NOËL EN EXCLUSION
Dans le conte de Luc, Noël est fête de la solitude : pas de cousine, de tante, pas de parente ni d’amitié pour aider à l’accouchement. Pas de famille pour se réjouir de la naissance d’un bébé !
Les mages, comme de sacrés imbéciles, préviennent Hérode, nommé par Rome pour assurer le pouvoir impérial, de la naissance d’un roi des Juifs ! C’était condamner tous les gosses de Bethléem à être tués. On ne peut fêter Noël sans se remémorer le massacre que causa la naissance de Jésus.
Crèche « Mur de Palestine » Mende Noël 2011
Joseph et Marie, les parents : socialement, un gars avec une fille-mère et un gamin né de père invisible, se retrouvent, loin de chez eux, dans une étable, entourés de gens impurs, des am-ha-aretz : bergers pour qui il est impossible de respecter le sabbat – il faut traire les brebis tous les jours – et des mages méprisés par les juifs.
En détention, Noël est ainsi un conte plein de réconfort. Malgré la solitude de la famille, le soutien inattendu vient d’exclus inconnus, enfermés aussi dans la réprobation. Des paroles imprudentes peuvent provoquer des conséquences désastreuses, mais ce qui est juste et bon survit : le salut est dans la confiance intérieure, dans l’espérance de ce qui naît sans qu’on s’en doute et qui reste présent dans des circonstances déplorables ! Noël, message d’espérance.
Hugues Vertet Aumônier de prison
Nativité par A. Roublev
Source : Transmis par notre amie Anne-Marie Hermet (NSAE Cantal)