Le G8 alloue 20 milliards de dollars pour lutter contre la faim
Dans une déclaration commune, les pays du G8, les pays émergents et les pays africains qui les ont rejoints au sommet de L’Aquila, en Italie, se sont engagés, vendredi 10 juillet, à mobiliser “au moins 15 milliards de dollars sur trois ans” (10,8 milliards d’euros) pour garantir la sécurité alimentaire dans le monde, et ainsi lutter contre la faim. Deux heures après cette annonce, Silvio Berlusconi a finalement précisé que ce montant était porté de 15 à 20 milliards de dollars (soit 14,4 milliards d’euros).
Réaffirmé par le Sommet mondial de l’alimentation réuni en 1996 par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), le droit à la sécurité alimentaire consiste, pour chaque individu à avoir, à tout moment l'”accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive [lui] permettant de satisfaire [ses] besoins énergétiques et [ses] préférences alimentaires pour mener une vie saine et active“.
Le but de cette “Initiative de L’Aquila sur la sécurité alimentaire” est d’accroître les investissements afin d’augmenter la production agricole dans les pays en développement, expliquent les pays présents en Italie. Pour cette dernière journée du sommet, consacrée aux questions de l’aide au pays pauvres et à la lutte contre la faim dans le monde, les dirigeants du G8 et des pays émergents avaient invité des représentants de l’Algérie, de l’Angola, de l’Egypte, de l’Ethiopie, de la Libye, du Nigeria, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et une délégation de l’Union africaine.
UN BASCULEMENT POLITIQUE “MAJEUR”
“L’effet conjugué d’un sous-investissement de longue date dans l’agriculture et la sécurité alimentaire, de l’évolution des prix et de la crise économique a entraîné une aggravation de la faim et de la pauvreté dans les pays en développement (…) Le nombre de personnes souffrant de la faim et de la pauvreté dépasse aujourd’hui le milliard“, écrivent les dirigeants réunis à L’Aquila, qui se sont engagés à “assurer le développement durable de l’agriculture, tout en restant déterminés à apporter une aide alimentaire d’urgence adéquate“.
“Nous (…) demeurons profondément préoccupés par la sécurité alimentaire mondiale, l’impact de la crise financière et économique et la flambée des prix alimentaires de l’année dernière, qui touche les pays les moins à même de faire face à l’aggravation de la faim et de la pauvreté“, ajoutent-ils. “Si les prix des denrées alimentaires de base ont baissé depuis leur niveau record de 2008, ils restent historiquement élevés et instables“, s’inquiètent-ils, alors que la flambée des prix a entraîné l’an dernier des émeutes de la faim dans plusieurs pays.
Le président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), Kanayo Nwanze s’est félicité de cette initiative, estimant que c’était “un basculement majeur de l’aide alimentaire, qui revient en fait à donner un médicament à un enfant qui est déjà malade, vers l’aide aux pays pour qu’ils mettent en place les bonnes politiques afin de produire de la nourriture“.
Les Etats-Unis devraient apporter 3,5 milliards de dollars à cette initiative, le Japon de 3 à 4 milliards de dollars tandis que le président français, Nicolas Sarkozy, a affirmé mercredi que la France contribuerait à hauteur d’1,5 milliard d’euros (environ 2 milliards de dollars).
Source : LEMONDE.FR avec AFP, 10.07.09