Abd Al Malik : « L’islam est méconnu, par les musulmans eux-mêmes et par les autres »
Un mois après les attentats parisiens, le chanteur publie un plaidoyer passionné. Pour que l’islam ne soit plus source de malentendu. Pour que la République prenne soin de tous ses enfants.
A la veille de ses 40 ans – en mars –, Abd Al Malik vibre autant de colère que d’espoir. Impliqué de longue date dans le débat sociétal, le musicien, écrivain et cinéaste adresse à la France une supplique intitulée Place de la République, pour une spiritualité laïque. Un mois après les attentats parisiens de janvier, ce texte bref et percutant, publié le 18 février aux éditions Indigène – celles de l’Indignez-vous de Stéphane Hessel –, accuse la République de ne pas traiter tous ses enfants de la même manière. « Nous, on aime la France, mais elle ne nous aime pas », disait un « grand frère » dans Qu’Allah bénisse la France [1], le fim qu’Abd Al Malik a adapté de son autobiographie (nommé au césar du meilleur premier film). Citant Albert Camus, Victor Hugo, Aimé Césaire, Abd Al Malik insiste sur les devoirs de l’école, des médias, des politiques, sur l’importance de la culture, qui l’a aidé, lui, à sortir de sa cité (le Neuhof, à Strasbourg) où il était davantage promis à une carrière de délinquant qu’à un parcours d’artiste à succès. Dans les pas de Stéphane Hessel, il appelle à une « démocratie spirituelle », laïque et vraiment fraternelle. Traversé par une énergie à la fois sereine et enfiévrée, il nous explique pourquoi il a écrit – en trois jours – ce texte dédié « à nos enfants » : « Les miens, les nôtres, tous ceux de la République. »
Entretien
Propos recueillis par Juliette Bénabent et Fabienne Pascaud
« République, ô ma République, mais pourquoi donc ne m’as-tu pas dit que tu m’aimais ? » Cette phrase sonne comme un cri de désespoir…
C’en est un ! « Liberté, Egalité, Fraternité » sont des mots magnifiques, mais que veulent-ils dire quand on vient de la cité, qu’on est noir, qu’on a un nom arabe ? Dans une cité comme la mienne, on intègre vite le sentiment d’être des Français de seconde zone, parce qu’on ne nous regarde jamais comme des Français à part entière. On grandit dans la peur, celle qu’on inspire et celle qu’on éprouve : gamins, on allait au centre-ville en bande, parce qu’on avait peur de ce monde des Blancs, des riches, qui lui aussi avait peur de nous… La première discrimination est sociale, puis s’y ajoutent celles contre les Noirs, les Arabes, les musulmans. On m’a souvent demandé de quel pays je viens, mais je suis né en France, j’écris en français, je rêve en français, je suis français ! La fameuse fraternité, je ne l’ai pas rencontrée souvent, mais j’ai eu la chance d’avoir des enseignants qui ont cru en moi, qui m’ont dit que j’étais beau, intelligent et capable, et je les ai crus.
C’est l’école qui vous a sauvé ?
En fin de primaire, mon institutrice a tout fait pour que je puisse entrer, avec une bourse, dans un collège privé de Strasbourg – j’étais le seul Noir, nous étions deux élèves de la cité. Je m’en suis sorti grâce à cette chance d’aller dans le privé, et ce n’est pas normal. La République, mère symbolique, a le devoir de prendre soin de ses enfants les plus faibles. Dans mon collège, mes amis avaient souvent leur propre chambre, un ordinateur, c’était un autre monde que le nôtre, nous qui dormions souvent à quatre ou cinq dans la même pièce. La République doit trouver les moyens de donner à tous les mêmes chances : des classes non surpeuplées, des lieux pour travailler, des enseignants mieux soutenus. L’école, c’est crucial : le début détermine la fin.
Bon élève le jour, vous étiez pourtant délinquant la nuit…
Enfant, on est fragile, on a besoin de modèles. Mon père était parti. Ma mère faisait le ménage dans des bureaux ; elle était forte, elle cumulait les jobs, mais elle était peu là. Par la fenêtre de mon HLM, je voyais qui ? Des dealers, des braqueurs. Ils sont devenus mes modèles. Puis, très vite, j’ai vu des amis mourir de la drogue, de règlements de compte, partir en prison : dans notre milieu, les bêtises de la jeunesse tournent vite à la catastrophe. Avant de punir, de retirer les allocations aux parents d’enfants délinquants, il faut apprendre comment ces gens vivent pour essayer de les aider.
