Préparer l’assemblée générale de NSAE en lisant “S’engager et méditer en temps de crise” de Cécile Entremont
Par Pascal Cauchois
Lors de notre prochaine AG (21/22 janvier 2017 à Paris) le CA de NSAE proposera en autre de se pencher sur ce livre [1]. Aussi en lisant ces quelques lignes vous ne devriez plus avoir d’excuses ou bien de ne pas l’avoir lu ou encore de ne pas l’avoir mis dans les souliers d’un être aimé.
C’est facile à lire, aéré, court (200 p environ) et jubilatoire. On sent bien l’expérience de Cécile Entremont maman, théologienne et psychologue de terrain (et en plus en province !) Elle au moins, elle ne se prend pas le chou avec ses ‘petits mâchons’ pour la vraie vie, elle aime les gens les respecte et cela se sent.
Elle relie avec finesse une série de prophètes modernes qui ont cette fabuleuse capacité ‘d’énoncer et concevoir clairement’ notre monde dans le respect et la fraternité : Vandana Shiva, Illich, R Dumont, Pape François , J Ellul… et de nous donner l”impression que nous aussi nous avons une parcelle d’intelligence !
Trois parties distinctes pour ‘dépasser l’impuissance et préparer l’avenir’
Le constat et le déni de percevoir l’intolérable
Dans ce voyage en absurdie nous visitons sans complaisance ce monde en crises (crise avec un s) écologie, climat, financiarisation, rapports humains… Si tout est lié, tout est souvent nié parce que trop difficile à admettre, le chantier de rénovation est si vaste tant sur le plan technique que sur l’ ontologie ! Cette analyse n’est pas larmoyante, car tout en finesse : ne nous laissons pas imposer par les puissants leur grille de lecture du monde, sinon il nous l’imposeront (c’est déjà en grande partie le cas !). Avant d’agir posons-nous et changeons nos représentations .
S’engager avec les autres – Agir avec d’autres
S’agissant de l’engagement si pour la plupart d’entre nous avons été un jour ou bien nous sommes encore et toujours engagés, il n’est pas inutile de rappeler, la nécessité de repenser l éthique : ‘voir-juger-agir’ disait-on à la JAC et à la JOC. On pense globalement, on agit localement (J. Elul).
Il ne faudra pas oublier que l’éthique est bien subjective même si le groupe a une fonction essentielle de régulation. Aussi CE nous propose des filtres comme la lecture de Laudato’si histoire de ne pas se laisser s’embarquer sans biscuit.
Cependant ne mettons pas de hiérarchie dans l’agir avec d’autres. Moi qui n’aime pas le foot (fric, star système…) j’ai un immense respect pour ces hommes et ces femmes qui le dimanche matin se lèvent de bonne heure pour que, par le biais du sport, soient enseignés à nos jeunes : l’effort, le respect des règles et des hommes. Il n’y a pas de petits pas, de petites missions, mais du ‘faire ensemble’.
Pratiques personnelles et éducation
Dans cette partie j’y retrouve tout à fait mes petits parce que l’auteure insiste sur cette joie de vivre proposée comme « un acte de résistance politique » (Patrick Viveret) d’une part et d’autre part en nous suggérant un juste et indispensable équilibre « corps -psychisme-âme». N’ayons pas peur de la spiritualité dit-elle ! En nous proposant de ‘Cultiver notre jardin’ au sens propre comme au sens figuré. Beaucoup de jeunes sont sur cette piste ouverte par Candide, un détenu me disait ‘un jardinier ne peut pas être méchant ‘ !
Le ‘faire avec nos enfants’ rappelle l’école Frénet et Montésori, Steiner ou la pédagogie active :
Inventivité, dépassement, faire ensemble .
Au sujet de la transmission à nos enfants (dans le sens où ils sont tous nos enfants) : si nous transmettons ce que nous sommes nous pouvons aussi leur transmettre ‘des racines et des ailes’.
Ainsi, et c’est bien ce que nous pouvons leur souhaiter de mieux, ils découvriront sans doute par eux-mêmes des étincelles de la Présence.
Note :
[1] “S’engager et méditer en temps de crise”, par Cécile Entremont – Éditions Temps Présent, 2016 (18€)