NOUS SOMMES EGLISE : REPENSER LA QUESTION DE DIEU OU STAGNATION DOGMATIQUE ?
Communiqué de presse de IMWAC (International Movement We are Church) à l’occasion de la nomination de l’évêque, le Professeur Docteur Gerhard Ludwig Müller, en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Comme le pape Benoît XVI a nommé l’évêque de Ratisbonne, le Professeur Docteur Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, celui-ci prend sa fonction dans une phase particulièrement difficile de l’histoire de l’Eglise, où il s’agit de mettre en place la réception et la mise en œuvre du Concile Vatican II, dont l’ouverture a eu lieu exactement il y a 50 ans. On verra très rapidement si avec le Professeur Docteur Gerhard Ludwig Müller les fenêtres du Concile Vatican II seront à nouveau davantage ouvertes afin que l’Eglise puisse agir dans le monde, ou si on fermera encore les derniers volets afin de s’isoler du monde.
Le mouvement populaire Nous sommes Eglise souhaite au futur préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi que Dieu le bénisse afin qu’il puisse s’acquitter de cette tâche à très haute responsabilité pour le bien de l’Eglise.
Avec le Professeur Docteur Gerhard Ludwig Müller arrive de nouveau à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, un homme qui, comme son prédécesseur Joseph Ratzinger, a acquis une haute qualification scientifique dans des facultés de théologie catholiques allemandes. Ses publications parues jusqu’à présent révèlent une connaissance approfondie de la dogmatique. C’est sans doute la vision immuable et traditionnelle de son ouvrage traitant de la dogmatique catholique, paru en 1995, qui fut déterminante dans le choix de sa personne par le pape.
La question déterminante sera de savoir quelles évolutions du concile ou quelles évolutions actuelles le théologien Gerhard Ludwig Müller encouragera ou autorisera dans sa future fonction. Et s’il aura l’envergure intellectuelle et spirituelle nécessaire pour repenser la question de Dieu et pouvoir ainsi répondre d’une façon créative et innovante aux défis que lui lancent la théologie contemporaine et l’athéisme moderne.
Une autre question importante sera de savoir si ses contacts amicaux durant de longues années avec les théologiens de la Libération d’Amérique latine, et spécialement avec leur père spirituel Gustavo Gutierrez, pourraient déboucher sur une réhabilitation de la théologie de la Libération, que Ratzinger avait combattue durant des décennies. Justement, compte tenu de l’éveil et du développement vertigineux du continent sud américain, la théologie de la Libération est d’une importance capitale en tant que porte parole des opprimés.
Müller a participé aux pourparlers avec la fraternité Saint Pie X et a, sans doute compte tenu des expériences qu’il avait faites dans son diocèse, une attitude très réservée, voire de rejet, à son égard. En tout état de cause, il refuse aussi avec véhémence l’ordination des femmes, comme il l’avait encore écrit récemment dans un article « orthodoxe », dans le 6e cahier datant du 6 juin 2012 de la revue « Stimmen der Zeit », qui devait être publié sur ordre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à l’encontre de l’ordre des jésuites. Dans bien d’autres domaines, comme par exemple celui de l’œcuménisme, dont il avait la charge au sein de l’épiscopat allemand, Müller défend la position officielle catholico-romaine de la différentiation plutôt que celle de la réconciliation. En ce qui concerne les initiatives des prêtres qui se mettent en place dans toute l’Eglise à travers le monde en vue d’obtenir des réformes, il est à craindre qu’il mettra tout en œuvre pour les empêcher et les combattre en les faisant passer pour antichrétiennes et diamétralement opposées à la foi catholique.
Ses dix années de fonction dans le diocèse de Ratisbonne ont été caractérisées par la survalorisation de l’importance de l’épiscopat et de la personne de l’évêque. En licenciant ou en mettant à l’écart des laïcs élus dans des instances diocésaines, ou en imposant de sévères sanctions disciplinaires à des prêtres contestataires, il a très rapidement créé un climat de servilité et de peur dans son diocèse. Sévir contre les instigateurs de réformes était plus important pour lui que le dialogue, imposer la discipline ecclésiastique était plus important pour lui que de rectifier des abus évidents, dénigrer ceux qui pensent autrement que lui était plus important que de tendre une main réconciliatrice. Dans la manière de gérer les abus sexuels dans le diocèse de Ratisbonne, il a pris de très mauvaises décisions et jusqu’à ce jour il ne veut toujours pas admettre que des causes structurelles à l’intérieur de l’Eglise catholique romaine en sont en grande partie responsables.
Munich, Ratisbonne, Rome, le 2 juillet 2012
Traduction française par George Heichelbech
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