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Daewoo s’apprête à coloniser Madagascar

Publié le 16 décembre 2008 par Karim Mahmoud-Vintam dans ACTUALITÉ Aucun commentaire
Home» ACTUALITÉ » Daewoo s’apprête à coloniser Madagascar

Le géant sud-coréen négocie avec l’État malgache en vue d’acquérir 1,3 million d’hectares dans la Grande ÃŽle, afin d’y planter du maïs et des palmiers. Une surface colossale (plus de cinq fois La Réunion) qui couvrirait la moitié des importations de maïs de la Corée du Sud. Alors que les Nations Unies pointent le risque d’un « néocolonialisme agraire », les observateurs s’interrogent sur les retombées réelles pour la population malgache.

Dans un contexte de tension mondiale sur les denrées alimentaires, vouée à s’aggraver, la ruée vers les terres cultivables est en marche. Les pays émergents d’Asie, les monarchies du Golfe et de grands groupes achètent ou louent des terres dans le tiers-monde, particulièrement en Afrique, pour garantir leurs approvisionnements ou tout simplement faire des affaires. Madagascar est depuis quelques semaines au centre de toutes les attentions. En lien avec les autorités malgaches, le conglomérat Daewoo projette d’y louer, pour 99 ans, pas moins de 1,3 million d’hectares, soit près de la moitié de la superficie la Belgique. À peu près la moitié des terres aujourd’hui arables dans la Grande ÃŽle. L’accord de principe a été conclu en juillet dernier. Il prévoit que la filiale agroalimentaire de Daewoo, Daewoo Logistics, investira 6 milliards d’euros (4,8 milliards d’euros) au cours des 25 prochaines années et mettra en place les infrastructures nécessaires. Le géant sud-coréen prévoit notamment de transformer un million d’hectares de savanes de l’ouest (régions du Menabe et de Melaky) pour y produire 5 millions de tonnes de maïs par an, soit la moitié des importations de maïs de la Corée du Sud (4e importateur mondial). Daewoo compte également exploiter 300 000 hectares dans le nord-est (région de la Sava) pour en tirer 500.000 tonnes d’huile de palme. Des zones qui servent aujourd’hui de paturages.

RÉCOLTE RAPATRIÉE EN CORÉE DU SUD

Les terres louées seront mises en valeur par de la main-d’Å“uvre locale formée par des ingénieurs agricoles sud-africains et sud-coréens, avait indiqué, en juillet, Yong Nam-ahn, le président de Daewoo Logistics. Les semences seront importées du Costa Rica et d’Indonésie pour le palmier et de l’Amérique pour le maïs. Le Financial Times, qui a révélé cette affaire le 20 novembre dernier, affirmait que l’accord ne prévoyait aucun versement d’argent à l’État malgache au titre de la location. En clair, le journal britannique, qui cite les déclarations du directeur financier de Daewoo Logistics, indiquait que Madagascar confierait gratuitement, et pour un siècle, un million d’hectares en échange de leur seule mise en valeur (routes, systèmes d’irrigation et de stockage), et sans certitude d’obtenir une partie de la production pour ses propres besoins. Il est en effet prévu que la récolte brute soit rapatriée directement en Corée du Sud et même réexportée ensuite en partie.

