Et si nous le faisions ensemble ?
Dans un de ses derniers chants, l’ACO affirme « Tu es un Homme et je te nomme ». Chaque fois que l’ACO chante cela, c’est à toi qu’elle s’adresse, c’est toi qu’elle nomme.
Toi qui vis de petits boulots mal payés, de temps partiels imposés,
de périodes de chômage,
Tu viens d’être licencié ?
Pourtant, ta boîte faisait des bénéfices, mais les actionnaires ont décidé de délocaliser…
Tu renonces à acheter les médicaments ?
Comment faire quand ils ne sont plus remboursés ?
Ton logement est trop petit, mal insonorisé ?
Tu ne peux pas déménager : trop difficile, trop cher…
Tes enfants ont du mal à suivre à l’école ?
Comment réussir, alors qu’ils vont encore supprimer des classes ?
Dans le quartier, les immigrés te font peur ?
Mais, tu le sais, eux aussi galèrent. Ils sont venus ici pour fuir la misère, les dictatures,
les guerres ou les catastrophes, dans l’espoir d’une vie meilleure.
Tu n’as plus confiance dans les partis politiques ?
Tu ne sais pas pour qui voter ? Tu t’abstiens ?
Tu te sens dépassé, plus vraiment concerné par les élections ?
Sentiment d’abandon, souffrance d’être mis au ban de la société,
d’être traité de parasite, de profiteur…
Cependant n’oublie pas… tu es un Homme et je te nomme…
Je te nomme Résistance, car comme d’autres autour de toi, tu peux ne pas baisser les bras : Michèle, élue municipale, toujours présente sur le quartier, toujours attentive aux uns et aux autres. Ahmed, Françoise, Mélanie et les copains du syndicat se sont battus jusqu’au bout pour sauver les emplois à l’usine. Sliman aide tes enfants à faire leurs devoirs. José se bat avec l’association de locataires, pour protester contre les augmentations et réclamer des travaux. Dernièrement, ils ont empêché une expulsion dans ton quartier, tu leur as même donné un coup de main. Comme vous êtes contents d’avoir réussi !
Être à plusieurs, ça rend plus forts, ça donne du bonheur. Ceux qui y croient toujours et encore et qui agissent, sont les prophètes d’aujourd’hui !
Et voilà que se profile 2012…
Cependant n’oublie toujours pas, tu es un Homme et je te nomme…
Je te nomme Espérance. Le mot peut sembler fou, il n’est pourtant pas trop fort ! Espérance, parce qu’il s’agit de ta vie, de tes doutes et de ta lutte et de celle de tous les ouvriers, les employés et leurs familles, un vrai peuple qui doit compter. Ça me fait croire que la politique, ça ne peut pas exister sans nous. Mais alors ?
Va-t-on les laisser dès maintenant nous tromper avec leur politique médiatique qui n’est que l’image désastreuse de règlements de comptes?
Va-t-on les laisser encore et toujours attiser les peurs et les divisions en fabriquant de toutes pièces des boucs émissaires (jeunes, étrangers, demandeurs d’asile…) pour les accuser de tous les maux qui nous frappent et ainsi se dédouaner de leur responsabilité ?
Va-t-on les laisser nous entraîner encore plus loin sur le chemin de la haine, de la peur de l’autre que nous connaissons si peu ? Va-t-on se contenter d’éteindre notre télé en disant «Tous les mêmes, que des promesses, rien à faire de leurs discours ! »
Bien sûr que NON ! Nous avons des ressources pour relever ce défi. D’ici 2012, notre vie ne doit pas passer inaperçue et doit être prise en compte.
Femmes et hommes, avec toute notre humanité,
ensemble nous choisissons la vie !
C’est elle qui doit faire la Une de l’actualité politique. Être première pour façonner un projet de société et écrire l’avenir.
Aussi n’hésite pas, donne ta voix.
Mêlée à celle de ton copain, de ton voisin,
Elle ne comptera pas pour rien.
Nous avons besoin d’écoute, de dialogue, d’acceptation des différences pour imposer ce qui constitue le véritable ciment d’une société harmonieuse : la justice sociale.
Nous n’avons pas à subir cette société de consommation
et ce modèle économique où l’argent est roi,
qui méprise de plus en plus d’hommes et de femmes.
Les catastrophes naturelles, écologiques et alimentaires qui mettent
en péril notre avenir ne sont pas une fatalité.
L’eau, la terre et ses ressources ne sont pas inépuisables et
ne sauraient être confisquées par quelques-uns.
Il y a urgence ! Laissons aux générations futures une terre
où elles pourront vivre en paix, sans être condamnées à survivre.
Avec toi, nous voulons être informés et pouvoir décider,
en toute connaissance, des choix économiques et politiques,
en France et dans le monde,
respectueux de l’Homme et de notre planète.
Prendre toute notre place dans ces débats, c’est redonner sens à l’engagement politique. C’est, tout simplement, permettre à tous de mieux vivre ensemble.
Nous n’avons aucune raison d’avoir peur de l’autre.
La différence est une richesse, elle nous ouvre un avenir.
Un autre monde est possible
Pour l’ACO, ta vie a autant de valeur et nécessite d’être élevée au premier rang des débats politiques, parce que le Christ lui-même, par sa mort et sa résurrection, nous a transmis la force de croire qu’un autre monde est possible. Un monde nouveau, dont la loi est « aimons-nous les uns les autres comme Dieu nous aime ». C’est souvent difficile, mais cela nous offre la garantie de ne jamais nous renfermer sur nos peurs. C’est pour ce combat, dans l’amour de toute personne humaine, que nous nous engageons à construire un monde plus digne.
Et si nous le faisions ensemble ?
Alors l’ACO continuera de chanter : « Tu es un Homme et je te nomme ‘mon camarade’, hey, donne-moi la main ! »
Conseil national de l’ACO, avril 2011
Source : Action Catholique Ouvrière
http://www.acofrance.net/ressources/10206/20/declaration_cn_avril_2011.pdf