NSAE
La remise des clés à St-Pierre
La remise des clés à St-Pierre
  • Facebook
  • QUI SOMMES-NOUS ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Notre histoire
    • Portraits de famille
    • Principes fondateurs
  • ACTUALITÉ
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • FAIRE ÉGLISE AUTREMENT
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d’évangile
  • FAIRE SOCIÉTÉ AUTREMENT
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • OPINIONS & DÉBATS
    • Coups de cÅ“ur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • RÉSEAU NSAE
    • Au coeur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
    • L’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)

Jésus pour le XXIème siècle

Publié le 21 mars 2014 par Lucette Bottinelli dans Coups de cœur Aucun commentaire
Home» OPINIONS & DÉBATS » Coups de cÅ“ur » Jésus pour le XXIème siècle
Jésus pour le XXIème siècle

Il s’agit du titre de l’ouvrage de John  Shelby Spong, publié en décembre 2013 dans sa traduction française, par la maison d’édition Karthala. Vous trouverez ci-après la présentation de cet ouvrage par notre ami Jacques Musset. 

J.S.SpongCouv.

L’auteur de cet ouvrage est un ancien évêque anglican des USA.  Il livre là son long cheminement de chrétien qui a décapé ses croyances héritées pour rendre crédible en notre temps Jésus de Nazareth. Son but est de présenter un Jésus croyable par les femmes et les hommes du 21ème siècle qui vivent dans la modernité. Il récuse en effet le Jésus qui est enseigné officiellement par les Eglises  chrétiennes  et qui relève d’une doctrine dogmatique et moralisante. Celle-ci non seulement n’a pas grand chose à voir avec ce que fut réellement Jésus de Nazareth mais donne de Dieu, de Jésus, de l’homme et du monde des représentations infantilisantes. Cette doctrine s’est fondée sur la lecture fondamentaliste des écrits évangéliques. Comment donc retrouver le Jésus historique, sa parole et ses actes libérateurs, à travers les récits évangéliques ?

Pour atteindre son but, l’auteur poursuit trois objectifs qui correspondent aux trois parties de son livre.

1- Redonner corps à l’homme Jésus

 Il s’agit d’abord, grâce un travail exégétique sérieux sur les textes des évangiles, de faire apparaître la figure du Jésus historique sous les langages, les représentations, les figures de style, les codes littéraires employés par les auteurs  (qui  ne sont plus les nôtres).  Si le message central des disciples dans les évangiles est  : « Celui qui a été crucifié comme un hérétique et un être maudit de Dieu, nous professons qu’il est  le visage de Dieu parmi nous »,  on en a fait rapidement une lecture profondément erronée en prenant au pied de la lettre les mises en scènes symboliques, les références à l’Ancien Testament considérées comme l’annonce précise des faits et gestes de Jésus, les interventions spectaculaires du ciel, les actes de puissance de Jésus. On a transformé Jésus de Nazareth en un extra terrestre, auréolé de titres tous plus glorieux les uns que les autres,  né hors normes, extralucide, réalisant de soi-disant prophéties, muni de pouvoirs extraordinaires sur la nature et la santé, condamné  à mort pour expier  à leur place les péchés des hommes et  remontant vivant vers Dieu une fois la mission accomplie.

Pour un homme de la modernité, impossible d’adhérer à cette présentation mythique. Quand on décode les textes (ce qu’on sait faire après deux siècles d’intense recherche exégétique), la vérité historique se manifeste. Jésus est né comme chacun de nous d’un père et d’une mère à Nazareth et non à Bethléem, on ne sait rien de son histoire jusqu’au moment où on le retrouve aux côtés de Jean Baptiste, dont il se sépare pour fonder son groupe. Il  sillonne les routes de Galilée entouré de disciples hommes et femmes, il prêche le royaume -l’avènement du monde nouveau- d’une manière originale : il conteste le légalisme et le ritualisme de sa propre religion et en  transgresse les lois quand elles déshumanisent, rejettent, marginalisent, excluent les hommes et les femmes. Les récits de miracles et de résurrection, si spectaculaires, sont en réalité une façon après coup pour les évangélistes de magnifier l’oeuvre humanisante de Jésus, véritable visage de son Dieu. De la même façon les récits de la passion  de Jésus ont  réécrit les faits en les imprégnant de références bibliques. Pareillement, ceux qui racontent les apparitions du ressuscité se servent d’images concrètes non pour décrire une réalité historique mais pour professer la conviction des disciples qu’au-delà de la mort le Jésus qu’ils ont connu demeure vivant, promis à une fécondité universelle.

2- Etudier les portraits qu’on a fait de Jésus

Dans une seconde partie, l’auteur passe en revue les différents portraits de Jésus qu’on trouve dans les évangiles, par lesquels les disciples se sont efforcés de donner sens à l’aventure de Jésus qui semblait s’achever sur un échec retentissant.