« UN PACTE NÉO-COLONIAL » SELON LA FAO

Devant les préoccupations internationales, Daewoo et les autorités malgaches ont aussitôt indiqué que rien n’avait été signé, et que le contrat en était encore au stade de la prospection. Mais ni la surface, ni la durée du bail, ni sa gratuité n’ont été contestées de part et d’autre. Et Daewoo devrait débuter sur au moins 2.000 hectares dès 2009, selon la presse malgache. En juillet, L’Express de Madagascar évoquait la création de 6.500 emplois pour 150.000 premiers hectares. Faut-il en imaginer dix fois plus pour 1,3 million d’hectares ? Rien n’est moins sûr. Il se murmure que des écoles pourraient être construites par Daewoo dans les régions concernées. Rien en revanche sur un éventuel transfert de technologie des usines de transformation. Quand bien même l’Etat malgache parviendrait à extirper quelques centaines de milliers d’ariary par an à l’hectare, les risques sont énormes de confier une telle surface à un conglomérat étranger, dont le seul objectif est évidemment de faire un maximum de profit à moindre frais, le tout dans un pays où se nourrir est un luxe et où la famine continue de tuer. Pour le président Marc Ravalomanana, l’agroalimentaire serait une priorité. Les experts estiment que 35 millions d’hectares pourraient être exploités dans le pays, alors que les terres effectivement cultivées atteignent à peine 2,5 millions d’hectares. Certes. Mais de tels partenariats peuvent-ils être véritablement gagnant-gagnant ? Il n’est pas exagéré de craindre un pillage des ressources avec l’exploitation pure et simple d’un des pays les plus pauvres de la planète, certes contre quelques miettes maquillées en « aide au développement », au seul bénéfice d’une société privée d’un pays émergent. Laquelle voit évidemment en Madagascar un terrain vierge avec des coûts de main-d’Å“uvre dérisoires. Le cas malgache est loin d’être isolé. Face à cette recherche effrénée de terres cultivables, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture s’est récemment élevée contre les risques de « néocolonialisme agraire ». Son directeur général, Jacques Diouf, s’inquiète ainsi de l’émergence d’un « pacte néo-colonial pour la fourniture de matières premières sans valeur ajoutée dans les pays producteurs« .

Un cas exceptionnel mais pas isolé

Dans les pays pauvres, les gouvernants sont désormais prêts à abandonner des pans entiers de souveraineté nationale pour voir affluer les devises des pays riches. Et bradent leurs terres dans la lutte qui s’engage pour le nouvel or noir : la nourriture. Exceptionnel par son ampleur, le projet de Daewoo à Madagascar n’est pas isolé. Le groupe britannique Lonrho s’apprête à louer 20.000 hectares de terres en Angola, pays qui exploite à peine 10% de ses terres arables et qui souhaite relancer sa production via des investisseurs étrangers. Lonrho espère louer à terme 2 millions d’hectares en Afrique. La firme étatsunienne Chiquita Brands, premier producteur mondial de bananes, a également annoncé son intention de s’implanter massivement en Angola. Le groupe veut ainsi contourner les obstacles mis par l’Union européenne pour freiner l’importation des bananes d’Amérique latine. En Indonésie, le président envisage de transformer la lointaine province de Papouasie en immense plantation. Alors que Djakarta a connu des émeutes de la faim cette année, il est prêt à céder les futures récoltes de canne à sucre ou de sorgho à quiconque investira dans les routes, les centrales électriques et les systèmes d’irrigation. Bahreïn et l’Arabie saoudite sont intéressés pour y produire leurs besoins en riz basmati. Les petits Émirats Arabes Unis contrôlent déjà 900.000 ha au Pakistan. La Libye exploite 250.000 ha en Ukraine en échange de pétrole et de gaz. La Corée du Sud lorgne sur la Mongolie. La Chine, vingt fois plus peuplée que la France pour trois fois seulement sa surface agricole, achète tous azimuts : de Cuba aux Philippines, de l’Australie au Kazakhstan. Des groupes suédois ont acheté 500.000 ha en Russie. Le britannique Landkom produit blé et colza sur 100.000 ha en Ukraine, quand la Deutsche Bank et l’américaine Goldman Sach investissent dans les élevages de poulets en Chine. La banque américaine Morgan Stanley et l’agro-industriel français Louis Dreyfus achètent aussi des dizaines de milliers d’hectares au Brésil. Avec le profit comme seul objectif

Auteur : Sylvain Amiotte
Source : clicanoo.com, 15 décembre 2008

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