Bilan d’une première semaine de Synode sur la famille à Rome
Après la première semaine du Synode sur la famille, un rapport d’étape faisant une synthèse de ces travaux a été publié le 13 octobre par le Vatican via le document intitulé Relatio post Disceptationem, sous la responsabilité du rapporteur général, le cardinal Péter Erdö. Nos amis de Noi Siamo Chiesa (Nous sommes Eglise – Italie) nous ont transmis leur réflexion, à ce stade ; vous trouverez ci-après la traduction de leur déclaration.
La « Relatio post disceptationem » fait des ouvertures inédites. Le Synode est en train de décoller
Le Synode des Évêques a conclu sa première semaine. Les nouvelles directes sur le débat sont peu nombreuses. Le bureau de presse du Vatican a communiqué sur les contenus, mais pas sur les noms des intervenants et les fondements des différentes positions. Il semble qu’il y ait une certaine liberté d’expression, souhaitée par le pape François, qui était rare dans les autres synodes. Dans de nombreuses interviews et articles les oppositions remarquées ont été répétées, cependant les problèmes sociaux de la famille et ceux relatifs aux relations parents / enfants sont restés au second plan. Comme prévu, la question des divorcés-remariés est appparue au premier plan. La question relative aux homosexuels a été enfin examinée sans diabolisation préjudiciable, contrairement au passé.
Hier, a été diffusée la Relatio disceptationem, la synthèse des travaux de la première semaine, réalisée par cardinal hongrois Erdö [1]. Ce texte va explicitement dans le sens de l’écoute et de l’ouverture et en maintenant la distinction entre la doctrine et la pastorale. Les mariages civils et les cohabitations civiles sont considérés comme acceptables ; sur les divorcés-remariés, on entrevoit le chemin qui mènera à leur participation à l’Eucharistie ; les « personnes homosexuelles ont des dons et des talents à offrir à la communauté chrétienne» et ainsi de suite. Aujourd’hui Vito Mancuso écrit dans la « Repubblica », que le chemin pris est finalement le bon. Noi Siamo Chiesa (NSC) ne peut que partager cette première étape du synode, et doit aussi constater que, si ces positions se confirment, la ligne de Ruini et Bagnasco, celle des « campagnes » et des « valeurs non négociables », sera en fait désavouée et les évêques italiens auront l’occasion, à ne pas manquer, de prendre un virage.
Mais dans le document final (chapitre 53-55), la question de la contraception est liquidée en relançant « le message de Humanae Vitae ». C’est une chose incroyable. Est-ce vraiment en ces termes que le Synode en a parlé ? Il manque le bon sens de prendre acte, peut-être sans proclamations explicites, que cet enseignement est caduc parce que non assimilé de manière constante et répandu dans le peuple chrétien.
Le samedi 4 octobre a eu lieu à Rome la conférence de presse internationale de We Are Church (Nous Sommes Eglise), à laquelle j’ai participé pour Noi Siamo Chiesa. Le vendredi 3 a eu lieu, à Rome, la réunion « Les chemins de l’amour » organisée par le réseau international des croyants homosexuels. Lors de ces réunions et dans d’autres documents, comme celui de NSC que j’ai posté la semaine dernière, les propositions de réforme soutenues depuis des années ont été répétées. Il a été souligné à nouveau que la base du peuple chrétien, qui vit les problèmes quotidiens de la famille et de la sexualité, n’est pas réellement représentée au synode (les quelques couples présents font partie de mouvements sur la famille étroitement liés à la hiérarchie).
Ensuite, le samedi 11 octobre, le directeur adjoint de l’Osservatore Romano, a publié une recension du livre de Luigi Sandri « Dal Gerusalemme I al Vaticano III- I Concili nella storia tra evangelo e potere » [2]. Jamais cela n’était arrivé auparavant pour une importante étude qui est l’expression de notre mouvance, inspirée par le Concile. Je vous joins ce texte ainsi que la synthèse « Les chemins de l’Amour », textes qui sont accessibles en page d’accueil du site de NSC : www.noisiamochiesa.org.
Prions pour remercier notre Père éternel, pour le chemin qui s’ouvre dans notre Eglise et pour que la route se poursuive dans la fidélité à l’Evangile.
Vittorio Bellavite, porte-parole de « Noi Siamo Chiesa »
13 octobre 2014
Traduction française par Lucette Bottinelli
[1] Le texte complet (en français) de ce document (11 pages en 58 chapitres) est accessible sur le site du Vatican à :http://press.vatican.va/content/salastampa/fr/bollettino/pubblico/2014/10/13/0751/03037.html
et TÉLÉCHARGEABLE (pdf) en cliquant ci-après : Synod14 – « Relatio post disceptationem%22 Péter Erdő13.10.14
[2] « De Jérusalem I à Vatican III- Les conciles dans l’Histoire entre Evangile et Pouvoir ». Publié en italien : Ed. Il Margine, Trento, 1080 pages, 30 €, 2013.