Des chrétiens engagés se souviennent…
1962-2012 : cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie
Des chrétiens engagés se souviennent…
Actes du colloque organisé par « Les amis du 68 rue de Babylone »
Paris – 13 octobre 2012
Le document ci-dessus a été publié dans le journal « Liberté » d’Alger le 9 octobre 2012. On y lit le titre du colloque tenu à Paris et, à la suite, un long extrait du texte de présentation. Comme l’a souligné Didier Vanhoutte lors de l’ouverture du colloque : « Ainsi, à Alger, on sait que nous sommes réunis ce matin pour nous souvenir de ce qui s’est passé, de l’engagement d’un certain nombre de chrétiens. »
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« Les amis du 68 rue de Babylone » est une association porteuse d’une histoire vieille de soixante-dix ans : celle de la maison d’édition « Temps présent », née d’un conflit avec l’institution catholique en raison du soutien apporté aux républicains espagnols, et qui fonda une publication éponyme ayant tiré après la Libération à plus de 100 000 exemplaires. Pendant la guerre, elle accueillit dans ses locaux, au 68 de la rue de Babylone, non seulement le journal « Témoignage chrétien » naissant, mais aussi des résistants, et parfois même le Conseil national de la résistance (CNR). Sa publication ultérieure la plus connue est « Lettre », frappée d’interdit par le Vatican. Son président, Jacques Chatagner, fut aussi président du « Mouvement de la paix », et l’engagement de nombreux de ses membres au moment de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie fut notoire, en particulier celui du professeur André Mandouze. Organiser ce colloque fut donc pour elle une quasi-obligation morale. Les activités accueillies aujourd’hui dans ses locaux poursuivent le chemin tracé par ses aînés.
L’association « Les amis du 68 rue de Babylone » est particulièrement heureuse d’avoir bénéficié, pour l’organisation de ce colloque, du soutien actif et amical du « Manifeste des libertés », du « Maghreb des films et du « Groupe Evangile et Société » de la fédération « Réseaux du Parvis. ».
On trouvera ci-après le SOMMAIRE des Actes du colloque organisé selon les trois parties ci-après, chacune étant téléchargeable (en pdf) :
1. OUVERTURE du colloque par Didier Vanhoutte
Téléchargeable en cliquant ci-après : ActesColloque – 1
2. TABLE RONDE « Engagements de chrétiens dans l’Indépendance algérienne », modérée par Baya Kasmi
• Témoignage de Fanny Colonna
• Témoignage de Charles Piaget
• Témoignage de Jean Leca
• Témoignage de Laurent Laot
• Débats
Téléchargeable en cliquant ci-après : ActesColloque – 2
3. TABLE RONDE « L’Algérie en devenir » modérée par Tewfik Allal
• Exposé d’Alice Cherki
• Exposé de Zineb Ali-Benali
• Exposé de Aïssa Kadri
• Débats
Film : « Avant de franchir la ligne d’horizon » de Habiba Djahnine
• En manière de conclusion
Téléchargeable en cliquant ci-après : ActesColloque – 3
Contact : « Les Amis du 68 rue de Babylone », 68 rue de Babylone, 75007 Paris
COMMENTAIRE de MICHEL LEMANCHET (24 octobre 2013)
Je viens de prendre connaissance du CR du Colloque sur des chrétiens se souviennent.
Je voulais rappeler ma participation aux actions de cette époque lointaine.
J’ai enregistré le témoignage d’un algérien jeté en octobre 1961 dans la Seine du haut du pont du port à l’anglais à Vitry où j’habitais alors. Cet enregistrement qui n’a pu se faire qu’avec l’accord du responsable local du FLN, je l’ai présenté à la communauté paroissiale de Vitry. Etait présent le secrétaire de rédaction de la revue Esprit auquel j’ai confié la bande qui a fait le tour de Paris. Gilbert Mathieu, journaliste du Monde est venu me voir pour vérifier les conditions de réalisation de cet enregistrement.
Ce document a été à l’origine d’un film : Octobre à Paris dont certaines scènes ont été tournées à Vitry même dans des conditions limites de sécurité . Les vues ont été passées clandestinement en Italie où le film a été monté. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. J’ai gardé en mémoire, mais est-elle fidèle ? que ses auteurs voulaient profiter du festival de Venise pour faire une présentation militante.
Je militais alors au Mouvement de la paix.
Avec un voisin de la rue , nous avons mené bien des actions locales à risques (j’ai été arrêté plusieurs fois et gardé à vue 36 h au commissariat de police d’Ivry) au bénéfice de familles maghrèbines en situation de grande précarité.
Je voulais ajouter ma modeste pierre aux témoignages du « Colloque »
Fraternellement.
Michel
COMPLEMENT de L. Bottinelli :
Michel parle du film “Octobre à Paris”. Voici quelques précisions extraites d’un article de Jacques Mandelbaum publié dans Le Monde du 14 octobre 2011 :
« Deux documentaires inédits n’en sortent pas moins, mercredi 19 octobre 2011, en salles. Le premier est, à tous égards, exceptionnel. Il s’agit d’Octobre à Paris, de Jacques Panijel. Réalisé dans la foulée de la manifestation, ce film intense et bouleversant, aussi incroyable que cela puisse paraître, n’a jamais été exploité en salles, même s’il a fait à plusieurs reprises l’objet de projections illégales.
Victime jusqu’en 1973 de la censure gouvernementale, le film n’est pas davantage distribué par la suite, Jacques Panijel s’opposant à sa sortie tant qu’on lui refusera de lui adjoindre un préambule mettant en cause un “crime d’Etat”. Il mourra donc, le 10 septembre 2010, sans avoir la satisfaction d’assister à la sortie du film, désormais précédé d’une préface qui éclaire la responsabilité de ce massacre programmé. »