14 novembre 2015 “Citoyen d’abord”
CEDEC
CHRÉTIENS POUR UNE ÉGLISE DéGAGÉE DE L’ÉCOLE CONFESSIONNELLE – 100 rue de la Fuye 37000 TOURS
14 novembre 2015 : la vie continue !…
Nous posons un acte de résistance citoyenne en maintenant le colloque « Citoyen d’abord – Croyant peut-être – Seule garantie : la laïcité », organisé à Tours par le CEDEC (Chrétiens pour une église Dégagée de l’école Confessionnelle).
Vendredi 13 novembre, 23 h 30 : nous décidons de maintenir ce colloque prévu depuis plusieurs mois; nous serons d’abord citoyens, il faut passer de la parole aux actes.
Nuit du 13 au 14 novembre : Rachid Benzine, qui arrive d’Allemagne où il assurait une conférence, envoie un message à Didier (il gère avec moi et le bureau du CEDEC l’organisation du colloque) : maintenons-nous le colloque? Bien sûr.
Après deux heures de sommeil, Rachid Benzine prend le train pour Tours.
6 h 30 : je reprends contact avec le service départemental de ce qu’on appelait jusqu’à une date récente les Renseignements Généraux. Nous les avions prévenus une dizaine de jours auparavant que la conférence de M. Benzine risquait de déplaire aux salafistes radicaux locaux (bien sûr, tous les salafistes ne sont pas radicalisés). Un programme de la rencontre avait été adressé par mail. Ce service devait être débordé, mais ce qui était une simple précaution devient une urgence : une soixantaine de personnes sont inscrites…
9 h 00 : à une exception près, toutes les personnes inscrites sont là. Ceux qui sont venus des départements limitrophes sont pourtant partis le matin même. Dix minutes après, nous apprenons qu’une personne envoyée par la municipalité arrive pour faire évacuer la salle municipale que nous avions louée et fermer le bâtiment. Il faut trouver très vite une solution, à savoir un lieu privé. Nous sommes de plus en plus convaincus que la résistance à la terreur semée la veille doit commencer ici et maintenant. M. Gérard Delfau, l’un des intervenants, nous apporte un soutien important; son expérience politique est efficace.
Après des échanges d’abord réticents puis conciliants, le restaurateur chez qui nous devions nous retrouver pour le repas accepte de nous accueillir. Les tables sont déplacées, les chaises alignées long des murs… et placées dans tous les coins disponibles ; deux micros nous sont proposés. Le café littéraire du XVIIIe siècle, le café des échanges politiques de Jaurès, le café philosophique du XXIe siècle s’appelle modestement aujourd’hui le colloque sur l’importance de la laïcité comme ciment du vivre-ensemble, par-delà la diversité des options spirituelles, philosophiques, etc…
Minute de silence. Quelques mots sur l’importance de notre rencontre après la rage manifestée contre la vie. Rencontre républicaine au sens fort du terme.
Présence amicale de tous. Dans le fond, nous sommes fiers de tenir bon. Antidote aussi à notre tension intérieure. La compassion au sens littéral du terme. Entre « laïques » (présents et absents) qui avons eu l’occasion de travailler ensemble, nous nous serrons les coudes.
Les exposés sont d’une qualité indubitable et les débats… aussi animés que d’habitude (ils seront regroupés dans un livre).
La vie continue…
16 novembre 2015
Monique Cabotte-Carillon
Présidente du C.E.D.E.C.
Lire aussi : http://nsae.fr/2015/10/07/un-colloque-sur-la-primaute-de-la-citoyennete/