Les entreprises américaines invitées à défier la censure chinoise
Trente multinationales du secteur des communications ont été appelées mardi à faire la lumière sur leur comportement en matière de droits de l’homme en Chine par un sénateur américain, qui s’inquiète des risques de collaboration en raison de la censure imposée par Pékin.
Dans une lettre adressée à ces sociétés, dont Apple, Facebook, IBM, Nokia et Twitter, le sénateur démocrate Dick Durbin (cf. photo infra) donne en exemple le géant de l’Internet Google, qui a menacé de se retirer de Chine à la suite d’attaques informatiques dont il dit avoir fait l’objet. Google, qui a demandé des explications à Pékin, soupçonne le gouvernement chinois d’avoir cautionné le piratage de plusieurs boîtes e-mail de militants des droits de l’homme.
Dick Durbin n’est pas un sénateur comme les autres. Président de la sous-commission des droits de l’homme, il est élu de l’Illinois, comme Barack Obama, et est le “Party Whip” – le numéro 2 du parti démocrate – au Sénat.
“Je félicite Google d’être arrivé à la conclusion que coopérer avec ‘la grande muraille informatique’ n’est pas conforme à sa responsabilité en matière de droits de l’homme”, a estimé M. Durbin, qui prévoit de réunir dans le courant février une audience au Congrès sur la liberté d’Internet dans le monde. Dans sa missive, le sénateur demande aux entreprises concernées de décrire les mesures qu’elles prennent “pour faire en sorte que [leurs] produits ou services ne permettent pas au gouvernement chinois de violer les droits de l’homme”.
Ces sociétés sont appelées en outre à détailler leurs “plans pour défendre les droits de l’homme en Chine, en particulier la liberté d’expression et la protection de la vie privée”. Twitter a annoncé la semaine dernière travailler à des moyens techniques de contourner les filtrages et blocages.
Source : LEMONDE.FR avec AFP, 3 février 2010