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La faim au Sahel, les vraies causes et les solutions

Publié le 25 mai 2012 par Lucette Bottinelli dans ACTUALITÉ Aucun commentaire
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La faim au Sahel, les vraies causes et les solutions

Par Anne Guion 

Cette annĂ©e, 400 000 enfants au Niger risquent de mourir de malnutrition, selon l’Unicef. La famine s’abat sur ce pays, l’un des plus pauvres au monde, une nouvelle fois après les crises alimentaires de 2005 et de 2010. Une information devenue presque banale, qui ne fait plus les gros titres depuis longtemps, mais qui n’est pas une fatalitĂ©. Des solutions existent, qui relèvent moins de l’urgence que du dĂ©veloppement.

400 000 enfants en danger de mort au Niger. Après les famines de 2005 et de 2010, le pays fait de nouveau face Ă  une crise alimentaire. Pourquoi donc la faim revient-elle sans cesse au Sahel ? Pour des raisons climatiques ? Pas seulement. En septembre 2010, nous Ă©tions partis en reportage au Niger pour enquĂŞter sur le Plumpy’nut, un produit Ă  base de cacahuète permettant de soigner les enfants souffrant de malnutrition aigĂĽe. Nous en Ă©tions revenus avec deux certitudes : 1) la famine est la consĂ©quence d’une sĂ©rie de facteurs complexes qui ne relèvent pas seulement de l’alimentation 2) des milliards sont dĂ©pensĂ©s chaque annĂ©e pour soigner, mais beaucoup moins pour prĂ©venir. Or des solutions existent, qui relèvent moins de l’urgence que du dĂ©veloppement. DĂ©cryptage.

Des causes complexes : surendettement et sevrage brutal

C’Ă©tait en septembre 2010, Ă  Garin SaoudĂ©, un petit village Ă  deux heures de Maradi, une ville dans le Sud du Niger. Nous y avions suivi Raqia, une jeune mère de famille. Une cour entourĂ©e de murs en terre ocre. Trois familles vivaient lĂ . Et, surprise, ce n’était pas le dĂ©nuement total imaginĂ©. Une poule et ses poussins, des pintades, des chèvres et des vaches. « Les villageois ont de quoi constituer une ration alimentaire Ă©quilibrĂ©e minimale », nous avait alors expliquĂ© TourĂ© Brahima, mĂ©decin ivoirien, responsable des Ă©tudes chez Épicentre, une ONG créée par MSF. « MĂŞme les familles les plus modestes ont des Ĺ“ufs, du mil, des haricots, du soja. Mais ils prĂ©fèrent vendre leur production. » Pourquoi ? Ă€ cause du surendettement. Lorsque les rĂ©coltes sont mauvaises plusieurs annĂ©es de suite, les paysans sont obligĂ©s de vendre le mil rĂ©coltĂ© pour rembourser leurs dettes. Mais pas seulement : les superstitions jouent Ă©galement un rĂ´le. Les parents, par exemple, ne donnent pas d’œufs aux enfants. La faute Ă  une vieille croyance qui dit que l’enfant se mettra alors Ă  voler.

Dans les villages Haoussa, l’ethnie majoritaire autour de Maradi, oĂą la polygamie est très importante, la femme subvient seule aux besoins alimentaires des enfants grâce Ă  son lopin de terre. Pendant la journĂ©e, les enfants ne mangent que la « boule », une sorte de soupe de mil. La mère ne prĂ©pare qu’un seul repas, celui du soir, lorsque le père est prĂ©sent. Ajoutez Ă  cela un sevrage maternel souvent brutal. Un cercle vicieux s’est enclenchĂ©. « La mère qui n’a pas une alimentation Ă©quilibrĂ©e va donner naissance Ă  un enfant avec un petit poids de naissance, moins de 2,5 kg, poursuit TourĂ© Brahima. Or, il est très difficile ensuite pour l’enfant de rattraper ce retard. Pour Ă©radiquer cette malnutrition chronique, il faut notamment travailler sur le couple mère-enfant Ă  long terme. »

L’aide d’urgence : ses miracles et ses effets pervers

Or, depuis quelques annĂ©es, l’aide de la communautĂ© internationale s’est focalisĂ©e sur la nutrition. Le succès du Plumpy’nut a sans doute accentuĂ© cette tendance. Ce produit miracle, à  base de cacahuètes a ainsi permis de considĂ©rablement baisser la mortalitĂ© des enfants atteints de malnutrition aigĂĽe. Dans la foulĂ©e, est apparu le Plumpy’doz, une pâte Ă©galement, qui contient le mĂŞme concentrĂ© en vita­mines avec moins de calories. Celui-ci va inspirer une nouvelle gamme de produits : les aliments complĂ©mentaires prĂŞts Ă  la consommation destinĂ©s Ă  prĂ©venir la malnutrition modĂ©rĂ©e, soit lutter en amont contre la faim. Depuis, le Plumpy’doz est partout. Avec parfois des effets pervers. Ces produits occidentaux alimentent notamment un marchĂ© noir. 