Il montre d’abord comment la relecture de l’événement Jésus s’est faite au cours des offices  dans les synagogues auxquelles ont participé les disciples de Jésus jusqu’ à leur mise à la porte du judaïsme vers 70 de notre ère.

Puis  notre auteur  énumère les différents titres donnés à Jésus par les disciples pour le rendre crédible après sa mort au sein de son peuple : nouvelle Pâque, agneau de Dieu (celui de la Pâque et aussi celui immolé lors de la fête juive du Yom Kippour,  fête de l’expiation des péchés),  Fils de l’homme, appellation tiré du livre Daniel, figure céleste et lieutenant de Dieu pour faire advenir son règne, Serviteur souffrant, en lien avec les textes  du second Isaïe, Roi berger, emprunté au prophète Zacharie. De tous ces titres, notre auteur décrit l’origine biblique et les raisons pour lesquelles on les a appliqués à Jésus. Ce fut un remarquable travail créatif pour manifester que Jésus de Nazareth  dans sa manière de vivre, dans ses paroles et ses actes, était, contrairement aux apparences l’accomplissement de la tradition juive la plus authentique.

Le malheur c’est qu’on a  élaboré  très vite une doctrine à partir de ces titres  détachés de ce que fut l’expérience du Jésus historique. On les a absolutisés en les prenant comme des en-soi et en en déduisant toutes sortes de conséquences néfastes, sans rapport avec le message et la pratique de libération de Jésus. Jésus victime expiatoire pour nos péchés, agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, Fils de l’homme divinisé, juge de l’humanité au dernier jour, Jésus qui rachète l’humanité par ses souffrances, Jésus le Christ-Roi qui règne sur les nations, Jésus le berger et nous les moutons…Ces représentations renvoient ainsi à des images de Dieu et de l’homme qui sont nocives. Malgré des ravalements  actuels de représentations, le vieux fonds demeure en bien des  consciences et des enseignements.

3- La vie de Jésus revisitée

Après ce déblayage salutaire, notre auteur en vient à ce qui  est pour lui le coeur des évangiles, sous les habillages littéraires et scripturaires dont les évangélistes ont fait usage pour accréditer  la figure de Jésus, témoin et visage véritable de Dieu.

Il rappelle d’abord l’historicité de Jésus (contesté dans le passé et maintenant encore) : Jésus a réellement vécu, il est né à Nazareth, a été disciple de Jean-Baptiste, a été condamné à mort et exécuté sous Ponce Pilate ( éléments qui n’ont pu s’inventer, du fait qu’il n’étaient pas de soi glorieux pour Jésus).

Puis il s’interroge sur le Dieu de Jésus qui transparaît dans les évangiles. Ce n’est pas le Dieu « théiste », tout-puissant, créateur des mondes infinis, dirigeant souverainement l’histoire et les vies humaines, protecteur et surveillant à la fois,  inventé par les humains pour se rassurer :  face à leurs angoisses existentielles de se prendre en charge dans un monde énigmatique et éprouvant, la référence à cet être supérieur n’était-elle pas pour eux garante de stabilité personnelle et sociale?

Ce Dieu-là a hélas infesté la doctrine chrétienne officielle et en conséquence la personne de Jésus comme on l’a vu plus haut.

Or, quand on lit réellement les évangiles, le Jésus dont témoigne les premiers chrétiens n’a rien à voir avec une victime expiatoire ou un être divin parachuté sur terre. Ce Jésus est un homme  qui en son temps a  lutté de toutes ses forces contre la haine religieuse qui s’alimentait chez les responsables juifs  de son temps dans leur prétention  à posséder la Vérité. Contre l’intolérance dont ils faisaient preuve vis à vis des déviants, les samaritains, par, ou les non-juifs. Jésus a combattu ainsi toutes les frontières tribales érigées en son peuple pour se protéger d’une soi-disant contamination : frontières entre les  réputés purs et impurs, juifs et non-juifs.  Il a également contesté radicalement les préjugés et les stéréotypes concernant les malades, les femmes, les enfants, les samaritains, la loi, le Temple…Il est même allé jusqu’à remettre en question la supériorité du judaïsme par rapport aux autres religions, au point de relativiser tout système religieux au profit de la droiture du coeur « religion en esprit et vérité » et de l’amour effectif que l’on porte à son prochain, notamment le plus démuni.

C’est donc sur des enjeux profondément humains (la libération de l’homme de tout ce qui l’entrave physiquement, psychologiquement, spirituellement, religieusement, socialement, économiquement…) que Jésus de Nazareth a engagé son existence à ses risques et périls. Le Dieu dont il témoigne dans son engagement est un Dieu dont on ne peut faire l’expérience que dans l’humain. C’est ce Dieu là qu’il annonce, un Dieu qui n’est pas religieux. Jésus a payé de sa vie le combat qu’il a mené « pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10, 10). La croix, comme  acte final pour Jésus de son chemin, révèle avec intensité, pour qui sait voir, le vrai visage  de Dieu. « La croix , portrait humain de l’amour de Dieu », dit John Spong.

