Témoignage publié dans Le Berry Républicain du 16 octobre 2012 :
Annie et Philippe Grazon, des Vierzonnais du groupe du Cher Nous Sommes Aussi L’Eglise – mouvement qui promeut l’Eglise comme un espace de liberté pour la parole, la pensée et la recherche – nous ont fait parvenir le message suivant :
« En tant que chrétiens, nous serions favorables à ce que l’église de Saint-Eloi à Vierzon soit vendue aux musulmans modérés qui s’en porteraient acquéreurs. (N’oublions pas qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les intégristes).
Ils ont besoin d’une salle correcte et suffisamment spacieuse, et c’est leur droit.
Ainsi, le bâtiment église resterait lieu de prière pour des croyants, ayant Abraham comme ancêtre commun avec les chrétiens dans la foi.
Si l’on se réfère à l’esprit évangélique dont les chrétiens se réclament, la tolérance n’est pas facultative, elle est indispensable, comme elle l’est chez les vrais musulmans.
Arrivera-t-on à voir nos différentes religions comme des écoles d’humanité, qui ne doivent pas s’opposer les unes aux autres, mais qui ont tout à gagner à dialoguer entre elles ?
Parmi les chrétiens les plus concernés, parce que fréquentant cette église régulièrement, beaucoup sont dans cette optique, disant même «A l’occasion, j’irais bien prier avec eux».
Si on arrivait à vivre ensemble en bonne intelligence, comme ce serait bien ! »
Le contexte de la vente de cette église de Vierzon est présenté
dans l’article ci-après, du Berry Républicain du 9 octobre 2012
L’église Saint-Eloi, future mosquée
ou salle d’obsèques civiles ?
Le père Alain Krauth a déjà commencé à faire visiter l’église contemporaine, édifiée sur un plan simple. – petreau
L’église Saint-Éloi, dans le quartier de Puits-Berteau, est mise en vente au prix de 170.000 euros. Elle peut facilement s’adapter à d’autres activités.
La décision n’a pas été facile mais après un an de réflexion et de consultation des paroissiens, le diocèse met en vente une des cinq églises qu’il possède, sur les six de la paroisse vierzonnaise.
À vendre, 170.000 euros, bâtisse des années cinquante, bon état
Il y a une vingtaine d’années, la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, située dans une propriété privée route de Paris, avait déjà été vendue. Mais cette fois, c’est un lieu de culte, l’église Saint-Éloi, qui va bientôt être présenté dans des agences immobilières, chez des notaires et sur un site Internet où l’on trouve tout. Comme n’importe quel bien immobilier : à vendre, 170.000 euros, bâtisse des années cinquante, bon état, comportant une nef de 26 mètres de long par 11,30 m pouvant accueillir plus de deux cents personnes. Vitraux contemporains. Trois petites salles attenantes. Terrain herbeux. Possibilité parkings. Proche services.
« Il y a eu débat et cela n’est pas facile à accepter pour tout le monde. C’est le seul bien mis en vente pour le moment », explique le père Alain Krauth.
Saint-Éloi est le lieu de culte le moins utilisé, situé dans un quartier qui a vécu de grands bouleversements démographiques. La baisse de population et l’évolution des pratiques religieuses ont signé la mort de l’église baptisée du nom du patron des métallos. « Dans les années cinquante et soixante, c’était pertinent de construire une église ici », précise le père Krauth.
Des contacts ont été pris avec de potentiels acheteurs : « Ce lieu peut facilement être adapté à d’autres activités, pour des entreprises et des artisans mais aussi des particuliers. Nous savons également que des associations recherchent une salle pour des obsèques civiles. »
Saint-Éloi pourrait aussi devenir une mosquée, l’Association des Marocains s’étant manifestée. La ville disposant déjà de nombreux bâtiments communaux ne serait en revanche pas intéressée.
Véronique Pétreau
Source :
En savoir plus : voir la mise au point publiée le 17 octobre, sur son site, par Le Berry Républicain :
Vente de l’église Saint-Eloi : Comment les médias se sont emballés (pour rien ?)