POURQUOI IL FAUT S’OPPOSER AU R.S.A. SOUS CONDITION DE BÉNÉVOLAT OBLIGATOIRE
Par Dédé
Le Conseil Départemental du Haut-Rhin, à l’instigation de son président, prétend obliger les allocataires du RSA Socle (ceux qui n’ont pas d’emploi) à effectuer 7 heures de bénévolat par semaine au sein d’associations ou institutions diverses, sous peine de se voir privés de cette maigre ressource qui leur permet à peine de survivre… Et il semble que cette initiative, qui est tout, sauf “moderne”, donne des idées à d’autres départements qui ne sont pas en reste quand il s’agit de mettre des cataplasmes sur des jambes de bois !
Au-delà des multiples objections qu’on peut opposer à cette mesure, il en est une qui la disqualifie d’emblée; mais pour bien comprendre la portée de notre propos, il est nécessaire de rappeler le sens de quelques mots.
C’EST QUOI, UN TRAVAIL ?
Un travail, c’est une activité qui produit un bien ou un service, pour son propre compte, ou pour le compte d’un employeur qui peut être public ou privé. Ce travail peut être rentable ou non, selon qu’il dégage des bénéfices, ou qu’il répond à un besoin collectif. Dans le second cas, le bénéfice va alors à l’ensemble de la société et non plus à des intérêts particuliers. Mais c’est ce qui distingue une société “moderne” d’une société archaïque et inégalitaire. La prospérité générale suppose d’y consacrer une part importante de la richesse produite. C’est en définitive une économie, car le coût des services ainsi financés est réparti sur l’ensemble de la population.
C’EST QUOI, UN EMPLOI ?
Un emploi, c’est un contrat qui prévoit de rémunérer un travail dans les formes prévues par la Loi (Code du travail) sous forme de salaire et de droits sociaux qui y sont attachés (caisse maladie, retraite, congés payés principalement, ce qu’on qualifie abusivement de “charges”, mais qui sont la base de notre prospérité collective). Dans une société “moderne”, un emploi doit apporter un certain nombre de garanties à son titulaire pour lui permettre d’organiser sa vie et de s’épanouir sans être tenaillé par la peur du lendemain. Si le Code du travail n’est pas suffisamment protecteur, la précarité du salarié augmente, et déstabilise tous les mécanismes économiques et sociaux. Plus personne ne peut faire confiance à personne, car plus rien ne garantit de stabilité dans le temps. Et en définitive c’est mauvais pour tout le monde, même pour… les affaires ! Et c’est alors l’insécurité sociale qui s’installe, avec son cortège de régressions, de violence et de répression. C’est ce qui nous guette avec la Loi improprement baptisée El Khomri… VOUS AVEZ DIT “MODERNE” ?
C’EST QUOI, L’ASSURANCE-CHÔMAGE ?
L’assurance-chômage, c’est le système d’indemnisation qui a été mis en place par le patronat et les syndicats (en des temps révolus baptisés 30 glorieuses, pour ceux qui n’ont pas connu), avec l’aval des pouvoirs publics, pour verser des prestations à ceux qui ont involontairement perdu leur emploi, en attendant qu’ils en retrouvent un autre. Le versement de cette indemnisation est un dû, puisque ceux qui en bénéficient ont cotisé pour cela lorsqu’ils avaient eux-mêmes un emploi. Dans une période de plein-emploi, les chômeurs retrouvent rapidement un travail et les montants en jeu restent maîtrisés. Évidemment, en cas de licenciements massifs, la situation est plus compliquée, car ceux qui licencient ne veulent pas payer les dégâts induits par leurs décisions en augmentant leur contribution… Responsables des bénéfices, mais pas comptables des pertes…Pas très “moderne”, tout ça… Mais si Vallsien, et si Macronien, si…GATTAZIEN !
C’EST QUOI, LE RSA ?
