EVANGILES DE L’ENFANCE – Partie IV
Voici le quatrième volet de l’étude présentée depuis le 28 juillet dernier sur les Evangiles de l’enfance.
(Cf Partie 1 à :
http://www.nsae.fr/2011/07/28/evangiles-de-l’enfance-–-partie-i/ ;
Partie 2 à :
http://www.nsae.fr/2011/08/04/evangiles-de-l’enfance-–-partie-ii/ ;
Partie 3 à :
http://www.nsae.fr/2011/08/11/evangiles-de-l’enfance-–-partie-iii/ )
Ce volet concerne le chapitre 1 de Luc (cf texte ci-après) accompagné des notes rédigées par Claude Bouret.
Introduction aux chapitres 1 et 2 de Luc :
Naissance et vie cachée de Jean-Baptiste et Jésus
Luc est un païen converti. Il a écrit son évangile vers 75/80, alors que les discussions allaient bon train sur l’identité de Jésus. Il est aussi l’auteur des « Actes des Apôtres », témoin de la naissance des premières communautés chrétiennes. Il est très marqué par les problèmes de foi, posés aux païens, comparés à ceux des Juifs. Il se présente comme un historien. Mais la conception de l’histoire en son temps n’était pas la même que la nôtre. C’est lui qui est le plus proche du récit de la cène rapportée par Paul. Luc respecte peu l’exactitude chronologique ; exemple : Jean-Baptiste est mis en prison avant qu’il ne baptise Jésus : il y a des raisons théologiques à ce récit. Il n’y a pas d’objectivité dans l’histoire, l’historien fait des choix. Il n’y a pas de ‘midrash’ dans les récits de Luc car les grecs de Galatie ou de Corinthe ne savent même pas que les Hébreux sont venus d’Égypte. Mais l’Ancien Testament n’est pas absent des textes de Luc car il a des connaissances dans ce domaine. Ainsi, dans sa généalogie il remonte de Jésus à Adam.
Jean-Baptiste prend une place considérable (il est oublié par Mathieu dans son récit de l’enfance de Jésus). Il y a un lien avec l’évangile de Jean. Les 2 chapitres sont très différents. Jean-Baptiste est dans le premier et disparaît dans le second. Le but premier de Luc est de défendre l’identité du ‘Fils de Dieu’. Même question qu’avec Mathieu : QUI est celui-là qui vient de naître ?
Evangile de Luc, chapitre 1
Prologue.
1 Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements accomplis parmi nous,
2 d’après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole,
3 il m’a paru bon, à moi aussi, après m’être soigneusement informé de tout à partir des origines, d’en écrire pour toi un récit ordonné, très honorable Théophile,
4 afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus. à l’intérieur du sanctuaire du Seigneur.
Annonce de la naissance de Jean-Baptiste.
5 Il y avait au temps d’Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; sa femme appartenait à la descendance d’Aaron et s’appelait Elisabeth.
6 Tous deux étaient justes devant Dieu et ils suivaient tous les commandements et observances du Seigneur d’une manière irréprochable.
7 Mais ils n’avaient pas d’enfant parce qu’Elisabeth était stérile et ils étaient tous deux avancés en âge.
8 Vint pour Zacharie le temps d’officier devant Dieu selon le tour de sa classe ;
9 suivant la coutume du sacerdoce, il fut désigné par le sort pour offrir l’encens
10 Toute la multitude du peuple était en prière au-dehors à l’heure de l’offrande de l’encens.
11 Alors lui apparut un ange du Seigneur, debout à droite de l’autel de l’encens.
12 A sa vue, Zacharie fut troublé et la crainte s’abattit sur lui.
13 Mais l’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Elisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean.
14 Tu en auras joie et allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance.
15 Car il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson fermentée et il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère.
16 Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ;
17 et il marchera par devant sous le regard de Dieu, avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser comme les justes, afin de former pour le Seigneur un peuple préparé. »
18 Zacharie dit à l’ange : « A quoi le saurai-je ? Car je suis un vieillard, et ma femme est avancée en âge. »
19 L’ange lui répondit : « Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer cette bonne nouvelle.
20 Eh bien, tu vas être réduit au silence et tu ne pourras plus parler jusqu’au jour où cela se réalisera, parce que tu n’as pas cru à mes paroles qui s’accompliront en leur temps. »
21 Le peuple attendait Zacharie et s’étonnait qu’il s’attardât dans le sanctuaire.
22 Quand il sortit, il ne pouvait leur parler et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le sanctuaire ; il leur faisait des signes et demeurait muet.
23 Quand prit fin son temps de service, il repartit chez lui.
24 Après quoi Elisabeth, sa femme, devint enceinte ; cinq mois durant elle s’en cacha ; elle se disait :
25 « Voilà ce qu’a fait pour moi le Seigneur au temps où il a jeté les yeux sur moi pour mettre fin à ce qui faisait ma honte devant les hommes. »
L’Annonciation.
