Comment l’Etat d’Israël justifie-t-il la guerre à Gaza ?
Déclaration officiel du Président de l’Etat d’Israël Shimon Peres sur les opérations de Tsahal dans la bande de Gaza (27 décembre 2008)
“C’est la première fois dans l’Histoire d’Israël que nous, Israéliens, ne pouvons pas comprendre les motivations ou les objectifs de ceux qui tirent sur nous. C’est sans doute la moins raisonnable des guerres menée par les combattants les moins raisonnables.
L’affaire est pourtant simple. Israël a totalement quitté Gaza, de sa propre volonté, en en payant un prix très lourd. Il n’y a plus, depuis plusieurs années, à Gaza, le moindre civil israélien ou soldat. Gaza a été évacué. Nos implantations démantelées. Nous avons mobilisé quarante cinq mille policiers pour évacuer les habitants israéliens. Nous avons assumé le coût élevé de cette évacuation – plus de 2,5 milliards de dollars. Les passages ont été ouverts. De l’argent a été envoyé à Gaza. Nous avons promu l’aide par toute sorte de canaux et dans tous les domaines – économique, médical, humanitaire. Nous avons tout mis en œuvre pour que la vie des populations civiles de Gaza soit moins difficile. Voilà pourquoi je n’ai toujours pas rencontré, jusqu’à maintenant, la moindre personne qui soit capable de m’expliquer raisonnablement : pourquoi donc tirent-ils des roquettes contre Israël ? Quelles sont leurs raisons ? Quels sont leurs objectifs ?
Je dois dire que de notre côté, la réponse d’Israël a été la grande retenue de l’armée et l’unité de notre peuple. Notre armée a attendu et attendu ; les Palestiniens ont demandé un cessez le feu et nous avons accepté. Se sont eux qui ont violé le cessez le feu. A nouveau, nous ne savons pas pourquoi. Mais nous savons par contre que nous sommes arrivés à un point où nous n’avons d’autre choix que d’agir pour mettre un terme au harcèlement de nos populations. Cette opération a été planifiée avec toutes les précautions pour que notre armée puisse restée fidèle à ses principes : assurer la plus grande précision dans ses cibles pour éviter les pertes de vies civiles. Il y a un problème parce que beaucoup de ces engins meurtriers sont entreposés dans des maisons privées. Nous avons contacté les propriétaires de ces maisons et leurs occupants et leur avons demandé de quitter les lieux. Personne ne peut vivre avec des bombes. C’est pourquoi nous nous devons de mettre un terme à la source de ces bombardements.
Israël n’a aucune ambition d’aucune sorte sur Gaza. Je rappelle que nous avons quitté Gaza de notre propre chef. Nous n’avons jamais nourri l’idée d’y retourner. Cette page est définitivement tournée pour Israël. Mais nous ne pouvons pas permettre que Gaza devienne une base permanente de menaces et de mort pour nos enfants et pour les populations civiles et ceci, Dieu seul sait pourquoi. Je sais et j’affirme que dans nos cœurs, nous n’avons aucune haine pour la population de Gaza. Leur souffrance ne soulève, dans nos cœurs, aucune joie. Bien au contraire. Maintenant que le Hamas se tourne vers le monde arabe pour demander de l’aide, la vérité est que le monde arabe devrait se tourner vers le Hamas pour lui demander de s’aider lui-même : si le Hamas stoppe sa violence, il n’aura pas besoin de demander d’aide. Tout reviendra à la normale. Les passages seront rouverts, la vie économique fleurira, l’intervention israélienne disparaîtra.
En tant que Nation, nous nous unifions. En tant que Nation, nous apportons notre soutien le plus total à notre armée. Le seul vainqueur sera la raison et la raison conduira à la paix. Nous sommes déterminés et sérieux pour parvenir à la paix. Nombre de nos enfants sont dans les abris et nous souhaitons qu’eux, comme les enfants de Gaza, puissent respirer à nouveau l’air frais.
Voilà les faits et à tous ceux qui nous adressent leurs appels de cesser nos tirs, je leur dis : vous vous trompez d’adresse ! Tournez-vous vers le Hamas et demandez-lui de stopper les bombardements. Alors, le calme pourra s’instaurer.
Quand les gens intelligents se piquent de ne pas comprendre, il est constant qu’ils y réussissent mieux que les sots. ( Gide)”