Le RSA, c’est un système de solidarité basé sur l’impôt, envers ceux qui ont épuisé leur droit aux prestations chômage et qui n’ont pas retrouvé un emploi. La mise en place de ce dispositif traduit la mauvaise santé de la société dans laquelle de plus en plus de personnes plongent dans la précarité alors que leurs besoins de base, sont de moins en moins satisfaits et qu’il leur faut choisir entre se loger, se nourrir, s’habiller ou payer l’électricité, etc. Une société ne peut pas se dire “moderne”, quand elle ne trouve pas le moyen d’enrayer cette spirale descendante… Ceux qui croient ou font semblant de croire que les “bénéficiaires” du RSA se complaisent dans une telle situation, et qu’ils en sont responsables, n’ont pas une once de bon sens… ou sont de mauvaise foi… ou ne savent pas de quoi ils parlent. Bref, d’une “modernité” à couper le souffle
C’EST QUOI, LE BÉNÉVOLAT ?
Le bénévolat est une activité librement choisie qui ne suppose pas de contrepartie, matérielle ou financière, et qui ne peut s’exercer que sur la base du volontariat. A priori, c’est un statut qui semble taillé sur mesure pour mettre du liant et du ludique dans la société… Pêche, belote, pétanque, musique, foot, tir à l’arc, théâtre, le bénévole est seul juge de la nature et du niveau d’engagement qu’il est prêt à consacrer à la collectivité. Mais ces dernières années, les pouvoirs publics n’ont eu que trop tendance à se reposer sur le bénévolat pour le remplacer dans ses missions d’intérêt général et de solidarité, en utilisant, sans le dire, les bénévoles comme de la main-d’oeuvre gratuite…Combien d’emplois publics devraient être créés si du jour au lendemain les bénévoles cessaient de faire preuve de solidarité et de désintéressement ? Dans une société « moderne », il est impensable de vouloir obliger les allocataires des minima sociaux à travailler sans contrat de travail, en baptisant ce travail forcé du terme impropre de “bénévolat”, ce que tente de faire le Conseil Départemental du Haut-Rhin au mépris de toute logique, de toute morale et de toute réglementation…
IL FAUT SAVOIR CE QUE L’ON VEUT !
Si l’on prétend vivre dans une société « moderne », on ne peut pas inverser impunément la chaîne des responsabilités. Ce n’est pas le chômeur qui a choisi de perdre son travail. Ce n’est pas l’allocataire du RSA qui a délocalisé l’usine, ou supprimé les emplois publics, ou remplacé les hommes et les femmes par des machines. Ce n’est pas le jeune, ce n’est pas le vieux, ce n’est pas la femme, qui mettent en place des exigences à l’embauche invraisemblables et contradictoires, avec des salaires toujours plus bas et des contrats toujours plus précaires ! Et, cerise sur le gâteau, CE NE SONT PAS LES SYNDICATS QUI SONT LA CAUSE DU CHÔMAGE ET DE LA RÉGRESSION SOCIALE COMME ON L’ENTEND TROP SOUVENT DANS LA BOUCHE DES PERROQUETS SANS CERVELLE QUI EN SONT VICTIMES ! On comprend que GATTAZ, not’bon Maît’ se sente pousser les crocs, avec des benêts pareils !
Et ce n’est pas le citoyen, le contribuable, le travailleur qui ont décidé, en toute modernité, de privilégier la rente financière et la rémunération du capital au détriment de celle du travail !
NOUS SOMMES LES PLUS NOMBREUX, SOYONS LES PLUS DÉTERMINÉS !
Devant l’ampleur des problèmes générés par des décennies de politique anti-sociale, nous ne pourrons pas inverser la tendance du jour au lendemain. Mais du moins, commençons par porter un coup d’arrêt à cette mesure emblématique d’une autorité départementale qui ne connaît rien au problème qu’elle croit traiter. EXIGEONS LE RETRAIT PUR ET SIMPLE DE CETTE MESURE, et la mise en place d’une véritable politique de satisfaction des besoins sociaux en créant de vrais emplois et de vraies incitations à la création d’entreprises pour contribuer à relancer l’activité économique, au lieu de laisser le marasme et la désespérance s’installer durablement.
SOYONS MODERNES !
CESSONS DE PUNIR LES CHÔMEURS ET BÉNÉFICIARES DES MINIMA SOCIAUX EN LES SURVEILLANT ET LES CULPABILISANT !
PROCURONS-LEUR UN VRAI TRAVAIL EN RELANÇANT L’ACTIVITÉ !
C’EST LE TRAVAIL, NON LE CAPITAL, QUI EST CRÉATEUR DE RICHESSE !
C’EST LE TRAVAIL, NON LE CAPITAL, QUI DOIT ÊTRE CORRECTEMENT RÉMUNÉRÉ !