Appel aux autorités publiques de l’Union Européenne et du Conseil de l’Europe
Les membres du Réseau Européen Eglises et Libertés présents lors de son Assemblée Générale de mai 2010 déclarent que la récente crise allumée à travers le monde par la révélation massive de violence sexuelle perpétrée pendant des années par des membres du clergé catholique qui plus est à l’intérieur même des enceintes institutionnelles de l’Eglise catholique a tragiquement démontré le lien inextricable entre les positions par rapport à la sexualité humaine et les positions par rapport à l’exercice du pouvoir à la fois à l’intérieur de l’Eglise et dans ses relations avec la société civile, positions qu’une majorité de fidèles ne partagent pas. Pendant des années, des secteurs importants du laïcat catholique d’Europe, dont le Réseau Européen n’est qu’une expression publique parmi d’autres, ont réclamé des réformes fondamentales des structures de l’Eglise dans ces domaines.
Aujourd’hui, tandis qu’ont été révélées les tentatives systématiques menées de longue date par les autorités ecclésiales d’étouffer la violence sexuelle massive, nous, citoyens européens, nous appelons les autorités publiques de l’Union Européenne et du Conseil de l’Europe et les autorités publiques de tous les Etats européens dans lesquels la violence sexuelle a été perpétrée au sein des enceintes de l’Eglise catholique :
- · A honorer leur responsabilité de protéger les mineurs et les autres personnes vulnérables de toutes les sortes de violence, en particulier de la violence sexuelle. En tant qu’Etat associé à la Convention des Droits de l’Enfant, chaque pays européen doit être tenu pour responsable des mesures prises pour garantir aux mineurs qui dépendent de leur juridiction une vie sans violence sexuelle.
- · A tenir les autorités de l’Eglise catholique pour responsables d’avoir systématiquement couvert la violence sexuelle qui a récemment été révélée, tout en considérant que les membres du clergé sont citoyens de leurs pays respectifs et en tant que tels égaux devant la loi à tout autre citoyen, quel que soit leur statut clérical.
- · A clarifier les limites de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, que les responsables religieux pourraient invoquer pour justifier la dissimulation.
Nous déplorons vivement que les enceintes institutionnelles de l’Eglise, que de nombreux parents catholiques considéraient comme un havre de sécurité pour leurs enfants, soient en fait devenues un lieu de violence sexuelle contre ces mineurs.
Mennerode, Pays-Bas, le 9 mai 2010
(Traduction Didier Vanhoutte)