Ne laissons pas les comptables régler leurs comptes entre eux
Créée en 1907 par les jésuites et éditée par le Centre de Recherche et d’action sociale (Ceras), la Revue Projet veut mettre en débat les questions politiques et sociales trop peu ou partiellement traitées ailleurs. Elle porte en particulier le souci du sort des plus fragiles et de l’avenir de la planète, de la vitalité démocratique comme des équilibres économiques et sociaux, en France, en Europe et dans le monde.
Elle vient de lancer une formule électronique Revue-Projet.com, à la quelle nous avons jugé utile de faire écho, en reprenant l’un des articles mis temporairement en libre accès (pendant une durée de deux mois après publication) et consultable ensuite de manière payante. Cet article est extrait du dossier de novembre 2012 intitulé : “Qui décide de ce qui compte ?“
Qui édicte les normes qui régissent les comptes des entreprises ? L’International Accounting Standards Board (IASB), une fondation d’experts inconnue de la majorité d’entre nous. Soustraite au débat public pour cause de technicité, la question de l’élaboration des normes est pourtant éminemment politique.
Jamais je n’avais imaginé mettre le nez dans les normes comptables internationales. Pas en rêve tout petit. Ni quand je fus embauché, en 2003, pour mener le plaidoyer du CCFD-Terre Solidaire afin que les pays du Sud aient les moyens de leur développement. Pourtant, j’ai découvert petit à petit que la répartition (très inégale) des richesses de ce monde dépend fortement de la façon dont les multinationales localisent la valeur qu’elles dégagent. Et que de cette allocation on ne sait rien, ou presque. Pourquoi ? Parce qu’un groupe d’experts en a décidé ainsi, dans un bureau feutré de Londres : l’International Accounting Standards Board (IASB).
Cet organisme privé édicte, pour une grande partie du monde (110 pays environ), les règles selon lesquelles les entreprises rendent compte de leur activité. Depuis que l’Union européenne (UE) lui a confié, il y a dix ans, l’élaboration de ses propres normes, l’IASB est devenue l’une des plus puissantes organisations internationales. Elle reste, pourtant, l’une des plus méconnues.[…]
Par Jean Merckaert
Chercheur, rédacteur en chef de la revue Projet
12 novembre 2012
En savoir plus : cf le site Revue-Projet.com
Lire l’article en entier dans Revue Projet n° 331 de Décembre 2012, 12 €, disponible en librairie et sur abonnement.
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