Que manque-t-il à ces belles paroles ?
Merci à nos frères dominicains de tenter de répondre aux besoins de spiritualités de notre temps.
Merci cette année à la création du blog de Mgr Raffin “qui veut être un lieu d’écoute, qui permette de prendre le temps de la discussion et du partage ou chacun puisse s’exprimer“.
Merci pour ce beau thème de réflexion pour ce Carême : « Vous êtes maintenant le peuple de Dieu » (1ère lettre de Pierre, chap. 2, v. 10), premier texte de Mgr Raffin qui nous rappelle l’apport du Concile Vatican II, la mise en avant du Peuple de Dieu dans Lumen Gentium, et le sacerdoce commun des baptisés.
Il nous rappelle les choses essentielles de la loi nouvelle : que le chrétien participe à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ .”Peuple de prêtres, peuple de rois, assemblée des saints…”
Cependant, comment ces paroles peuvent-elles être entendues aujourd’hui sachant que, depuis plus de 40 ans, la mise en application de cette ecclésiologie de Vatican II ne suit pas ? Où en est-on de cette remise en avant du Peuple de Dieu de Lumen Gentium au niveau structurel actuel dans l’Eglise ?
Face à la crise profonde de l’Eglise, comment le peuple de Dieu pourrait-il être associé à la réflexion, au débat sur l’Eglise dans le monde de ce temps (visibilité, place des femmes, ministères nouveaux ou renouvelés) ? Pour prendre un exemple récent soulevé par les frères dominicains hollandais dans leur texte “Eglise et ministère ” sur le manque de prêtres qui concerne aussi la France : qui doit présider la célébration eucharistique ?
Posons nous la question de savoir comment fonctionne la synodalité (conception, préparation, réalisation…) à tous les niveaux dans l’Eglise ?
Artisans de la crédibilité de l’Eglise, nous en sommes là, taillons, cousons les outres neuves pour le vin nouveau !
Jean-Pierre Macrez pour www.nsae.fr
Je mets quand même un bémol à votre enthousiasme devant le texte de Mgr Raffin.
Celui-ci écrit : La version originale grecque Laos Theou (= peuple de Dieu) mérite d’être citée parce que le mot laos donnera notre mot français laïc que l’on pourrait définir comme le membre d’un peuple. Être laïc chrétien, disons-le dès maintenant, c’est un très beau titre, puisque c’est affirmer son appartenance au peuple de Dieu.
Cela signie-t-il que ce Peuple est composé de Laïcs d’une part, et de prêtres et d’évêques d’autre part ? C’es restreindre d’une drôle de façon les enseignements de Vatican II ?
Il manque à “ces belles paroles” la sincérité et la volonté d’un débat sur le fond, pas seulement sur les applications et les rites, concernant l’adaptation de l’Institution romaine à notre temps et au désir de coller au plus près au message de Jésus.