Beaucoup d’argent a été investi dans les quartiers depuis des décennies. Que faut-il faire ?
Il ne suffit pas de repeindre des immeubles, mettre des tables de ping-pong et des baby-foot. Dans ma cité, il y avait un tissu associatif très important, mais animé par des gens venus de l’extérieur, qui ne nous connaissaient pas. Le peuple des cités a été colonisé, déresponsabilisé, on a tout décidé pour lui sans jamais lui demander son avis. Alors qu’il a besoin de prendre sa vie en mains avec la confiance de gens qui l’aident. C’est la responsabilité des politiques. Ils parlent aujourd’hui de ghettos. Mais qui a créé ces ghettos ? Un jour, j’avais 8 ou 9 ans, j’ai accompagné ma mère à l’office HLM parce qu’elle voulait déménager. La dame a dit : « On va vous mettre là, vous serez avec les vôtres. » Vous vous rendez compte ? Qui a mis les familles en difficulté toutes ensemble au même endroit ? Les gens des cités ne sont pas responsables de ces ghettos, ils en sont la conséquence.
Pourquoi prendre la parole aujourd’hui en tant que musulman ?
Parce que je veux sortir du malentendu. L’islam est méconnu, par les musulmans eux-mêmes et par les autres. On parle d’islam pour le salafisme, le wahhabisme, qui sont des courants, mais qui ne sont pas l’islam. Le voile par exemple, n’est, selon le Coran, obligatoire que pour la prière. Ma femme, pratiquante comme moi, n’est pas voilée. Autre exemple : le djihad, dont tout le monde parle, n’est pas seulement la guerre de conquête (c’est le petit djihad selon le Coran), mais surtout la guerre intérieure que chaque musulman doit mener contre lui-même, son égoïsme, son intolérance. C’est cela le grand djihad. L’islam est avant tout une spiritualité, au même titre que le judaïsme ou le christianisme. L’islam aussi est fondé sur l’amour de l’autre. C’est d’ailleurs une religion judéo-chrétienne, qui reconnaît la Torah, la Bible, et que Jésus était le dernier prophète avant le Prophète de l’islam. Nous avons besoin de pédagogie, d’émissions qui décryptent, éduquent au lieu d’attiser les conflits. Et toutes les religions devraient être enseignées à l’école publique, intégrées à la culture commune française. Pourquoi ne pas étudier des textes de grandes figures de l’islam, comme l’émir Abd el-Kader l’Algérien, ou le poète Ibn Arabi ? Revaloriser l’islam, en tant que spiritualité, est le meilleur moyen de lutter contre l’intégrisme.
Vous parlez de musulmans déconsidérés, maltraités. Etes-vous choqué que certains rappellent les racines chrétiennes de la France ?
Oui, cela me choque, même si c’est vrai, parce qu’on le rappelle dans un esprit de fermeture et d’exclusion. La laïcité signifie que dans la société nous sommes définis par notre citoyenneté, et en aucun cas par notre religion. Elle est un concept positif, qui devrait nous permettre de vivre ensemble, mais qui est brandi par certains pour exprimer de la haine. Aujourd’hui, l’islam est la deuxième religion de France. On ne peut pas faire comme si elle n’existait pas. On a le devoir de se connaître mutuellement. Les musulmans subissent une forme d’acharnement médiatique depuis le 11 Septembre, ils se sentent comptables de tout ce qui se passe dans le monde au nom de l’islam. Même des gens pas du tout radicaux, voire des non-pratiquants, ont fini par se sentir agressés. Même moi, qui suis ouvert à la critique et au dialogue, j’ai ce sentiment.
Tout en condamnant les attentats, vous accusez ainsi Charlie Hebdo d’avoir « contribué à la progression de l’islamophobie, du racisme et de la défiance envers tous les musulmans ». Souhaitez-vous des limites à la liberté d’expression ?
