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Cependant il serait préférable de les publier à la suite des articles concernés (respectivement celui sur Pierre de Graw, et celui de Frère Betto)
Lucienne Gouguenheim
Il est dommage que le Frère Betto n’ait pas davantage fondé son article sur une étude soigneuse du texte grec de l’Évangile de Matthieu.
En effet, dans cet Évangile, Jésus définit ainsi sa mission :
« Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » (Matthieu 20,28).
Le verbe qu’il utilise là et le verbe « diaconéô ».
Pour le service courant, domestique en particulier, il utilise toujours le verbe « douleô », terme dans l’origine indo-européenne et la racine DA, racine de la douleur et de l’asservissement.
Au contraire, le verbe diaconéô est un néologisme créé par Platon dans la République pour décrire ce que nous appellerions de notre temps les activités de services : à l’origine, il s’agissait du service exercé par celui qui écartait la poussière soulevée par le battage du blé sur l’aire, de façon à ce que producteurs et acheteurs puissent se voir.
Dans l’ensemble de son texte, Mathieu utilise de façon rigoureuse les termes du groupe douleô et ceux du groupe diaconéô : le doulos est celui qui reçoit des ordres d’un maître et qui, s’il les exécute, est un « bon doulos », un mauvais dans le cas contraire. Le diaconos, lui, ne reçoit jamais d’ordre, c’est quelqu’un qui « se rend disponible pour le service ».
Dans le chapitre 25 de Matthieu, la diaconia est la clé qui permet de séparer les boucs des brebis.
Enfin, Mathieu nous montre des prototypes de diaconos :
• les anges (Matthieu 4,11)
• la belle-mère de Pierre (Matthieu 7,14–15)
• les femmes qui suivaient Jésus depuis la Galilée (Matthieu 27,55)
• ceux qui se trouvaient « au carrefour » et qui ont répondu à l’appel pour le festin de noces (Matthieu 22)
• –enfin, Jésus lui-même, bien entendu, qui s’est fait diaconos se de sa propre volonté.
On peut donc constater qu’il y a là une majorité de femmes.
Par différence, la mission explicitement confiée aux hommes (les disciples) ne se situe pas dans le domaine du service, mais dans celui du pouvoir (Matthieu 28,16–20).
Il est vraiment curieux que ce parti pris rigoureux de Matthieu pour parler du service ne soit jamais pris en compte dans toute la réflexion actuelle sur le diaconat féminin.
Merci Lucienne d’avoir transmis ce message de Michel Rondot sur Pierre ! C’était un homme de l’Esprit rempli d’une belle spiritualité…ses sculptures, presque toutes bibliques, sont si expressives…j’avais fait publier dans la revue Parvis son “CRI” extraordinaire ! Georgine, sa femme, devrait nous prévenir du jour où un hommage lui sera rendu à Paris…. Encore merci pour ce beau texte !