Des débats au CEDEC
POUR QUELLES RAISONS INTERNES L’INSTITUTION ECCLESIALE NE PARVIENT-ELLE PAS A ACCEPTER LA LAÏCITE ?
I – Délimitation du thème proposé au débat
D’emblée, les participants sont invités à s’interroger sur les termes du thème proposé, pour mieux délimiter le sujet.
Que faut-il entendre par « raison » ? Dans la formulation de notre thème, il s’agit du sens premier de « motif » ; mais quand le Pape parle de « raison » accouplée au terme de « foi », il s’agit de « raison raisonnante » au sens de fonctionnement logique.
« L’Institution » ? Peut-être faudrait-il se poser la question : instituée par qui ? Sûrement pas par le Nazaréen. Il s’agit donc « d’auto-institution ». Quelles en sont les conséquences pour la laïcité ?
« Internes » ? Il ne s’agit pas seulement d’une stratégie de fonctionnement, mais de la doctrine théologique issue du rapport entre la foi en Dieu et la raison, qui sous-tend ce fonctionnement. Sont exclues de notre débat les causes externes : sécularisation de la société, spiritualités diverses, religieuses ou non, qui montrent que l’Eglise n’a pas le monopole de la spiritualité.
Le mot « laïcité », n’a pas été explicité dès le départ, mais dans le courant du débat, Daniel ayant avancé que la laïcité n’était qu’ « un cadre juridique permettant à l’Eglise et à l’Etat de fonctionner », les participants ont précisé leur conception : à côté de ce cadre juridique, instaurant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la loi « fondatrice » de 1905 prescrit la « liberté de conscience » et l’égalité des droits de tous les croyants, égalité garantie par l’Etat. Elle sous-entend le principe de « bien commun » par-delà les différences, et le principe d’ émancipation, qui fait qu’on dispose de références identitaires librement choisies (cf H. Pena-Ruiz « Qu’est-ce que la laïcité » page 29). Toutes ces valeurs sont présentes dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du Citoyen et ne peuvent être mises en œuvre que dans une démocratie.
II Freins à l’acceptation de la laïcité par l’Eglise catholique.
Premier frein : une Institution décalée par rapport à la société actuelle.
On aborde la question d’une thèse chère à J. Ratzinger, devenu Benoît XVI, qu’il a développée, notamment dans un discours à l’Université de Ratisbonne en 2006 : celle du rapport de la foi en Dieu avec la raison. Aujourd’hui, on admet communément que les deux domaines foi et raison sont séparés. S’il est possible de réexaminer la foi à la lumière des connaissances, par exemple archéologiques, la foi est du domaine de la croyance : le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas (Pascal). La raison est du domaine de la logique. Benoît XVI assure qu’il existe une complémentarité entre foi et raison ; qu’il faut se garder de la tentation de séparer le spirituel du rationnel, et vice versa (Fides et ratio, 1998 ; Spes salvi, 2007). Il ne fait, en cela, que suivre la tradition de l’Eglise catholique, depuis St Thomas d’Aquin,(XIII siècle), lui-même inspiré par la philosophie grecque de Platon et d’Aristote. Pour saint Thomas d’Aquin, c’est la théologie qui contient la philosophie et non pas l’inverse. A son exemple, Benoît XVI affirme que la foi est première. La foi apparaît comme indubitable car elle s’appuie sur la raison.
Première conséquence de cette doctrine thomiste : l’affirmation, par l’Eglise catholique romaine, que sa vérité est « supérieure à toutes les autres ». On comprend mieux, alors, pourquoi Benoît XVI écoute d’une oreille complaisante les voix des créationnistes, alors que Jean-Paul II avait pris ses distances avec ce mouvement. Pour mémoire, rappelons que les créationnistes, parmi lesquels figure l’Archevêque de Vienne, ami de Benoît XVI, veulent que soit enseigné dans toute école une origine du monde des espèces basée sur la Genèse, parallèlement à la théorie de l’Evolution de Darwin. Or, la première est une opinion, la seconde un acquis scientifique ! Outre le risque d’obscurantisme, c’est le principe de neutralité, que l’Eglise qualifie d’ailleurs d’ « indifférentisme » (1945), qui est ici remis en cause.