J’écris aussi que les caricatures sont un « acte démocratique par excellence », un « éclatant symbole de la liberté d’expression ». Mais je veux parler de responsabilité : ce n’est pas parce qu’on peut tout faire que l’on doit tout faire. La liberté d’expression est un principe, mais j’estime qu’elle n’est pas « non négociable ». Elle doit s’articuler avec les autres valeurs de la République : la paix entre les citoyens, l’égalité de traitement, la morale. On ne peut pas faire fi du contexte, user d’un droit sans tenir compte des risques de mettre le feu à la maison. Jadis, il a été possible de faire des blagues sur les chambres à gaz ; aujourd’hui, avec la montée de l’antisémitisme, ce n’est plus acceptable, et Dieudonné est à juste titre poursuivi. Pour moi, dans le contexte actuel de pression extrême sur les musulmans, dans ce climat de surenchère médiatique autour de l’islam, Charlie Hebdo a fait preuve d’irresponsabilité en multipliant ces caricatures. Même si le but était de montrer du doigt les intégristes, et même s’ils en avaient le droit au sens légal.
Si les musulmans sont déconsidérés, l’antisémitisme, lui, monte de manière inquiétante dans les banlieues…
L’antisémitisme en France n’a pas attendu les musulmans, ni les banlieues. Mais il existe dans ces milieux, c’est vrai et c’est grave. Il résulte de l’importation excessive par les médias du conflit israélo-palestinien, et il est aussi le fruit de l’ignorance. Qui sait qu’Abd Al Qâdir al-Jîlânî, émir de Bagdad du XIe siècle, a, à sa mort, rassemblé des juifs et des chrétiens, qui lui rendirent hommage tant sa parole, profondément ancrée dans l’islam, était universelle ? Ces religions sont sœurs, profondément, il faut l’apprendre pour magnifier non les groupes selon leurs différences, mais la communauté nationale, celle qui rassemble.
Votre mère est catholique, vous êtes baptisé et avez même été enfant de chœur. Comment êtes-vous devenu musulman ?
Adolescent, j’ai traversé une profonde crise existentielle, notamment après la mort de mon cousin dans l’attentat contre le DC-10 d’UTA, en 1989. En proie au questionnement autour de la mort, je me suis tourné naturellement vers le catholicisme de ma mère, de mon collège privé. Mais quelque chose me restait obscur, fermé. Le dogme de la Trinité par exemple, me semblait fumeux. Mon grand frère était déjà entré en islam, il m’a fait lire des ouvrages et j’ai eu l’impression de rencontrer ma religion naturelle. Comme bien des adolescents, j’étais en quête d’appartenance à un groupe, mais aussi dans une réelle démarche spirituelle. Avec le philosophe soufi Al-Ghazâlî, l’émir Abd el-Kader l’Algérien, le poète théologien Ibn Arabi, j’ai découvert le Taçawuff, l’islam entier : extérieur et intérieur, exotérique et ésotérique. La lettre – le dogme, la tradition, la prière – n’a de sens qu’accompagnée de l’esprit – le souffle, la vie, l’âme. Lorsqu’on sépare le dogme de l’esprit, on risque tous les intégrismes, de l’Inquisition au terrorisme. Le soufisme – la spiritualité de l’islam, pour faire court – m’a enseigné cette acception globale de l’islam. Et la première fois que j’ai rencontré mon maître spirituel au Maroc [2], quelque chose a cédé à l’intérieur de moi. Aujourd’hui, je vais régulièrement le voir, je fais toutes mes prières, je jeûne au ramadan. Lorsque je prie, je me sens vraiment en connexion avec l’humanité, physiquement, organiquement. Ce ne sont pas seulement des mots, c’est une sensation intime très puissante.
Votre conversion vous a-t-elle mis en conflit avec votre mère, très pieuse ?
Ses sept enfants sont tous devenus musulmans, pour des raisons différentes. Mais pour ma mère, croire en Dieu, respecter l’autre et faire le bien, c’est être pieux. Il n’y a eu aucune rupture. C’est pour cela que je dis « entrer en islam » plutôt que « converti », pour signifier cette continuité. J’ai choisi comme prénom musulman Malik, qui veut dire roi en arabe, comme Régis, mon nom de baptême, signifie roi en latin.
Etre noir, ça compte dans votre identité ?
