L’édito du moment : quand l’Etat sous-traite l’école à l’Eglise
Le ministère de l’Education Nationale va créer puis alimenter un « fonds spécifique » pour les établissements privés qui ouvrent des classes en banlieue difficile.
L’Observatoire Chrétien de la laïcité s’indigne de cette décision. En effet, dans le cadre des économies budgétaires, l’actuelle politique gouvernementale supprime des postes dans l’enseignement public. Les écoles, collèges et lycées des zones difficiles n’ont pas les moyens suffisants pour prendre en charge efficacement leur mission d’enseignement et d’éducation et se doter des structure pédagogiques adaptées à leur situation.
Dans ces conditions, confier au secteur privé une mission qui revient au service public, c’est favoriser, sous prétexte de liberté de l’enseignement et en réalité au nom d’une idéologie de la concurrence libérale, un dessaisissement du rôle démocratique de l’Etat et des collectivités publiques dans la formation de citoyens libres et égaux. A terme, nous risquons de voir se développer des écoles à deux vitesses et se multiplier des institutions scolaires identitaires.
Il est regrettable que l’Eglise catholique, qui est responsable de 95% de l’enseignement privé, puisse accepter de profiter ainsi des abandons par l’Etat de sa mission. Faut-il attendre en vain que l’Eglise de France, soucieuse de justice sociale, demande que soient donnés au service public de l’Education nationale les moyens de son efficacité dans les secteurs défavorisés ?
Auteur : l’Observatoire Chrétien de la Laïcité