Deuxième conséquence de la doctrine thomiste, l’Eglise se dit « experte en humanité ». Jacques nous rappelle, dans le hors série des Réseaux des Parvis : « Laïcité 2008 », p 56, qu’au nom d’une « loi naturelle qui a fixé le destin de l’ homme une fois pour toutes, l’Eglise se dit la garante d’une morale universelle ». Ainsi, Benoît XVI, à la fin de son voyage en France en 2008, a réaffirmé des positions bien connues sur la sexualité, la contraception, le divorce, le début et la fin de vie ; positions reprises par les évêques d’Île-de-France, dans un communiqué du 22 janvier 2008 : Il est temps que tous participent résolument à la promotion d’une culture respectueuse de la vie… Promouvoir l’avortement, c’est renoncer à nos responsabilités (Lettre n°1 des Parvis, février 2008). On peut déplorer que l’Eglise catholique, identifiée à l’Etat du Vatican, fasse pression à l’ONU pour qu’on n’y discute pas de ces problèmes bioéthiques, au mépris de toutes les souffrances des malades du sida, des femmes violées, des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants, des personnes en fin de vie… Pourrait-être reliée à cette méconnaissance de l’humanité la méfiance de l’Eglise à l’égard de la femme. Non seulement l’ordination des femmes, l’attribution d’un rôle de décision par l’Eglise ne sont pas envisageables, mais les récentes déclarations de l’archevêque de Paris, André Vingt-Trois, confinent au mépris : Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête. Voilà qui est très éloigné de l’égale dignité des hommes et des femmes contenue dans l’« esprit de laïcité ».
Ainsi les positions morales de l’Eglise catholique, complètement décalées par rapport à la société d’aujourd’hui, non seulement contribuent à vider les églises, mais constituent un frein à l’acceptation de la laïcité par l’Eglise. Si l’Institution acceptait la laïcité, elle devrait admettre que sa voix (et voie) morale, issue de la doctrine thomiste, n’est qu’une parmi d’autres qu’il lui faudrait respecter. Ce n’est pas encore à l’ordre du jour !
Deuxième frein à l’acceptation de la laïcité par l’Eglise : le cléricalisme.
On l’a vu, la laïcité ne peut exister que dans une démocratie. On comprend que cette réalité passe mal dans une organisation pyramidale telle que l’Eglise catholique, au pouvoir hiérarchisé depuis le pape jusqu’aux prêtres, et dans laquelle les clercs s’auto-désignent. Si, de plus, l’Institution, par la voix du pape, proclame qu’elle est la seule détentrice de la Vérité, (et non une vérité parmi d’autres), il devient normal de vouloir la répandre : les clercs se désignaient, autrefois, comme les « soldats de Dieu ». Cette prétention à détenir la Vérité sous-tend un pouvoir, y compris politique, qui a prévalu jusqu’à la loi de 1905. C’est ce qu’on a appelé le cléricalisme. Trois définitions pour en cerner le sens : « opinion des partisans d’une immixtion des clercs dans la politique d’un état » (Petit Robert ) ; « comportement du clergé en faction politique » ( Conférence de Jean-Paul Scot le 4 novembre 2005 : Comprendre la loi de 1905, publié par le Comité de Défense Vendômois de la Laïcité) ; ambition de pouvoir temporel sur toute la société ( Henri Pena-Ruiz, Qu’est-ce que la laïcité » ?, p 29). Or, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat implique une non ingérence réciproque : neutralité de l’Etat en matière de religion et impossibilité pour le clergé d’intervenir dans la politique d’un Etat.
L’Eglise a-t-elle vraiment accepté la loi de 1905 ?
Plusieurs événements historiques, lettres ou discours, ont pu momentanément, le faire penser.
