Lettre ouverte à mon évêque
Non ! Je n’accepte pas !
Tendre la main à des intégristes dans un souci d’apaisement, je peux comprendre ; que l’autre profite de la médiatisation de l’affaire pour crier sa haine, cela ne juge que lui, finalement. Et c’est lui qui coupe la main qui lui est tendue…
Mais condamner une enfant violée de 9 ans, un âge où l’on n’a pas toute sa responsabilité, et blanchir un violeur adulte dans le même temps, cette Eglise là me donne envie de vomir !
Non ! Je n’accepte pas !
S’il faut défendre la vie, ne faudrait-il pas commencer là où elle est le plus menacée : les enfants qui meurent de la faim et de la guerre ? Mais dernièrement, les princes de l’Eglise ont été bien peu prolixes en déclaration publiques pendant l’invasion de Gaza… et les fabricants d’armes sophistiquées se sont bien enrichi, sans que cela ne scandalise publiquement aucun évêque ! S’en prendre, parfois avec violence, à de pauvres filles acculées à l’avortement par la misère, la maladie, l’abandon, ou la honte, est effectivement beaucoup plus glorieux !
« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! »
Non ! Je n’accepte pas !
Si ces princes de droit divin regrettent les périodes les plus honteuses de l’histoire de l’Eglise, libre à eux de penser ce qu’ils veulent, mais qu’au moins on les empêchent d’agir, qu’on les dénonce et qu’on leur retire les responsabilités dont ils se révèlent indignes.
Non ! Je n’accepte pas !
Mais dans la politique politicienne du Vatican, ces deux évènements ne sont-ils pas un test pour mesurer la servilité des fidèles et de leurs pasteurs enfermés dans une obéissance aveugle et surtout muette ? Ceci en vue d’installer une idéologie dictatoriale, partout où c’est possible, qui relève peut-être de Constantin et de Néron mais pas des Apôtres qui ont donné leur vie pour le Christ et leurs frères.
Non ! Je n’accepte pas !
Appelé par mon Eglise, Corps du Christ, à annoncer la Bonne Nouvelle de Dieu qui aime tous les Hommes et nous invite à aimer, en commençant par les plus pauvres, à aimer jusqu’au pardon, chargé par mon Eglise de l’initiation chrétienne des adultes, je ne peux accepter que l’on donne à mon Eglise un visage aussi monstrueux, aussi opposé à l’Évangile.
Non ! Je n’accepte pas !
Quel amour vais-je annoncer s’il se vautre dans la haine et la compromission avec une idéologie totalitaire où le pauvre est piétiné et le riche applaudi ?
« Mais le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? »
Au nom de cet Évangile d’Amour, j’attends de vous et de vos confrères une protestation publique à la hauteur de cette ignominie.
Fraternellement en Christ,
Bruno CATRICE
12 mars 2009