1 – Approfondir ce que nous sommes
A défaut de le transmettre, nous avons à expliquer notre positionnement existentiel. Cela commence par la réappropriation de l’expression de notre foi (qui porte à la fois sur les concepts et les mots) pour la dire et la célébrer.
Ainsi, que met-on derrière des mots tels que : être chrétien ; croire ; prier ; Dieu ; le salut ; la bonne nouvelle ; etc. ?
Comment interpréter l’Evangile dans la situation culturelle d’aujourd’hui ? Ce qui devrait nous permettre de communiquer de façon significative et crédible aujourd’hui.
2 – Sortir de nous-mêmes, de nos références culturelles et religieuses convenues
A) Cela suppose de prendre clairement parti en Eglise : pour les opprimés, les exploités, les précaires, les exclus. Nos amis des communautés de base espagnoles nous rappellent opportunément que « le défi de l’injustice a non seulement une dimension éthique mais aussi une dimension strictement théologale » et nous invitent à « (nous) distancer publiquement des pratiques, opinions et styles de l’Eglise qui s’éloignent de l’esprit de l’Evangile… »
Ce point est au cœur de nos orientations : il implique d’analyser et de comprendre les mécanismes qui créent ces situations et de lutter avec le maximum de partenaires, internes ou externes à NSAE, agissant dans le même sens, afin d’instaurer le rapport de force nécessaire à notre efficacité. La précision « en Eglise » nous semble nécessaire pour deux raisons :
– cet engagement est celui de nos différents groupes NSAE ;
– il est important de ne pas laisser l’institution parler en notre nom, puisque « Nous sommes aussi l’Eglise ».
B) Cela suppose aussi de vivre radicalement certains passages :
– du caritatif aux combats de libération ;
– de l’exaltation de l’obéissance et des vertus passives mal comprises, déviées de leur sens (patience, humilité, acceptation, etc.) à des vertus positives et donc à des attitudes de résistance active, de transgression, d’engagement aux côtés des plus marginalisés de l’Eglise et de la société marchande ;
– de la moralisation des comportements individuels à celle de la vie collective (les communautés de base espagnoles relèvent « la nécessité, dans le contexte actuel, de la globalisation de l’humain »).
Ce commentaire aurait dû s’adresser à un article que vous venez d’ éliminer du site.
“Je ne dispose ni de la compétence, ni de l’espace suffisant pour commenter les méfaits de l’économie libérale. Pour faire court, disons que l’économie est à un stade qu’il y a vingt ans les tenants du libéralisme économique souhaitaient sans espérer l’atteindre : installation de la libre concurrence dans un système refusant toute contrainte extérieure à celles engendrées par le système.
L’économie libérale vise à dégager les profits maxima par n’importe quels moyens. Il n’ y a pas d’autorégulation du système qui peut devenir incohérent, comme vos exemples de Total de d’ArcelorMital l’illustrent. La machine s’emballe dans une direction bien précise: celle du profit.
Tous les systèmes de régulation dont la construction a demandé des décennies sont défaillants : l’Etat, les syndicats, les organismes professionnels. L’argent est roi et on nous dit qu’il est bon qu’il le soit, car sans capital pas de production et de commercialisation possibles.
Si nous sommes au fond du trou, c’est parce que cette idéologie a eu l’accord des citoyens français qui ont élu un Président qui lui est favorable, même si, pour la faire mieux avaler, il tente de la masquer par des propos populistes.
Le démantèlement savamment orchestré de la législation du travail est un des buts de cette libéralisation (“libération” disent-ils)
Cette situation très détériorée est aggravée par deux spécificités françaises qui empêchent la contestation d’un front cohérent de contestation :
1 – le bavardage des victimes du système qui les empêche de réfléchir avec rigueur aux stratégies à adopter
2 -la division du syndicalisme et sa faible représentativité qui rendent ses luttes peu opérantes