En attendant le compte-rendu officiel qui paraîtra certainement dans Euronews 31, voici, esquissés à grands traits, les éléments essentiels que Micheline Convert et Ingrid Augot en ont retenu.

Le lieu : Nous sommes accueillies au Centre culturel Saint Thomas situé au milieu d’un parc, lui-même prolongé par une véritable petite forêt, à moins d’un quart d’heure de marche des institutions européennes : Parlement, Conseil, Droits de l’Homme etc…Il fait très beau. Venant du midi nous profitons d’un second printemps. Micheline n’en revient pas de voir toute cette verdure qui lui rappelle sa jeunesse.

Les participants : Le premier jour, en séance plénière, nous sommes 55, venant de 12 ou 13 pays européens (dont le Danmark), plus un américain des Etats-Unis. Ce chiffre restera à peu près stable tout au long de la rencontre. Au risque de paraître cocardière, je dois souligner la qualité du travail des onze participants français, tant dans les ateliers qu’au cours des réunions plénières. Il faut dire que pour la première fois depuis notre participation au R.E., une réunion préparatoire avait eu lieu au 68, durant laquelle les principales questions avaient été discutées. Initiative à reprendre chaque année.

Les motions : Elles sont de deux sortes : les projets de résolution publiées dans le dernier numéro d’Euronews (donc envoyées 3 mois avant la rencontre) et les autres. Le travail est réparti sur 6 ateliers : justice sociale ; concertation avec les communautés de base et communication ; spiritualité ; Eglise et ministères, Afrique ; Europe. Nous choisissons  Eglise et ministères, justice sociale et Europe car c’est là que doivent être discutées les motions qui nous intéressent particulièrement.

A l’atelier « justice sociale » les français  présentent la pétition « Non à la directive de la honte » et le R.E,  le prend à son compte  durant la dernière séance plénière. Il décide également d’une journée européenne d’action dans la ligne de cette pétition, journée à organiser dans nos différents pays, chacun selon les modalités qui lui convient, mais à l’intérieur de la même semaine, dont la date n’est pas encore précisée.

A « Eglise et ministères » nous présentons notre motion de soutien aux dominicains et aux paroisses des Pays-Bas pour leur rapport « Eglise et Ministères. Vers une Eglise de l’avenir ». Après deux légers amendements, ce texte, préparé par NSAE, est accepté sans difficulté par l’atelier puis, le dernier jour, est voté à l’unanimité en séance plénière.

A l’atelier « Europe » où est présenté le projet de résolution ayant trait à notre participation en tant qu’ONG  aux institutions européennes, ce fut plus laborieux. Jean Riedinger, secrétaire de l’OCL, fait un travail remarquable, d’abord en atelier puis en séance plénière. Il réussit au moins à semer le doute dans une assemblée prête à voter le texte proposé, sans la moindre critique.

 De quoi s’agit-il ? Autant le R.E. est prêt à poursuivre son travail et sa coopération avec le Conseil de l’Europe où il se retrouve avec la société civile (Euronews n°30 p. 30) sans que cela ne lui pose de problème de fond (sinon que le cahier des charges est lourd) autant il est nécessaire qu’il s’interroge sérieusement sur les conséquences de ses relations avec l’Union européenne, si chère au Vatican. Celui-ci y trouve en effet le cadre juridique du fameux dialogue privilégié avec les églises,  de l’art.16 C de Lisbonne (ex 52 du Traité) qui lui permet de dialoguer d’institution à institution avec l’Union européenne.

 Nous avons au moins obtenu du R.E. qu’il ne fonce pas tête baissée dans des choix dont  personne (de l’avis même des auteurs de la résolution) n’est capable de mesurer les conséquences pour l’avenir. C’est ainsi qu’a été approuvée, après négociation : « la mise à l’étude des conditions d’une participation à un dialogue démocratique structuré avec les institutions européennes en qualité d’organisation de conviction dans le cadre défini par le traité de Lisbonne ».

