Réforme des retraites : les clivages, les enjeux, les propositions
Alors que le président Nicolas Sarkozy reçoit patronat et partenaires sociaux, lundi 15 février à l’Elysée pour dresser une méthode et un calendrier sur la réforme des retraites, plusieurs spécialistes et hommes politiques interviennent sur l’un des sujets les plus chauds de l’année 2010, tant les enjeux sont importants et touchent l’ensemble des Français.
Il y a urgence, car la France est à la traîne pour l’âge de départ et l’épargne privée, estime Martine Durand. En effet, écrit Michel Godet, l’équation est simple : il y aura demain 1,5 actif pour 1 retraité. Qui va payer ?
La réponse est simple pour Pierre Khalfa : il faut augmenter les cotisations patronales.
Avant de déterminer qui doit payer, il faut revoir la méthode, écrivent Jean-Claude Angoulvant, Denis Chemillier-Gendreau et Elyes Jouini, pour qui “il faut un mécanisme de régulation pérenne”.
Un conseil propose Etienne Cozon : “Ne pas commettre l’erreur de traiter en même temps l’assurance-retraite et l’assurance-dépendance.”
En effet, il ne faut plus se tromper de débat, avertit Jean-Olivier Hairault, pour qui la question est : “comment peut-on repousser l’âge de la retraite alors que près d’un Français sur deux n’est déjà plus en emploi avant de prendre sa retraite ?”
La question n’est pas là, avance Pierre-Henri Tavoillot, mais plutôt : Que faire du troisième âge de la vie, proposant un “droit au répit” durant la vie active, préalable à son allongement.
Quoi qu’il en soit, le volet politique n’est pas à la traîne, notamment à gauche, qui peut trouver dans la question des retraites de quoi rebondir à quelques semaines des élections régionales. C’est l’occasion pour “la gauche de faire un effort de clarté”, avancent Paul Quilès et Marie-Noëlle Lieneman et trois autres cosignataires d’une tribune plus politique, car “d’autres pistes sont possibles” ajoutent Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, deux représentants de la gauche du PS.
Source : LEMONDE.FR, 15.02.10