De 1945 à 1954, durant la brève épopée des prêtres ouvriers, alors que la liberté leur était laissée d’abattre le mur qui séparait l’Eglise du monde ouvrier, on a pu croire que l’Institution mettait son pouvoir autocratique entre parenthèses. Louis, l’un des participants, connaît bien la suite : l’intervention de Pie XII mettant fin à l’expérience des prêtres ouvriers, et la blessure de ces prêtres volontaires dont la mission était d’apporter l’espérance de l’Evangile à leurs frères ouvriers, en les respectant, en adoptant leur langage en même temps qu’ils partageaient leur travail.
De même, lors du concile Vatican II, reconnaissant que l’Eglise n’est liée à aucun système politique, qu’elle n’a pas vocation à gérer le temporel, mais que l’Etat n’a pas à agir dans la sphère du spirituel, on aurait pu croire que l’Institution avait accepté la laïcité (Scot, p 9). Ou encore, en 1996, dans la Lettre aux catholiques, les évêques de France prennent acte du caractère positif de la laïcité… Mais le texte ajoute : non pas telle qu’elle a été à l’origine, mais telle qu’elle est devenue (Scot, p 9). Le 16 juin 2005, ces mêmes évêques de France, en réaction à l’annonce d’un projet de « toilettage » de la loi de 1905 faite par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur chargé des Cultes, déclarent : nous ne pensons pas qu’il faille changer la loi de 1905 […]. Il nous semble sage de ne pas toucher à cet équilibre par lequel a été rendu possible, en notre pays, l’apaisement d’aujourd’hui. […] Le régime de laïcité est lié à la non confessionnalité de l’Etat et à sa non compétence en matière de foi religieuse et d’organisation interne des communautés religieuses.
Enfin, un évêque de France montre que l’Eglise n’est pas monolithique : Mgr Dagens, qui a déclaré récemment, à propos de l’école catholique : Il n’y a, par conséquent, semble-t-il, plus de sens pour que l’Eglise occupe ce terrain, sinon au risque de se laisser instrumentaliser […] et de produire un contre témoignage (propos rapportés par E. Khaldi et M. Fitoussi dans Main basse sur l’école publique, p. 14).
Tentatives de l’Eglise pour garder une influence sociale et politique.
S’ils admettent que l’Eglise n’est pas monolithique, les participants à l’AG ne sont pas dupes. Se référer à Vatican II, alors que le pape actuel, Benoît XVI, finit de le vider de son sens avec le Motu proprio, c’est se référer à un souvenir. Alors que, depuis 1905, l’Institution a perdu son pouvoir politique, seule une « laïcité ouverte » trouve grâce aux yeux de Benoît XVI. Que signifie cette expression, sinon se faire reconnaître un rôle officiel majeur dans l’espace public par un Etat laïc, notamment en matière de morale, domaine dans lequel l’Eglise se dit « experte en humanité » ?
Deux faits sont là pour confirmer son ambition, notamment dans les instances européennes.
A notre dernier colloque, Guy Langagne, ancien parlementaire au Conseil de l’Europe, nous a rappelé que son rapport sur Les dangers du Créationnisme dans l’Education, d’abord adopté à l’unanimité au Conseil de l’Europe en juin 2007, avait finalement été ajourné à la suite d’une lettre émanant du Saint-Siège déclarant non opportune l’adoption de ce rapport(Actes du colloque : La laïcité aux prises avec l’intégrisme, octobre 2008, p 23). Ainsi, l’Eglise, à son plus haut niveau, n’a pas respecté la décision du Conseil de l’Europe. Sans aucun droit, elle a usé de son influence pour en gripper le fonctionnement démocratique. Pourquoi ? Par peur, sans doute, de l’autonomie de la science qui pourrait revendiquer une vérité provisoire – comme toute vérité scientifique.
