Communiqué de presse de Noi Siamo Chiesa
1er septembre 2012
Martini : un magistère qui est allé au-delà de l’Eglise, important pour chaque homme en recherche, fondamental pour indiquer à l’Eglise la route d’un profond renouveau.
Le porte parole national de « Noi Siamo Chiesa », Vittorio Bellavite a fait la déclaration suivante :
Le mouvement « Noi Siamo Chiesa » (NSC) s’associe avec une émotion particulière au chagrin ressenti à la mort du cardinal Carlo Maria Martini et transmet les sentiments similaires du Mouvement International Nous Sommes Eglise (IMWAC : International Movement We Are Church), dont NSC est la section italienne.
Il nous semble que le cardinal Martini a caractérisé son magistère d’évêque et son activité de bibliste autour de quatre thèmes fondamentaux :
1- Centralité absolue de la Parole de Dieu comme fondement de la vie chrétienne et de la pastorale de l’Eglise ;
2- Rapport d’écoute et de dialogue avec les non croyants et avec les hommes et les femmes en recherche ;
3- Attention aux nouvelles problématiques soulevées par de nouveaux aspects de la société civile, en particulier celles stimulées par la recherche scientifique, surtout dans le champ de la bioéthique ;
4- Engagement dans le mouvement œcuménique pour que l’unique Eglise de Dieu se recompose après les scissions du second millénaire.
La diversité de ce magistère apparaît évidente depuis longtemps, bien au-delà du monde catholique, à toute la partie de l’opinion publique qui s’intéresse aux grandes questions existentielles. Par l’intermédiaire de Martini, le message de l’Evangile a été écouté par beaucoup qui se sentent loin des structures ecclésiastiques et de leurs politiques.
Le cardinal Martini ne faisait pas partie du prétendu « catholicisme critique » (ou de « dissension »), ce dont l’ont souvent accusé des milieux cléricaux de tout type. Mais il est vrai que son magistère a témoigné, directement ou indirectement, du parcours pour une véritable réforme de l’Eglise catholique, en cohérence avec les options et avec l’esprit du concile Vatican II (l’ultime entretien* publié aujourd’hui dans le « Corriere » en est un témoignage évident et éclatant). Il a ainsi été un point de référence de grande autorité avec des positions différentes de celles prévalant à Rome et l’écoute de ses réflexions d’homme de foi a eu un écho dans le monde entier, et non seulement parmi les catholiques. Ses textes sont traduits et lus partout.
D’autre part, il convient de rappeler que le magistère du cardinal Martini s’est toujours différencié de certaines réalités importantes présentes dans le diocèse de Milan (« Avvenire », Università Cattolica, Comunione e Liberazione) qui, sous diverses formes et contenus, proposent un catholicisme identitaire acceptant sans critique toute position, quelle qu’elle soit, venant du sommet de l’Eglise. Et il est même inutile de rappeler sa radicale hostilité, culturelle et éthique, dans les confrontations avec le leghismo (NDLR : régionalisme radical) et le berlusconisme, qui ont dominé à Milan durant de longues années.
Roma, 1 sept. 2012
Source : Noi Siamo Chiesa ; http://www.noisiamochiesa.org
Traduction en français par Lucette Bottinelli, 3 septembre 2012
* Ultime entretien disponible (en français) en cliquant ICI