Le conseil d’Eglises chrétiennes en France : “Les sans papiers” ne sont pas sans droit
Une déclaration du Conseil d’Eglises chrétiennes en France
La France s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne.Le Conseil d’Eglises chrétiennes en France veut y voir ue chance, pour que l‘harmonisation des politiques migratoires dans les différents pays de l’Union se fasse dans le respect des valeurs et des droits qui ont fait de cette partie de notre planète un espace de prospérité, de liberté et de paix.
1. Il ne peut y avoir de traitement durable de l’immigration sans véritale réduction des inégalités entre les pays du Nord et du Sud. Dans une économie mondialisée, l’Europe peut peser de tout son poids pour que se résorbent les distorsions de développement qui alimentent les flux migratoires. S’ils pouvaient vivre dignement dans leur pays avec leurs familles, beaucoup n’émigreraient pas au péril de leur vie!
2.Nous regrettons que les politiques migratoires soient trop souvent perçues ou conduites de manière négative et répressive. Nous espérons que le programme de la présidence française saura reconnaître et valoriser par des mesures et une approche positive, tout ce que les immigrés ont apporté et apportent à nos sociétés occidentales. Il s’agit de permettre cet équilibre dans a relation entre ceux qui arrivent et ceux qui accueillent, partenaires ici d’une même aventure humaine.
3. Le personnes sans papiers ne sont pas sans droit : vive en famille, accéder aux soins, scolariser ses enfants sont des droits fondamentaux qui doivent être respectés. Le traitement administratif de leur situation, au regard du séjour, doit prioritairement tenir compte du respect de ces droits.
4. Les éloignements contraints sont toujours une épreuve et un échec. S’il faut y recourir cela ne doit se faire que dans le strict respect des valeurs de notre histoire. Nous savons le climat de peur et ses conséquences, parfois dramatiques, qu’instille une politique systématique de reconduite aux frontières. L’allongement de la durée de détention, la banalisation de la privation de liberté, les perspecties d’interdiction de retour en Europe pour de longues durées, constituent autant de sujets de préoccupation. Le placement en rétention des personnes vulnérables, notamment des familles et des mineurs, est un sujet des plus sensibles. Bien que ces personnes soient en principe protégées par la législation, le risque est ont des conséquences lourdes, notamment sur les enfants et le adolescents.
5. Nous réaffirmons en tant qu’Eglises chrétiennes que le droit d’asile est non seulement un droit fondamental mais aussi un devoir d’accueil et d’hospitalité.
Ce texte est signé par les co-présients et le Conseil d’Eglises crétiennes de France: le cardinal AndréVingt-Trois pour la Conférence ds évêques de France ; le pasteur Claude Baty pour la Fédération potestante de France ; le métropolite Emmanuel pour l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.