Jacques Généreux : un économiste engagé au service du Parti de gauche
Le Parti de gauche a été officiellement lancé ce week-end par l’ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon. Avec comme ambition de rassembler pour les prochaines européennes toute la gauche radicale afin de faire triompher les idées antilibérales chères à l’économiste Jacques Généreux.
Jacques Généreux peut revendiquer le titre d’homme qui valait 100 milliards. À 52 ans, cet économiste est en effet la cheville ouvrière du programme économique présenté ce weekend durant son congrès fondateur par le Parti de gauche, créé autour de Jean-Luc Mélenchon. Un plan de 100 milliards d’euros, soit deux fois le montant des propositions du PS et quatre fois le coût des mesures chiffrées par le gouvernement. Au programme, « un plan public de relance sur deux ans » passant par « une rénovation écologique du parc de logements sociaux » , une forte hausse du smic, le retour de l’autorisation administrative de licenciement. Bref, la rupture avec « la logique libérale imposée par la construction européenne et acceptée aussi bien par Nicolas Sarkozy que par le PS ».
Voilà des années déjà que Jacques Généreux cherche à faire passer ses idées dans les propositions de la gauche. Jusqu’alors, il était plutôt du côté des minoritaires au sein du PS, engagé depuis longtemps dans l’aile gauche du parti. Longtemps proche d’Henri Emmanuelli, il a ensuite suivi Jean-Luc Mélenchon. Au point de démissionner, dans sa foulée, du PS, dont il était adhérent depuis 1980, pour suivre l’aventure du Parti de gauche. « C’est difficile de quitter des camarades de lutte. Mais c’était devenu nécessaire car le congrès de Reims a de nouveau prouvé que le PS s’est résigné à ne plus vouloir changer le système ». Changer le système, voilà le mot d’ordre de cet économiste, titulaire d’un doctorat d’économie et qui n’a jamais hésité à occuper tous les terrains pour défendre ses idées. Il a ainsi toujours mené une triple carrière, à l’université, dans la presse et l’édition, ainsi que dans le monde politique. Professeur à SciencesPo, ce père de trois enfants fut ainsi membre des instances dirigeantes du PS, coproducteur d’émissions consacrées à l’économie sur France Culture, chroniqueur au magazine Alternatives économiques et auteur d’une longue liste d’ouvrages.
Partout, il fus tige le libéralisme, « inefficace économiquement, détestable socialement et écologiquement catastrophique ». Face à ceux qui dénoncent le radicalisme d’une gauche qui fait les yeux doux à l’extrême-gauche, il plaide le sérieux de ses propositions. « Nous ne sommes pas des farfelus. Nous ne proposons pas de nationaliser les épiceries de quartier et les coiffeurs. Nous refusons simplement que la concurrence soit le seul critère de décision. »
Auteur : Mathieu Castagnet
Source : La Croix, 2 février 2009