La célébration, préparée par la commission « NSAE et Evangile », reposait sur l’approche de la théologienne québécoise Odette Mainville du sens que nous donnons à « faire mémoire du dernier repas de Jésus ».
Elle fut précédée de deux ateliers fraternels qui ont ouvert, pour chacune et chacun, un espace de parole à propos de deux textes poétiques : le commentaire par le pasteur Louis Simon de l’évangile du semeur (Marc 4,3-9), et une méditation de José Arregi sur l’espérance. Les participants ont cherché à les relier à leur vie, et en particulier au thème de l’AG « De la croissance infinie au développement durable », par quelques expressions rassemblées au cours de la célébration.
Ils ont fait mémoire du dernier repas de Jésus en se mettant à l’écoute de quelques phrases d’Odette Mainville. Le partage du pain et du vin a été accompagné d’une expression personnelle.
Entrée méditative en célébration
Accompagnée du chant de méditation berbère « Accordez-nous l’esprit de foi », par Marguerite Taos Amrouche, et d’images de la beauté du monde.
Lecture de l’évangile de Marc (4,3-9)
Semeur, rien que semeur : expression des groupes
Pierre de Givenchy, en faisant mémoire de toi, nous témoignons que tu es semeur !
Jésus, tu n’es pas venu terminer, mais commencer. Et nous ?
Au regard de notre vie avancée, sommes-nous encore des semeurs en acceptant de ne pas récolter ?
Comme les maraichers de Rosario du film « Sacrée croissance ! » qui a été projeté hier, mettons en partage nos graines.
Claude et Jean-Pierre, les intervenants du collectif Roosevelt ce matin, ont lancé une semence qui sera transportée dans nos groupes et dans chacun de nous… comme les oiseaux qui lâchent des graines dans d’autres lieux.
Pour semer, il faut être veilleur. C’est une très longue attente, obscure et humble. Cette attente, qui déclenche des moments d’exaspération et d’impression d’échecs, peut faire émerger de l’espérance.
Lecture de « Pouvons-nous espérer ? » – Expression des groupes
Prendre fait et cause pour le plus faible est une nécessité intérieure consubstantielle à notre humanité.
Chacun de nous comme la Terre Mère participe au divin dans une folle espérance.
Nous ne sommes pas des êtres humains qui vivons une expérience spirituelle. Nous sommes des êtres spirituels qui vivons une expérience humaine. (Teilhard de Chardin)
La création est en train d’avoir lieu aujourd’hui, ici, maintenant. Comment vais-je transformer la nature pour qu’on ne l’exploite pas selon des systèmes prédateurs ? Se mettre à la recherche de cette transformation, c’est déjà un commencement, même s’il est aujourd’hui invisible.
Nous avons besoin d’espérer sans raisons, comme nous respirons, comme nous vivons.
Mémoire du dernier repas
Ceci est mon corps.
Quand Jésus, en prenant le pain, dit à ses disciples : ceci, c’est mon corps, il présente ce qu’il est. C’est moi, me voici, ce que je suis devenu au cours de ma vie et de mes engagements.
Il dit « acceptez vous de partager ce pain ? Si oui, vous acceptez de prolonger ma personne, de prolonger ce qui m’a fait, mes choix, mes options, ma mission. Vous prenez à votre charge de mener à bien ce que j’ai commencé à faire.
Je pense que c’est cela que Jésus voulait dire à ses disciples, et non pas « veuillez m’adorer s’il vous plaît ». Non, si vous partagez cela, vous partagez mon destin, vous souscrivez à ce que j’ai défendu jusque là, au visage de Dieu que j’ai présenté, au type de relations humaines que j’ai voulu implanter parmi vous ».
Le sang et le vin.
Pour le peuple de la Bible, le sang, c’est la vie.
Dire, voici, c’est mon sang, signifie, c’est ma vie, voulez-vous communiez à ma vie ?
Le corps de Jésus, c’est ce qu’il est devenu à travers ses luttes. Sa vie, c’est ce qu’il est, ce qu’il va continuer à être. Et on connaît la symbolique du partage de la coupe ; partager la même coupe, c’est partager la même cause.
Voulez-vous vous alimenter à mon corps, voulez-vous partager ma cause ? Oui ? Voici buvez à la même coupe.
Jésus n’invite pas à manger sa chair et à boire son sang, mais à partager le genre de vie qu’il a vécu, à prolonger sa mission.
Prière : « Le souffle du Christ » (J. S. Spong )
Regardez le !
Ne regardez pas sa divinité,
mais regardez plutôt sa liberté.
Ne regardez pas les histoires exagérées de son pouvoir,
mais regardez plutôt sa capacité infinie à se donner à autrui.
Ne regardez pas la mythologie du premier siècle qui l’entoure,
mais regardez plutôt son courage d’être,
sa capacité de vivre et
la qualité contagieuse de son amour.
Arrêtez votre recherche frénétique !
Arrêtez-vous, et sachez que c’est là Dieu :
cet amour,
cette liberté,
cette vie,
cet être;
et
quand vous serez accepté, acceptez-vous vous-même ;
quand vous serez pardonné, pardonnez-vous vous-même ;
quand vous serez aimé, aimez-vous vous-même.
Saisissez-vous de ce souffle du Christ
et osez être
vous-même !
Je crois que c’est là la voie vers Dieu, le Dieu que j’ai rencontré
dans ce Jésus si profondément humain.
Shalom !
Chant final :
Le Chiffon rouge (M. Vidalin – M. Fugain) ; “Les chants de la révolution”, vol. 23 ; interprète: Rosalie Dubois.