Conclusion 

« Jésus pour le 21ème siècle » est donc un livre salutaire pour les chrétiens de notre temps qui, comme son auteur, sont attirés par la personne de Jésus mais qui ont des exigences critiques vis à vis des sources évangéliques qui en témoignent et vis à vis de la doctrine officielle des Eglises qui a transformé en dogmes et en préceptes moraux  la parole vive et la pratique libérante du nazaréen. Si tant de chrétiens désertent les Eglises, n’est-ce pas parce que les propositions de ces dernières sur Jésus et son Dieu ne répondent pas à leur attente intérieure ?  L’ouvrage sera aussi utile à  ceux qui ne sont pas chrétiens, croyants autrement, athées ou agnostiques. Il donnera du relief au Jésus historique, initiateur de vie, au-delà des images d’Epinal qu’ils repoussent à bon droit.

Jacques Musset

A NE PAS MANQUER :

Rencontre-débat le mercredi 2 avril de 18h à 20h au DEFAP, 102 Bd Arago, 745014 Paris (Métro Denfert-Rochereau) sur le livre de John Shelby Spong « Jésus pour le XXIè siècle ». Le débat sera introduit par Jacques Musset, avec la participation de Robert Ageneau, Paul Blanquart et Robert Dumont.

Plus d’information : cf l’invitation téléchargeable en cliquant ci-après :

Rencontre-Débat03.04.2014

A LIRE :

« Jésus pour le XXIème siècle » de John  Shelby Spong,  Ed. Karthala, Collection Signes des temps, 336 pages, 19 €, 04/12/ 2013.

Plus d’informations sur l’ouvrage :

• Description, sommaire etc. sur  le site de l’éditeur à :

http://www.karthala.com/signes-des-temps/2763-jesus-pour-le-xxie-siecle-9782811110758.html

• Recension parue (page 40) dans le numéro 61 – mars – avril 2014 de la revue Les réseaux des Parvis.

http://revueparvis.blogspot.fr/ 

Print Friendly, PDF & Email

Laissé un commentaire Cancel reply

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.

Qui sommes-nous ?

NSAE est né en 1996 à partir de deux événements : 1) La « Requête du peuple de Dieu », portant pour l’essentiel sur une réforme de l’institution ecclésiale, née en Autriche et en Allemagne, qui affichait 4 points : – l’égalité entre tous les croyants, femmes et hommes, laïcs et clercs ; – l’accès à tous les ministères des femmes et […]
Lire la suite

Retrouvez-nous sur Facebook !

Facebook
Facebook
fb-share-icon
RSS
Translate »
English
English
FrenchFrench
EnglishEnglish AfrikaansAfrikaans AlbanianAlbanian ArabicArabic ArmenianArmenian AzerbaijaniAzerbaijani BasqueBasque BelarusianBelarusian BengaliBengali BosnianBosnian BulgarianBulgarian CatalanCatalan CebuanoCebuano Chinese (Simplified)Chinese (Simplified) Chinese (Traditional)Chinese (Traditional) CzechCzech CroatianCroatian DanishDanish DutchDutch EsperantoEsperanto EstonianEstonian FilipinoFilipino finnishFinnish FrenchFrench GalicianGalician GeorgianGeorgian GermanGerman GreekGreek GujaratiGujarati HaitianHaitian HebrewHebrew HindiHindi HmongHmong HungarianHungarian IcelandicIcelandic IndonesianIndonesia IrishIrish ItalianItalian JapaneseJapanese JavaneseJavanese KannadaKannada KhmerKhmer KoreanKorean LaosLaos LatinLatin LatvianLatvian LithuanianLithuanian MacedonianMacedonian MalayMalay MalteseMaltese MarathiMarathi NorwegianNorwegian PersianPersian PolishPolish PortuguesePortuguese RomanianRomanian RussianRussian SerbianSerbian SlovakSlovak SlovenianSlovenian SpanishSpanish SwahiliSwahili SwedishSwedish TamilTamil TeluguTelugu ThailandThailand TurkishTurkish UkranianUkranian UrduUrdu VietnamVietnam WelshWelsh YiddishYiddish
Powered by Translate

ARTICLES RÉCENTS

  • Adresse à toutes celles et ceux qui s’ennuient à la messe
  • Une religion sans amour et un amour sans religion
  • LISTE DES ARTICLES PUBLIÉS du 18 au 24 JANVIER 2021
  • Jésus, une personne humaine comme nous
  • Duel entre les évêques américains et le pape lors de l’investiture de Joe Biden

RECHERCHE

ABONNEMENT NEWSLETTER

UTILE

  • L’ÉVANGILE SUR LES PARVIS
  • NOUS REJOINDRE
  • NOS COMMUNIQUÉS
  • CONTACTEZ NOUS
  • PUBLICATIONS
  • ESPACE PRESSE
  • LIENS
  • RSS
  • PLAN DU SITE

LE RÉSEAU NSAE

VERSION MOBILE

Copyright © 2019 Association NSAE    |   Création internet Effet i Média