Deuxième fait : l’article I-52, inscrit dans le projet de la Constitution européenne et rédigé sous l’influence de la COMECE (Commission des conférences épiscopales de la Communauté européenne) figure, finalement dans le traité de Lisbonne. Cet article donne aux Eglises, un statut juridique de partenaires privilégiés dans les prises de décision à Bruxelles. Les Eglises seront régulièrement consultées, ce qui donne, aux religions, une possibilité privilégiée d’intervention directe dans les rouages du pouvoir (Parvis n° 21 p 29 ). Ces faits démontrent que ce genre de pouvoir qu’on appelle le cléricalisme […] constitue l’antithèse de la laïcité (H. Pena-Ruiz, Qu’est-ce que la laïcité, p 28).
Troisième frein à l’acceptation de la laïcité par l’Eglise catholique : son attachement à l’école privée confessionnelle.
Au CEDEC, l’école confessionnelle est le domaine où l’Institution nous interpelle plus particulièrement. La collusion actuelle avec le gouvernement de Monsieur Sarkozy fait que, mesure après mesure, le projet Darcos démantèle l’école publique au profit de l’école privée (Main basse sur l’école publique, E. Kaldi et M. Fitoussi). Parmi tous les exemples, on peut citer le plan « espoir banlieues ». Il octroie l’ouverture de cinquante écoles privées en Zone d’Education Prioritaire (ZEP). L’école catholique gardant le privilège du recrutement sélectif des élèves, nul doute que ce plan va encore appauvrir l’école publique de ces quartiers.
Au final, le projet Darcos s’oriente de plus en plus vers la privatisation de l’école publique (projet « chèque éducation ») qui va drainer encore davantage une « clientèle » de privilégiés vers l’école privée confessionnelle, et paupériser l’école publique.
L’Eglise se garde bien de refuser ces « cadeaux » qui tournent avec désinvolture le dos à la laïcité, avec cependant deux risques pour elle :
1. Être instrumentalisée par l’Etat. Le clan libéral avance ses « pions » : sélection, élitisme, privilèges, dans le but de créer, avec l’école privée catholique sous contrat, une école de classe concurrente de l’école publique, sur le modèle libéral ; cela semble conforme au vœu de certains parents soucieux de mettre leurs enfants à l’abri.
Où est le message évangélique dans tout cela ? Continuer à cautionner une telle école, au risque d’accentuer les mécanismes de discrimination sociale et d’exclusion, au lieu de donner la priorité à l’égalité entre les enfants en évitant les privilèges quels qu’ils soient, c’est, pour l’Eglise, produire un contre témoignage du message évangélique.
2. Que certaines mouvances catholiques (groupe charismatique de l’Emmanuel, Opus Dei, etc.) que l’Eglise n’a pas encore récusées, ou protestantes (évangélistes), créent leurs propres écoles hors contrat dégagées de l’Etat (et de l’Eglise !) avec l’argent des familles et, peut-être un jour, celui du futur « chèque éducation ».
C’est, pour l’Eglise, risquer de cautionner une menace communautariste, véritable danger pour la paix sociale, négation complète du « vivre ensemble » inhérent à la laïcité.
Ainsi, l’Institution ecclésiale catholique :
Ø par sa conviction d’être la seule vraie référence morale, entraînant des prises de position éthiques, pour le moins douteuses,
Ø par sa crispation sur des structures hiérarchiques désuètes,
Ø par ses manœuvres pour acquérir un rôle officiel privilégié au sein des instances européennes,
Ø par son entêtement à chapeauter une école de moins en moins catholique et de plus en plus libérale,
tourne le dos à la laïcité en se coupant des réalités quotidiennes de la société de son temps.
Le défi du CEDEC
Face au blocage de l’Institution sur la question de l’école, que peut le CEDEC ?
Son combat est-il vain ? L’Eglise ne se dégagera-t-elle jamais de l’école confessionnelle ? Si nous n’avons fait qu’ébaucher une réponse, peut-être convient-il de rappeler brièvement tout le travail effectué par le CEDEC depuis sa création.
La raison d’être profonde du CEDEC, en luttant pour que l’Eglise abandonne ce dernier bastion qu’est son école, c’est de démasquer le contre témoignage qu’elle offre aux yeux du monde. Le message évangélique qu’elle doit porter n’a rien à voir avec la ségrégation entre les enfants, l’élitisme donnant la primeur aux privilégiés, la prétention de ses clercs à être les seuls détenteurs du vrai.
