Le conseil d’administration de NSAE s’est senti interpellé par l’article des théologiens et évêques africains sur la nécessaire ouverture de l’Église à la diversité [1], faisant suite à celui des évêques japonais sur le même thème [2]. Le pape lui-même nous invite avec empressement à ce changement de regard ! L’unité n’est pas l’uniformité, la diversité gagne à être reconnue et une véritable inculturation reste à réaliser pour l’Église ici et ailleurs.

Dans sa réunion du 26 septembre 2015, le Conseil a adopté la déclaration suivante.

Notre lecture aujourd’hui du récit de la Pentecôte ne consiste-t-elle pas à remplacer les langues par les cultures dans leur diversité et sous toutes leurs formes ? [3] Le Synode nous a focalisés sur les questions de morale sexuelle qui envahissent un débat principalement européen, comme le note un théologien ougandais qui parle de la « tyrannie des questions morales pressantes ».

Ces points de vue qui nous viennent d’Afrique, d’Asie [4], ou d’Amérique latine nous offrent une chance d’élargir notre regard et de réorienter nos priorités. « On se demande pourquoi la sexualité est une question morale pressante, mais pas le fait que des millions d’Africains manquent de produits de première nécessité comme l’eau, la nourriture, et un toit ne le soit pas » demande le théologien ougandais Emmanuel Katongole. Bien d’autres, de par le monde, expriment la même chose.

Les chrétiens des pays récemment christianisés sont confrontés aux tensions entre leur propre culture et la vision occidentale de l’Église. Nous devons les entendre et respecter leur chemin. Nous-mêmes n’avons-nous pas à faire un chemin similaire compte tenu de l’évolution de la société ?

Comme le dite l’évêque du Kenya : « il ne suffit pas d’appliquer des modèles qui sont là depuis des siècles ».

Nous espérons que les Églises de la périphérie seront le « poil à gratter » du prochain Synode.

Notes

[1] Des théologiens et des évêques africains réclament des discussions plus ouvertes sur le synode (http://nsae.fr/2015/08/17/des-theologiens-et-des-eveques-africains-reclament-des-discussions-plus-ouvertes-au-synode/)

[2] « Évêques du Japon : l’état d’esprit du Vatican n’est pas en harmonie avec l’Église d’Asie » (http://nsae.fr/2014/02/20/eveques-du-japon-letat-desprit-du-vatican-nest-pas-en-harmonie-avec-leglise-dasie/)

[3] Cette idée nous a été suggérée par Jean-Pierre Bombled dans son livre : « Quand la modernité raconte le salut et explore leproblème du mal ». Édition de l’Harmattan, 2003

[4] Voir par exemple : « Pourquoi les Eglises d’Asie ont-elles besoin des vents du changement » (http://nsae.fr/2013/09/10/pourquoi-les-eglises-dasie-ont-elles-besoin-des-vents-du-changement/) ou « Église diversifiée et inculturée) (http://nsae.fr/2014/01/30/eglise-diversifiee-et-inculturee/)