26 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth,
27 à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune fille s’appelait Marie.
28 L’ange entra auprès d’elle et lui dit : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi. »
29 A ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
30 L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31 Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus.
32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
33 il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
34 Marie dit à l’ange : « Comment cela se fera-t-il puisque je n’ai pas de relations conjugales ? »
35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu.
36 Et voici que Elisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile,
37 car rien n’est impossible à Dieu. »
38 Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! » Et l’ange la quitta.
La Visitation.
39 En ce temps-là, Marie partit en hâte pour se rendre dans le haut pays, dans une ville de Juda.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth.
41 Or, lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit.
42 Elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein !
43 Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?
44 Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l’enfant a bondi d’allégresse en mon sein.
45 Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! »
Le cantique de Marie.
46 Alors Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur
47 et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur,
48 parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse,
49 parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses : saint est son Nom.
50 Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.
51 Il est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ;
52 il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles ;
53 les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides.
54 Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir de sa bonté,
55 comme il l’avait dit à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours. »
56 Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle retourna chez elle.
Naissance de Jean-Baptiste et visite des voisins.
57 furent étonnés.
58 Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur l’avait comblée de sa bonté et ils se réjouissaient avec elle.
Circoncision de Jean-Baptiste.
59 Or, le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant et ils voulaient l’appeler comme son père, Zacharie.
60 Alors sa mère prit la parole : « Non, dit-elle, il s’appellera Jean. »
61 Ils lui dirent : « Il n’y a personne dans ta parenté qui porte ce nom. »
62 Et ils faisaient des signes au père pour savoir comment il voulait qu’on l’appelle.
63 Il demanda une tablette et écrivit ces mots : « Son nom est Jean »; et tous furent étonnés.
64 A l’instant sa bouche et sa langue furent libérées et il parlait, bénissant Dieu.
65 Alors la crainte s’empara de tous ceux qui habitaient alentour ; et dans le haut pays de Judée tout entier on parlait de tous ces événements.
66 Tous ceux qui les apprirent les gravèrent dans leur cœur ; ils se disaient : « Que sera donc cet enfant ? » Et vraiment la main du Seigneur était avec lui.
Le cantique de Zaccharie.
67 Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint et il prophétisa en ces termes :
68 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité son peuple, accompli sa libération,
69 et nous a suscité une force de salut dans la famille de David, son serviteur.
70 C’est ce qu’il avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois :
71 un salut qui nous libère de nos ennemis et des mains de tous ceux qui nous haïssent.
72 Il a montré sa bonté envers nos pères et s’est rappelé son alliance sainte,
73 le serment qu’il a fait à Abraham notre père : il nous accorderait,
74 après nous avoir arrachés aux mains des ennemis, de lui rendre sans crainte notre culte
75 dans la piété et la justice sous son regard, tout au long de nos jours.
76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras par devant sous le regard du Seigneur, pour préparer ses routes,
77 pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon des péchés.
78 C’est l’effet de la bonté profonde de notre Dieu : grâce à elle nous a visités l’astre levant venu d’en haut.
79 Il est apparu à ceux qui se trouvent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, afin de guider nos pas sur la route de la paix. »
Vie cachée de Jean-Baptiste.
80 Quant à l’enfant, il grandissait et son esprit se fortifiait ; et il fut dans les déserts jusqu’au jour de sa manifestation à Israël.
___________________________________________________________
Il y a une imbrication très marquée de la vie de Marie et Élizabeth. Nous sommes devant une construction identitaire avec l’annonce des missions spécifiques des deux enfants : Zacharie et Jean sont l’Ancien Testament, Marie et Jésus sont le Nouveau Testament. Pour Luc, le Nouveau Testament commence avec l’arrivée de Jésus, c’est pourquoi il fait enfermer Jean-Baptiste avant la scène du baptême. C’est dans le même état d’esprit qu’il s’exprime différemment de Mathieu dans le récit de la Cène :
Mathieu écrit : le sang de la Nouvelle Alliance (par contraste avec l’Ancien Testament)
Luc écrit : L’Alliance en mon sang (on est dans le Nouveau Testament).
Luc est un érudit, il manie très bien le grec, les 4 premiers versets sont impeccables, mais à partir du 5ème, c’est un grec lamentable : en fait c’est une traduction de l’Araméen en grec vulgaire !, venant des archives de la classe d’Abia dont faisait partie Zacharie.
Présentation du personnage Jean-Baptiste : on dit de lui qu’il devint un « nazir », un prophète qui vivait sous un régime ascétique. Pour parler de la naissance de Jean-Baptiste, Luc utilise un modèle : la naissance de Samuel. La mère de celui-ci, Anne, était stérile et se désolait de ne pouvoir enfanter. Elle fit une prière solennelle à Dieu pour cela, en promettant de consacrer toute la vie de son fils si Dieu lui en donnait un, et ce fut Samuel. Même genre de déroulement avec Sara, femme d’Abraham et mère d’Isaac.