Dans un premier temps, le CEDEC a cherché à comprendre pourquoi l’Eglise tenait tant à son école : lettres régulières aux évêques de France (pratique abandonnée devant le peu de résultats !), étude minutieuse de la Documentation catholique, toujours fructueusement poursuivie par Jacques Haab, colloques tous les deux ans à la Roche-sur-Yon (exemple : Ecole confessionnelle, un choix individuel et libéral, 2001). De tout ce travail, ont émergé quelques réponses : le souci de visibilité sociale sous couvert d’évangélisation, la collusion avec une idéologie libérale comme moyen d’influence et d’ingérence à l’intérieur des rouages de l’Etat. Ces réponses, nous les avons largement diffusées : lettres aux adhérents, articles de presse, rédaction des actes des colloques (gros travail de communication !).
Mais très vite, à l’écoute de toutes les protestations au sein même de l’Eglise, par exemple au moment de l’affaire Gaillot, le CEDEC a souhaité entrer en contact avec d’autres mouvements et s’est fédéré avec eux pour « un autre visage d’Eglise », dans la Fédération Réseaux du Parvis. Une revue, Les Réseaux des Parvis, fait largement écho à la cinquantaine d’associations actuellement regroupées (cf page de garde de la revue).
Le CEDEC s’est convaincu que si l’Eglise acceptait la laïcité et ses valeurs, elle ne maintiendrait pas une école tendant à devenir une école de classe, elle s’organiserait plus démocratiquement, elle reprendrait son rang de « conviction parmi d’autres ».
Le CEDEC a donc apporté sa voix à la revue Les réseaux des Parvis pour dénoncer toutes les attaques de l’Eglise contre la laïcité : participation à deux hors série sur la laïcité. De même, le CEDEC a contribué à la rédaction du Manifeste de l’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL) auquel il appartient. Enfin il a tenu de nombreux colloques sur le sujet…
Nous sommes persuadés, au CEDEC, qu’en tirant sur la maille « école confessionnelle » il est possible de « détricoter » le cléricalisme de l’Institution ecclésiale et de promouvoir, avec l’aide de tous les membres des Réseaux du Parvis, de nouvelles structures horizontales, dans une Eglise renouvelée, plus apte à porter et à transmettre le message évangélique.
Monique Point
Monique Cabotte-Carillon
L’Institution : Je pense qu’elle s’est édifiée peu à peu, à partir du 3èmè siècle, au fil des conciles et en remplaçant les diverses communautés primitives. Ce sont les conciles qui ont décidé de la constitution à donner à l’Eglise.
Cette édification n’est pas le fruit de débats où tout le monde pouvait s’exprimer, mais à la suite d’éliminations, d’intimidations, voire de menaces conduisant à considérer les opposants comme des hérétiques ou des schismatiques . Dans cette construction la “liberté de conscience” n’a pas été respectée.
L’Eglise catholique, pour asseoir sa prééminence face aux autres Eglises chrétiennes, s’est qualifiée “universelle”, alors qu’elle n’a pas le moindre sens de l’Universel. Son orgueil l’empêche de reconnaître la richesse de le diversité de l’Univers et encourage la recherche d’un pouvoir sans partage.
La force et le succès de CEDEC résident dans son indépendance à l’égard de l’Institution catholique. Dans son combat pour l’école laïque le CEDEC ne peut pas résoudre seul le problème de l’école confessionnelle. Reste à savoir si les défenseurs de l’enseignement public sauront se mobiliser à temps.
Je ne pense pas que la disparition des écoles confessionnelles résoudra les problèmes que pose le cléricalisme.
Cette disparition totale de l’enseignement catholique est très improbable. On n’en demande pas tant. Par contre elle signifierait que l’Eglise catholique est sincèrement acquise à la laÏcité, ce qui serait grandement profitable à son audience.
Michel PERRIN