Le synode sur la famille
Communiqué de la Fédération des Réseaux du Parvis
A la suite de la première session du synode sur la famille, nombreux sont les chrétiens et chrétiennes qui espèrent. La parole a circulé, au synode même et dans les communautés locales ; les questions essentielles ont été posées ; un ton nouveau a été entendu. Mais le document final de cette première session reste dans le cadre d’une théologie et d’une anthropologie encore bien trop éloignées des réalités du monde d’aujourd’hui.
Pour vivre et annoncer l’Évangile au XXIe siècle, peut-on ne pas tenir compte de faits reconnus de tous ainsi que de l’universalité des droits de l’Homme ?
- La famille est une notion plurielle et relative, dont une forme a été privilégiée dans la sphère occidentale depuis quelques siècles, mais dont les configurations varient selon les époques et les régions du monde.
- L’égalité entre les femmes et les hommes, certes loin d’être acquise partout, est un principe que seules les religions (et certains pays à constitution religieuse) refusent de mettre en oeuvre. Elle est pourtant un objectif fondamental pour plus de justice et de paix dans notre monde.
- L’homosexualité est reconnue comme un fait, minoritaire certes, mais qui ne résulte ni d’une maladie ni d’un choix pervers. L’amour entre deux hommes ou deux femmes peut être aussi beau, sincère et fécond que celui d’un homme et d’une femme. Le nombre de pays qui reconnaissent ces couples dans leurs lois civiles ne cesse d’augmenter.
- La nécessaire attention à l’avenir de notre planète implique non une multiplication mais une régulation des naissances, donc la mise en oeuvre de moyens contraceptifs efficaces donnant aux familles la responsabilité et la maîtrise de leur destin.
- Les modes de vie actuels, liés notamment à l’important allongement de l’espérance de vie, remettent en cause la possibilité pour certains de vivre ensemble dans la durée, mais sont également porteurs de valeurs qu’il faut reconnaître : souci d’authenticité et de vérité dans la relation de couple, capacité d’accueil de nouveaux membres pour recomposer une famille, par exemple.
Nous sommes convaincus que l’Évangile implique non de condamner des personnes dont le parcours n’est pas « conforme », mais de reconnaître et de célébrer tout ce qui, chez les femmes et les hommes d’aujourd’hui, est recherche et construction d’un monde d’amour et de tendresse.
Nous appelons tous les chrétiens catholiques, quelle que soit leur proximité ou leur distance actuelles avec les structures ecclésiales, à s’exprimer librement et sereinement sur ce sujet. Nous les invitons à s’associer aux actions de nos associations et groupes locaux, ainsi qu’à la préparation de l’évènement « Concile 50 ».
Ce rassemblement prévu à Rome en novembre 2015 donnera la parole aux catholiques qui agissent partout dans le monde pour que l’Évangile soit annoncé et vécu au plus près de la réalité et du vécu des femmes et des hommes du XXIe siècle.
« La Vie va de l’avant dans l’humble coeur palpitant des hommes et des femmes d’aujourd’hui, croyants ou non. Et l’Esprit et l’Amour habitent dans les couples que les évêques nomment “irréguliers”, au sein des différents types de famille avec leurs joies et leurs angoisses, dans les personnes qui ont vu s’écrouler leur amour et refont leur vie avec un autre partenaire. Ceux-là n’ont pas été ni ne seront appelés au synode, mais la Vie les guide. » (José Arregi)
1er décembre 2014
Sur le même sujet :
« Réflexions critiques sur le synode » à : http://nsae.fr/2014/10/23/reflexions-critiques-sur-le-synode/