Zacharie était un prêtre : ils étaient très nombreux, ce qui fait que les occasions d’être de service au Temple étaient rares ; car ils étaient désignés par tirage au sort ; la possibilité pour eux de pénétrer dans le Saint des Saints du Temple pour renouveler l’encens, pouvait ne se présenter qu’une ou deux fois dans leur vie. Cette pièce était entièrement vide, seul endroit où l’on pouvait prier Dieu. L’annonciation sur la naissance future de son fils Jean est faite par l’ange Gabriel, le même qui apparut à Daniel pour lui expliquer ses visions. Zacharie met en doute l’annonce, pas Marie, doute marqué par le mutisme. Toutes ces informations furent trouvées par Luc dans les archives d’Abia. Les Hébreux croyaient que Élie viendrait pour annoncer le Messie : le ‘messianisme’ débute au Vème siècle Av. J.C. Le portrait de Jésus fait par Jean-Baptiste ne sera pas du tout celui de Jésus : Lc 3, 16-17 : 16 Jean répondit à tous : « Moi, c’est d’eau que je vous baptise ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales. Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ; 17 il a sa pelle à vanner à la main pour nettoyer son aire et pour recueillir le blé dans son grenier ; mais la bale, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. ».
Marie est présentée comme épouse de Joseph dont c’est la seule mention : tout est mis sur Marie. Au chapitre 1, le dialogue avec l’Ange se termine au verset 38 : « Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! » Et l’ange la quitta. Toute la construction de Luc est bâtie pour en arriver à cette phrase. Chez les juifs la stérilité était une infirmité, et comme telle, rendait coupable celle qui en était atteinte. Les juifs pensaient que toutes les femmes pouvaient mettre le Messie au monde. Le vœu de virginité était de ce fait complètement interdit. L’attente était donc partagée par toutes les femmes, et c’est elle, Marie, qui est choisie : L’Ange lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » (Bible de Jérusalem) ou : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi. » (TOB). Marie est surprise, émerveillée d’avoir été choisie ! La Parole de l’Ange est une parole créatrice. La réponse de Marie est l’acceptation au verset 38 ; alors que Zacharie a un fort soupçon. Avant même que Jésus soit né, il est déjà Fils de Dieu : verset 35 : « c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. » Marie n’est pas la seule à porter un enfant pour lequel l’Esprit de Dieu a déjà annoncé la mission qui sera la sienne : Voir : Isaïe 14, 1-2, Jérémie, 1, 4-5. Jésus dès son origine, prend vie en Celui en qui il reprend vie lors de sa résurrection. Il sort de l’histoire à l’heure de sa Résurrection comme il y était entré à sa naissance.
Luc est si imprégné de la qualité « Fils de Dieu » de Jésus, qu’il utilise 84 fois dans son évangile le titre de « Seigneur ».
Lors de la Visitation l’écrivain met dans la bouche de Marie ce magnifique texte du Magnificat qui est une compilation de divers psaumes. Mais ce n’est pas du tout la prière de Marie, c’est celle qu’on lui attribue. Une femme à qui on a annoncé qu’elle va être mère a-t-elle la moindre raison de proclamer : « 50 … sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. 51 Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. 52 Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles, 53 Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. » ? D’où cela vient-il ? Une méthode courante chez les rédacteurs de la Bible est de procéder à une insertion de principe : on fait dire au héros de l’histoire une prière d’action de grâce qui démontre leur attachement à Dieu. Seule la mention « il a jeté les yeux sur son humble servante » (c’est ce qu’on appelle un « terme crochet ») a permis à l’auteur de lier cette prière au récit. Ce chant du Magnificat est très beau, mais il ne colle pas avec la situation décrite. [À ce propos, il faut savoir qu’à l’époque des dictatures militaires au Brésil (1964-1985) et en Argentine (1976-1982), il était absolument interdit de prononcer ces versets].
Un autre exemple pour illustrer cette manière de faire : En 1 Sam 1,11 Anne demande instamment à Dieu de lui donner un fils. (« Elle fit un vœu et dit : « Yahvé Sabaot ! Si tu voulais bien voir la misère de ta servante, te souvenir de moi, ne pas oublier ta servante et lui donner un petit d’homme, alors je le donnerai à Yahvé pour toute sa vie et le rasoir ne passera pas sur sa tête »). L’enfant naît et l’auteur insère au chapitre 2 versets 1 à 10 une prière d’action de grâce qui n’a rien à voir avec cette naissance. Qu’est-ce qui pourrait pousser une mère qui vient d’accoucher à déclarer : « 4 L’arc des puissants est brisé, mais les défaillants se ceignent de force. 5 Les rassasiés s’embauchent pour du pain, mais les affamés cessent de travailler. La femme stérile enfante sept fois, mais celle qui a de nombreux fils se flétrit. » ? Seule la mention d’une femme qui enfante (c’est le « terme crochet ») a permis à l’auteur de lier cette prière au récit.
(A suivre)