blocus. Cette situation empêche tout développement d’une économie en faillite qui ne trouve pas les ressources nécessaires pour sortir d’une crise qui touche tous les secteurs.
Une situation jamais vue dans cette région en souffrance permanente.
Devant cette situation catastrophique, nous assistons à un silence complice et total de la part d’ une communauté internationale officielle.
La population civile se bat quotidiennement pour survivre digne sur sa terre, mais jusqu’à quand ? Et comment cette population parvient-elle à vivre ?
Les Palestiniens de Gaza attendent et attendent… Ils n’ont pas d’autre choix que d’attendre. Ils attendent une ouverture, un changement, ils attendent la levée de ce blocus inhumain, imposé depuis plus de douze ans, ils attendent une réelle réaction internationale qui mette fin à l’impunité de cet occupant. Ils attendent avec un courage à toute épreuve, une sérénité exemplaire, une patience extraordinaire et une volonté remarquable. Mais jusqu’à quand ?
Honte à cette communauté internationale officielle complice !
Honte à ce blocus israélien inhumain contre la Bande de Gaza !
Honte à cette occupation de nos territoires palestiniens !
Honte à cette division inter palestinienne !
Vive la solidarité internationale !
Amitiés de Gaza la vie, si j’ose appeler notre vie à Gaza « une vie »
La bande de Gaza menacée d’un « effondrement total »
« Gaza risque à nouveau d’exploser, de manière encore plus violente et meurtrière que par le passé », a averti l’envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient.
L’envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient alerte sur la situation. Mardi 30 janvier, Nickolay Mladenov a prévenu que la bande de Gaza sous blocus était au bord « d’un effondrement total ». Nickolay Mladenov a estimé que sauver Gaza d’un désastre passait par la restauration du pouvoir de l’Autorité palestinienne sur ce territoire actuellement contrôlé par les islamistes du Hamas. Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007 après une quasi guerre civile contre le Fatah, le parti qui domine l’Autorité palestinienne.
Sans ce transfert de pouvoirs, « Gaza risque à nouveau d’exploser, de manière encore plus violente et meurtrière que par le passé », a averti Nickolay Mladenov lors de la conférence annuelle de l’Institut israélien pour les études sur la sécurité nationale à Tel-Aviv. La bande de Gaza a été le théâtre de trois guerres entre Israël et les groupes armés palestiniens depuis 2008. L’étroite enclave est affligée par les conflits, la pauvreté, le chômage, le marasme économique, les pénuries d’eau et d’électricité, et les blocus israélien et égyptien. Israël rend le Hamas responsable de ces maux.
« Un effondrement total de l’économie »
Les États-Unis ont annoncé en janvier le gel de dizaines de millions de dollars de contributions à l’Agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens, un intervenant capital à Gaza. « Je dis souvent publiquement, lors de réunions du Conseil de sécurité et dans d’autres cadres, que nous nous trouvons au milieu d’une crise humanitaire majeure », a dit Nickolay Mladenov. « Que les choses soient claires aujourd’hui, nous sommes bien au-delà », a-t-il ajouté. « Nous sommes au bord d’une faillite totale des systèmes à Gaza, avec un effondrement total de l’économie, avec des implications sécuritaires qui en résultent pour les services sociaux, politiques et humanitaires », a-t-il diagnostiqué.
Il a affirmé qu’il allait évoquer ces motifs d’inquiétude lors d’une réunion à Bruxelles mercredi du comité de liaison ad hoc chargé de coordonner le soutien des donateurs internationaux aux Palestiniens. Il a précisé que la réunion aura lieu au plus haut niveau, avec des représentants israéliens, palestiniens et un « certain nombre » de ministres des Affaires étrangères arabes. Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah prendra part à la réunion, selon un communiqué de l’Autorité palestinienne.
Source : http://www.france-palestine.org/La-bande-de-Gaza-menacee-d-un-effondrement-total