Amoris Laetitia et les divisions internes au sommet de la hiérarchie
Le pape François a donné le 18 novembre une longue interview au journal Avvenire, consacrée pour l’essentiel à l’œcuménisme et aux relations de l’Église catholique avec les autres Églises. Il a aussi profité de l’occasion pour repousser les critiques – il ne les a pas nommés – qui voient la foi à travers la loupe d’un certain légalisme, qui peut être idéologique ».
« Certaines personnes – je pense à certaines réponses à Amoris Laetitia – continuent à mal comprendre » dit Francis, « [pour eux] c’est noir ou blanc, alors qu’il faut discerner dans le flux de la vie ».
Interrogé sur les critiques qui accusent le pape de « protestantiser » l’Église catholique – objection souvent soulevée par les catholiques conservateurs aux États-Unis – François a répondu : « Cela ne m’empêche pas de dormir ».
Il a insisté sur le fait qu’il suit le modèle du Concile Vatican II des années 1960 qui a placé l’Église sur un chemin vers la réforme interne et un engagement plus grand avec le monde.
« En ce qui concerne les opinions des autres, dit-il, nous devons toujours distinguer l’esprit dans lequel elles sont exprimées : lorsqu’elles ne sont pas de mauvaise foi, elles aident à faire avancer les choses. D’autres fois on voit bien que les critiques piquent ici et là pour justifier un point de vue préexistant, ils ne sont pas honnêtes, ils agissent de mauvaise foi pour fomenter des divisions. On voit tout de suite qu’un certain rigorisme naît d’un manque de quelque chose, d’un désir de se cacher dans l’armure de son propre mécontentement ».
Amoris Laetitia est devenu un point de rupture dans la lutte de plus en plus ouverte entre les défenseurs de la vieille garde et les partisans de François.
L’un des trois prélats américains que François vient d’élever au rang de cardinal – avec 14 autres – s’est exprimé contre la campagne de Burke ([1]) dans un langage exceptionnellement fort, qualifiant l’entreprise de « troublante ». Joseph Tobin, qui va diriger l’archidiocèse de Newark, a déclaré au journal londonien The Tablet qu’Amoris Laetitia ne peut pas être réduite à simplement une question de « oui ou non » dans une situation pastorale spécifique.
Il a précisé que le défi des quatre cardinaux ” est au mieux naïf. “
Note : [1] Amoris Leatitia, les doutes et le Saint-Esprit
Les informations de cet article sont tirées de l’article du National Catholic Reporter : https://www.ncronline.org/news/vatican/pope-francis-dismisses-critics-his-teachings?utm_source=Nov18_+BNEWS_%28PF+dismiss+critics%29&utm_campaign=Email+Reese+9-2-16&utm_medium=email