Justice, “mensonge” et virginité
L’Observatoire Chrétien de la Laïcité s’indigne de l’annulation par la justice d’un mariage- motivée par le « mensonge » de l’épouse sur sa virginité.
Il souligne la gravité de cette décision pour l’avenir du droit en France.
En effet elle s’appuie, de façon tout à fait inappropriée en l’occurrence, sur la notion de « tromperie sur la qualité essentielle » d’un des époux. L’OCL souligne qu’en aucun cas la virginité ne saurait être considérée au moment du mariage comme une qualité essentielle de la future épouse. On ne voit pas en quoi, d’un point de vue humain, la virginité – de la femme seulement, notons-le – engagerait le validité du mariage.
Pour envisager le contraire , les juges n’ont pu que se référer à une conception « religieuse » parmi d’autres, conception d’ailleurs discriminatoire à l’égard des femmes et les soumettant à la domination de fantasmes masculins. En cela ils ne respectent pas la Constitution de la cinquième République qui caractérise notre pays comme une République laïque. Dans une telle République la loi est la même pour tous, femmes et hommes notamment- et ne saurait se fonder, directement ou indirectement, sur des règles religieuses particulières.
Ce jugement ouvre la porte à des pratiques judiciaires communautaristes qui appliqueraient à des citoyennes et des citoyens les conceptions morales ou juridiques d’une communauté -notamment religieuse- ou d’un groupe identitaire auxquelles seraient alors réduite- de façon aliénante- leur identité personnelle et donc leur humanité.
Auteur : Jean RIEDINGER, secrétaire de l’Observatoire Chrétien de la Laïcité