Le Conseil européen des 24-25 mars 2011 sera consacré à la gouvernance économique européenne. Les dernières propositions mises sur la table ont mis à jour l’intention de faire pression sur les salaires et sur les systèmes de protection sociale, considérés comme des entraves à la croissance. En filigrane, se dessine une politique dont l’objectif est de renforcer la zone Euro peu importe le coût social.
La Confédération européenne des syndicats (CES) refuse cette austérité antisociale. Elle appelle à une mobilisation syndicale européenne pour une gouvernance économique offrant des garanties sociales.
Le 24 mars, des manifestations et rassemblements syndicaux auront lieu à Bruxelles dans le cadre de la journée d’action européenne de la CES, à l’occasion du Sommet européen des 24 et 25 mars. L’objectif de cette journée d’action est de marquer l’opposition des syndicats européens à la proposition de gouvernance économique européenne qui sera examinée lors de ce Sommet.
Plusieurs actions sont prévues à Bruxelles le 24 mars prochain, pour dire « non » aux mesures d’austérité en Europe, aux coupes sombres dans les salaires et les retraites, à la précarisation, au chômage, à la déréglementation du code du travail et à la régression sociale et à l’augmentation des inégalités sociales.
La mobilisation syndicale européenne se poursuivra, puisqu’une journée d’action est prévue le 26 mars à Londres ; une Euro-manifestation aura lieu le 9 avril à Budapest. D’autres actions auront lieu en France, le 22 mars, avec la participation de la Confédération syndicale allemande (DGB) ; en Espagne, les 22 et 24 mars ; en Allemagne avec la participation des syndicats français, le 24 ; dans les comités syndicaux interrégionaux, etc.
Source : http://www.etuc.org/a/8506
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Pour en savoir plus :
Conseil européen : la CES s’oppose à une gouvernance économique européenne qui mette en danger les salaires et les droits sociaux
Une délégation de la Confédération européenne des syndicats (CES) participera au Sommet social tripartite [1] du 24 mars qui précédera le Conseil européen dont un des thèmes centraux sera la gouvernance économique européenne. Les syndicats européens défendront l’idée d’une gouvernance économique responsable offrant des garanties sociales à la différence de celle qui est actuellement sur la table. De nombreux mouvements de protestation sociale ont lieu actuellement en Europe pour demander une solution alternative aux mesures d’austérité aux effets socialement désastreux notamment en ce temps de crise marqué par un taux de chômage élevé et par la précarité.
L’examen annuel de la croissance produit par la Commission européenne ainsi que le Pacte de compétitivité de la Chancelière Merkel et du Président Sarkozy, ont fait des propositions qui tirent dangereusement les salaires et les droits sociaux vers le bas.
Le Président Van Rompuy et le Président Barroso ont modifié l’approche mais pas la substance de leur texte et de leur message. Et il demeure implicite que, dans l’avenir, la modération salariale ou la déflation seront au cœur de la stratégie. Les chefs de gouvernement de la zone euro veulent « revoir les accords de fixation des salaires et, le cas échéant, le degré de centralisation dans le processus de négociation, et les mécanismes d’indexation. » De plus, ils veulent des « réformes du marché de l’emploi pour encourager la flexicurité… » et la limitation des régimes de retraite anticipée.
John Monks, Secrétaire général de la CES, a déclaré : « La gouvernance économique européenne contient de graves omissions. Sur les salaires, il n’est pas fait mention des niveaux croissants d’inégalité, de l’écart qui se creuse sans cesse entre les riches et les pauvres, les cadres et les autres, ni des banquiers et de leur appétit gargantuesque pour les bonus élevés ; il y a un rejet implicite de l’inflation ou de la comparabilité en matière de négociation des salaires ; il n’y a pas de reconnaissance de la détérioration des contrats d’emploi de nombreux travailleurs causée par la croissance du travail précaire, ce qui discrédite le terme de “flexicurité”. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes mobilisés dans plusieurs villes européennes afin de réclamer un Pacte en faveur de plus d’équité et d’égalité et contre l’austérité. Nous sommes partisans d’une protestation paisible et démocratique, telle que celle qui a lieu aujourd’hui à Bruxelles, mais aussi à Berlin et à Paris, et samedi à Londres. »
La CES se félicite de l’intérêt manifesté par la mise en place de taxes sur les transactions financières, l’émission d’euro-obligations afin de restreindre la spéculation et de financer un plan européen de relance, et l’élaboration de politiques industrielles dynamiques. John Monks a ajouté : « J’espère que cette situation évoluera de manière rapide et constructive mais on aura davantage besoin de ce type de gouvernance économique positive, et pas seulement d’une gouvernance d’austérité ».
Résolution de la CES sur la Gouvernance économique européenne :
Resolution-on-European-Economic-Governance-FR2011
Note :
[1] Le sommet social tripartite a pour objectif d’assurer la participation efficace des partenaires sociaux à la mise en œuvre des politiques économiques et sociales de l’Europe. Avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, le rôle des partenaires sociaux européens est renforcé en particulier avec la reconnaissance du sommet social tripartite (article 152 du traité sur le fonctionnement de l’UE) : http://www.etuc.org/a/535
Source : http://www.etuc.org/a/8517