Enfant, ma couleur de peau m’a défini. Nous n’étions que trois familles noires à notre arrivée au Neuhof, en 1981, lorsque nous sommes rentrés du Congo-Brazzaville où nous avions vécu quatre ans. On me regardait vraiment comme un être différent. J’ai appris à accepter cette blessure, notamment en lisant Malcolm X, Nelson Mandela, Césaire. Aujourd’hui mes fils, qui ont 14 ans, 4 ans et neuf mois, ne vivent pas le même racisme que moi à leur âge. Mais c’est pire : le racisme est devenu systémique. J’ai vu un producteur télé se pencher vers mon manager – blanc – en m’écoutant pendant une émission et s’étonner : « Il parle bien, quand même… Il écrit ses textes lui-même ? » Un autre, après l’élection d’Obama, m’a même serré la main en me disant « félicitations » ! Cette intégration d’un racisme devenu inconscient est bien plus insidieuse que les insultes que j’ai entendues, jeune.
Votre rencontre avec l’islam spirituel vous a aussi amené à aimer la France. Comment ?
En comprenant l’islam comme spiritualité, j’ai aussi compris le catholicisme de mes parents. Dans la foulée des penseurs musulmans, j’ai lu saint Augustin, Maître Eckhart. Les religions sont multiples, mais la spiritualité est une. Je me suis aussi rendu compte que dans mon pays je peux vivre ma religion librement. Et, plus important encore, que tous les croyants et les non-croyants sont aussi libres et protégés que moi dans l’exercice de leur culte et de leur libre pensée. J’ai compris combien les valeurs républicaines sont porteuses de spiritualité : dans ses écrits, de Gaulle parle de la France comme d’un être symbolisant la grandeur. Exactement comme l’émir Abd Al-Qâdir al-Jîlânî, dès le XIe siècle, parle de Layla, littéralement « la nuit », figure personnifiant la présence divine, la spiritualité.
Qu’est-ce que cette « démocratie spirituelle », cette « société de l’homme de foi » que vous appelez à bâtir ?
La foi n’est pas seulement religieuse. La foi est surtout une fidélité à soi-même. J’appelle à un mouvement collectif, que chacun doit incarner à sa place : le politicien, en se souvenant des raisons premières de son engagement et en œuvrant véritablement au bien commun ; le journaliste, en travaillant avec éthique et déontologie… La foi, c’est être fraternel concrètement, dans sa vie, ses amitiés, sa famille et savoir que notre destin est grand s’il nous est commun. Quant à la spiritualité, elle est le souffle qui habite les principes, sans lequel ils restent des fantômes évanescents. Ce souffle est très concret. J’ai vu des gens mourir, j’ai entendu le souffle de leur vie s’éteindre : pff, et c’est fini. J’ai vu des couples se désaimer, le souffle de l’amour s’épuiser : pff, et c’est fini. C’est ça dont je parle. Quand j’entends les politiques parler, je n’entends pas de souffle, seulement un discours creux, sans âme. J’ai été reçu par des ministres de la Culture qui m’ont fait visiter leurs bureaux : leur fierté s’arrêtait au mobilier !
Vous écrivez que la culture est « la chose publique par excellence ». Peut-on dire qu’elle a façonné votre destin, loin de celui qui vous semblait promis ?
Les livres – non seulement les penseurs de l’islam, mais aussi Albert Camus, Aimé Césaire, Sénèque, Alain… – ont changé ma vie. Camus aussi a été arraché à la misère par la culture. Il m’a donné une feuille de route pour mon parcours d’artiste. J’ai créé un spectacle inspiré de L’Envers et l’endroit, son premier livre, qui a tourné en France pendant deux ans et demi. Quand mes premiers amis sont morts, je lisais De la brièveté de la vie, de Sénèque. Il m’a enseigné à me tenir toujours debout, à ne pas avoir peur de souffrir. Dans ma période de révolte, quand je nous voyais, les gamins de la cité, comme les damnés de la terre, je m’imprégnais du militantisme humaniste de Césaire dans son Discours sur le colonialisme. J’ai grandi avec ces auteurs comme avec des grands frères, ils sont devenus mes tuteurs : je me suis construit en prenant appui sur eux pour pousser droit.
Dans votre texte, vous critiquez sévèrement l’irrévérence, selon vous « la nation n’a rien à y gagner ». La provocation n’a-t-elle pas des vertus ?