L’atelier « Afrique » est invité à présenter des propositions à Euronews. L’accent est mis par plusieurs participants sur la nécessité d’agir dans le sens d’une amélioration des conditions de vie de la société civile de ces pays afin que les Africains soient heureux de vivre chez eux et ne soient pas contraints d’émigrer vers nos pays riches à cause d’un ordre mondial injuste et le pillage du continent par les grandes puissances occidentales.

Pour les autres résolutions voir le prochain Euronews.

                                               Journée d’étude interconvictionnelle
                                   samedi 3 mai, avec conférences et travail en ateliers

I. « Comment se vivent les relations religion/culture/société au niveau des personnes dans leur tissu social ? »  Intervention de Louis de Vaucelles s.j.

II. « Etat descriptif de la manière dont sont organisées et fonctionnent les relations religion/culture/société au niveau de l’Union Européenne et des Etats de l’Europe » par Hubert Tournès (président de DLE et représentant  du R.E. dans le Groupe multipartis sur la séparation de la religion et de la politique).

III. « Sécularisation et laïcité » par Jean Riedinger (vice-président de Parvis et secrétaire de l’OCL et Espérance 54) suivie d’une autre série d’ateliers :
– Que représente pour vous la sécularisation et la laïcité ?
– Comment réagissez-vous à ce qui se dit en Europe et a été dit dans la présentation de ces concepts ?
– A votre avis, la loi des Etats s’applique-t-elle aux Institutions religieuses et inversement ? Les Institutions religieuses font-elles partie de la société civile ?

IV. Implication de la sécularisation et de la laïcité pour la vie des personnes, des institutions religieuses et de l’intelligence de la foi.

Ateliers : 1) Comment et pourquoi votre vie, votre foi ou votre conviction se tranforment-elles par le processus de sécularisation ? 2) Cette transformation est-elle pour vous positive ou négative ?

V. « En quoi la sécularisation et la laïcité interpellent-elles la théologie ainsi que les expressions de la foi et le vécu de la foi ? »  Joseph Moingt s.j.

Espérons que la publication de ces diverses conférences ne se fera pas trop attendre.

Les sorties : A la fin de chaque journée, à 18h30, un grand bus nous attend pour une sortie vespérale et même nocturne.

Vendredi 2 mai : direction Hautepierre, ce quartier célèbre pour ses incendies de voitures à chaque Nouvel An. Nous sommes reçus par le pasteur africain Setodzo à la paroisse protestante. Avec un couple juif, un groupe de musulmans et une chorale de jeunes à majorité africaine et protestante, la  célébration interreligieuse est d’une rare densité. Chant solennel en arabe d’une profession de foi musulmane dont le refrain est repris par tous, puissants godspels chrétiens alternant avec de  magnifiques chants juifs chantés a cappella par une jeune mère juive, sourates du Coran, cantique chrétien, courte prise de parole du pasteur et du curé.

Après la célébration nous attend un délicieux couscous préparé par les musulmans et précédé par le chant solennel du Shabbat.

Samedi 3 mai: visite à pieds des quartiers historiques de Strasbourg que François Becker connaît comme sa poche. Dîner, bien arrosé dans une winstub de la «Petite France».

Le dimanche 4 mai: séances plénières avec votes. La rencontre se termine après le déjeuner.

Plusieurs d’entre nous mettent à profit la possibilité de visiter le Parlement européen dont c’est le 60^ème anniversaire. Les animations y sont assurées par les nouveaux pays membres avec danses et musiques folkloriques.

Impression générale : très bonne, tant en ce qui concerne l’organisation matérielle que les apports extérieurs et les échanges. Un grand merci à l’ensemble des participants et surtout à François Becker. Seule critique : la surcharge de la journée d’étude.

La prochaine  rencontre du R.E. se tiendra à Londres.
Le Forum social européen aura lieu en Suède à Malmö (17-21 septembre 2008) : Vittorio y représentera le R.E. avec Gerd.