Surtout, cela coĂ»te cher : il faut compter 35 € par enfant environ pour un traitement de six mois de Plumpy’doz. « C’est autant d’argent qui n’est pas dĂ©pensĂ© dans les programmes de sensibilisation Ă  la nutrition ou de dĂ©veloppement », dĂ©nonce Michel Roulet, un pĂ©diatre nutritionniste de Terre des hommes-Suisse, la première ONG Ă  avoir mis en garde contre les effets pervers d’une distribution massive de ces aliments complĂ©mentaires. Et de fait, sur le terrain, le dĂ©sĂ©quilibre est patent. Dans les environs de Maradi, les paysans ne cultivent quasiment que du mil. « Pourtant, dans certaines zones, ceux-ci pourraient mettre en place des cultures vivrières et ainsi aller vers davantage de sĂ©curitĂ© alimentaire », tĂ©moigne TourĂ© Brahima.

Trop d’aide alimentaire, pas assez d’Ă©ducation et de santĂ©

Tout ceci est une question de prioritĂ©. La communautĂ© internationale a toujours favorisĂ© l’aide alimentaire – qui permet d’écouler les surplus des systèmes agricoles occidentaux – au dĂ©veloppement. Ainsi en 2009, les dĂ©penses du Programme alimentaire mondial (Pam) dĂ©passaient les 8 milliards de dollars (5 milliards d’euros). Tandis que la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, dĂ©pensait seulement 266 millions de dollars (191 millions d’euros) dans des programmes de soutien aux agriculteurs des pays en voie de dĂ©veloppement. Un fossĂ© qui devrait s’accentuer. Dans un rĂ©cent rapport, la Banque mondiale recommande aux agences d’aide humanitaire (Unicef, Pam) d’augmenter leurs achats de produits de traitement et de prĂ©vention (type Plumpy’nut et Plumpy’doz) pour atteindre 6,2 milliards de dollars par an, soit 4,4 milliards d’euros (contre 250 millions d’euros aujourd’hui). 

 »Il faut se mĂ©fier d’une certaine vision nutritionniste du monde, affirme Michel Roulet. La nutrition ne peut pas tout rĂ©gler. Après la Seconde Guerre mondiale, si le statut nutritionnel des enfants europĂ©ens a progressĂ©, ce n’est pas seulement parce qu’on s’est mis Ă  distribuer du lait dans les Ă©coles. C’est un ensemble de progrès qui a permis cela : l’accès Ă  l’éducation et Ă  la santé… » Or, le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, en est loin. Le manque de moyens est criant. La gratuitĂ© des soins pour les enfants jusqu’à 5 ans a bien Ă©tĂ© mise en place en 2007, mais peu d’efforts ont Ă©tĂ© faits pour permettre aux hĂ´pitaux de faire face Ă  la demande.

Les solutions : mieux articuler aide et développement

En septembre 2011 un rapport du Groupe du Travail sur le Sahel, composĂ© de plusieurs ONG, intitulĂ© « Échapper au cycle de la faim. Les chemins de la rĂ©silience au Sahel » Ă©numère les pistes d’action. Surtout, il propose de rĂ©volutionner notre façon de penser ces famines. « Il n’est plus appropriĂ© au Sahel d’associer les situations d’urgence humanitaire aux seules catastrophes subites et courtes telles que la sĂ©cheresse, analysent ses auteurs. Au lieu de cela, il faut promouvoir l’idĂ©e qu’une «crise alimentaire et nutritionnelle chronique» existe au Sahel et qu’elle constitue Ă©galement une ‘urgence' ».

Il faut reconnaĂ®tre que l’insĂ©curitĂ© alimentaire chronique ne peut ĂŞtre abordĂ©e avec des « solutions rapides » que fournissent les opĂ©rations et financement classiques humanitaires. Elle ne peut pas davantage ĂŞtre uniquement abordĂ©e avec des programmes de dĂ©veloppement. » Il faut donc traiter Ă  la fois l’urgence et le dĂ©veloppement : nourrir, soigner ET dĂ©velopper les cultures vivrières, crĂ©er des systèmes de sĂ©curitĂ© sociale, mettre en place des campagnes de sensibilisation sur la nutrition, etc. C’est un travail Ă  long terme, difficile et sans doute ingrat en termes de rĂ©sonnance mĂ©diatique. Mais c’est un travail nĂ©cessaire :  la faim au Sahel n’est pas une fatalitĂ©.

Pour aller plus loin

• Diaporama : En septembre 2010 nos reporters Anne Guion et Tomas Van Houtryve sont partis enquĂŞter sur le Plumpy’Nut au Niger, un aliment supernutritif distribuĂ© Ă  la population souffrant de malnutrition.

Anne Guion

publié le 09/05/2012

Source : http://www.lavie.fr//actualite/monde/la-faim-au-sahel-les-vraies-causes-et-les-solutions-09-05-2012-27380_5.php

• Comprendre pour agir : ne pas manquer de lire l’ouvrage de Jean Ziegler « Destruction massive – GĂ©opolitique de la faim » [Ed. du Seuil, Oct. 2011] dont il a Ă©tĂ© rendu compte dans l’article publiĂ© sur ce site à : https://www.nsae.fr/2012/03/31/les-politiques-agricoles-affament-le-monde-2/

 

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