L’irrévérence va de pair avec la culture, l’intelligence, la morale. Seule, elle devient gratuite. Je veux dire qu’on ne peut pas à la fois vanter « l’irrévérence au pays de Voltaire », du haut de tout son savoir [comme Christiane Taubira, ndrl] et hurler contre les (très rares !) enfants qui ont refusé la minute de silence à l’école. C’est de la démagogie. La véritable irrévérence aujourd’hui, c’est parler d’amour quand tout le monde parle de haine ; faire du lien dans une époque qui sépare les êtres ; essayer d’agir dans un monde qui dit « on ne peut rien faire », dire la vérité quand tout le monde ment.
N’est-ce pas un peu naïf ?
Quand on cesse d’être naïf, on se résigne. Si quelqu’un avait dit de moi, à 10 ans, que j’allais être artiste et réussir, on l’aurait taxé de naïf. On a traité de rêveurs et d’utopistes tous ceux qui, dans l’histoire, ont fait bouger les choses. Je ne me vois pas du tout comme un sauveur de l’humanité, je crois simplement que la solution est dans nos mains.
Avec la musique, le cinéma, l’écriture, vous semblez éprouver une urgence à parler. C’est un devoir?
Je ne peux pas me taire. Les gens qui viennent du même milieu socioculturel que le mien, on ne les entend pas. Je ne porte la voix de personne et je m’adresse à tout le monde. Je ne parle que de mon expérience, je ne suis pas un théoricien mais j’ai un lien fort aux cités. J’y ai grandi, j’y ai de la famille, des amis, j’y vais à chaque concert ou spectacle, j’ai tourné mon film au Neuhof, je travaille avec le centre socioculturel. Ce que j’ai vécu fait écho à la vie de millions de gens, je me sens une responsabilité.
Dites-vous, comme votre mère, que « le seul véritable péché, c’est de perdre l’espoir » ?
Je le pense profondément et aussi, comme Prévert, qu’il faut « être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple ». Il faut avancer, se rebeller, refuser le refus. On m’a souvent dit non et je ne l’ai jamais accepté. On m’a dit que je ne pourrais pas faire un disque et je l’ai fait. Qu’il ne se vendrait pas, il s’est vendu. Que je ne pourrais pas écrire, ni faire un film, j’ai fait les deux. On m’a dit « l’école ne sert à rien, tu n’auras jamais ton bac », je l’ai eu. Il faut croire en soi, en nous. Le pessimisme est un luxe qu’on ne peut pas se permettre.
Propos recueillis par Juliette Bénabent et Fabienne Pascaud
Notes :
[1] http://www.telerama.fr/cinema/films/qu-allah-benisse-la-france,495273.php [2] Sidi Hamza al Qâdiri al Boutchichi, guide spirituel de la confrérie Qadiriyya Boutchichiyya.Abd Al Malik en quelques dates
1975 Naissance à Paris de Régis Fayette-Mikano.
1991 Devient musulman.
1996 Premier album de rap avec le groupe de son grand frère, les NAP (New African Poets).
2004 Premier album solo, Le Face-à-face des cœurs.
2006 Double disque d’or avec Gibraltar.
2011 Victoire de la musique avec Château rouge.
2014 Premier film, Qu’Allah bénisse la France, nommé aux César 2015.
A LIRE :
- Place de la République, pour une spiritualité laïque, éd. Indigène, 32 p., 3,90 €, 2015.
- Qu’Allah bénisse la France, éd. Albin Michel, 220 p., 6,90 €, 2014.
- Le Dernier Français, éd. Points, 224 p., 6,30 €, 2013.
- La guerre des banlieues n’aura pas lieu, éd. Points, 192 p., 6,30 €, 2011.
A ECOUTER :
Château rouge, Barclay, 2010.
Spleen et idéal, EMI, 2008.
Gibraltar, Universal, 2006
Source : publié dans l’hebdomadaire Télérama (rubrique L’invité) n° 3397 daté 21-27 février 2015 et sur internet à :
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► « La peur d’une communauté musulmane qui n’existe pas » à :
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► « Face à la tragédie de Charlie Hebdo » à :
http://nsae.fr/2015/01/21/face-a-la-tragedie-de-charlie-hebdo/