« Racisme », « anti-sémitisme » : le sens des mots
S’agissant du racisme et de l’antisémitisme, nous acceptons de nous battre avec les armes de nos adversaires, c’est-à-dire avec des idées fausses. Il s’en suit que notre argumentation repose sur du vent (la race) et sur un contresens (sémite). Il suffit de consulter le Petit Larousse.
“SEMITE (de Sem, fils de Noé) : qui appartient à un ensemble de peuples du Proche-Orient parlant ou ayant parlé dans l’Antiquité des langues sémitiques (Assyro-Babyloniens, Amorites, Araméens, Phéniciens, Arabes, Hébreux, Ethiopiens)”.
“RACE : catégorie de classement biologique et de hiérarchisation des divers groupes humains, scientifiquement aberrante, dont l’emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. (…) Les progrès de la génétique conduisent aujourd’hui à rejeter toute tentative de classification raciale”.
Oui, le concept de “race“, qui fit les beaux jours du nazisme, est une aberration scientifique. Quant au beau mot de “sémite”, qui se réfère à une langue, il s’applique aussi bien aux Arabes qu’aux Juifs ou aux Ethiopiens. Mais les idées fausses ont la vie dure et elles sont la plupart du temps source de blocages.
Que dire de la récente résolution de l’ONU assimilant la diffamation religieuse au racisme, sinon qu’elle est un non-sens absolu et dangereux ? Mais comment sortir de l’ornière dans laquelle des décennies de paresse intellectuelle et de contamination politique nous ont enfoncés ? Il sera difficile de se libérer du vocabulaire courant. Les mots existent pourtant. Par exemple, tous les êtres humains font partie de l’espèce humaine. Ils appartiennent à des ethnies différentes.
Auteur : Ingrid Augot
1er juin 2008