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Ivone Gebara : « La hiérarchie pense que le message de l’Évangile est un paquet à délivrer tout ficelé aux fidèles »

Publié le 29 juin 2017 par Lucienne Gouguenheim dans FAIRE ÉGLISE AUTREMENT 1 Comment
Home» FAIRE ÉGLISE AUTREMENT » Ivone Gebara : « La hiérarchie pense que le message de l’Évangile est un paquet à délivrer tout ficelé aux fidèles »
Ivone Gebara : « La hiérarchie pense que le message de l’Évangile est un paquet à délivrer tout ficelé aux fidèles »

Par Luis Miguel Modino

Ivone Gebara est l’une des principales références de la théologie féministe des dernières décennies, non seulement dans l’arène brésilienne, mais dans le monde. Elle se définit comme théologienne de la libération féministe et elle a conscience que cette position détermine sa façon de comprendre le christianisme.

Son attitude critique est rejetée dans de nombreux milieux religieux, souvent par des personnes qui ne s’interrogent pas sur les présupposés qui sont à la base de la réflexion théologique de la religieuse brésilienne. Celle-ci a toujours clairement précisé de quel côté elle se tient : celui des groupes marginalisés au sein de la société et de l’Église elle-même.

Dans cette interview, Ivone Gebara exprime sa pensée sur le monde des femmes au sein de l’Église catholique, qu’elle accuse d’être davantage influencée par les modèles culturels que par le message de Jésus-Christ ; ceci implique que les tentatives de changement que le pape François a voulu effectuer concernant les femmes ne donneront, à son avis, pour l’instant rien de nouveau.

Pourquoi l’Église catholique a-t-elle tant de mal à adopter un regard théologique du point de vue des femmes ?

L’Église n’a aucune difficulté à assumer le féminin à partir de son modèle, c’est-à-dire de son point de vue sur les relations humaines et sur la place qu’elle donne aux femmes. Dans ce point de vue, il existe une priorité quasi ontologique des hommes par rapport aux femmes, puisqu’ils sont la première image de Dieu, la seule qui peut représenter le Christ.

Cette théologie est toujours en vigueur et elle n’a pas été nécessairement créée par l’Église, mais par la culture gréco-romaine qui a marqué la formation de la théologie chrétienne. Les processus culturels sont très lents et impliquent une complexité des comportements et des mouvements qui ne se soumettent pas toujours à nos rationalisations.

Je pense qu’il faudra beaucoup de temps pour qu’un changement anthropologique égalitaire se fasse dans le monde et dans l’Église.

Quelles ont été pour vous les causes de la tentative de soumettre les femmes à l’intérieur du christianisme et plus tard au sein du catholicisme tout au long de l’histoire ?

Je pense que nous avons copié les modèles d’autres cultures et nous avons fait de ces modèles la volonté de Dieu et de Jésus. Malheureusement, la majeure partie de l’enseignement de la théologie encore administré dans les instituts et les facultés de théologie, ainsi que dans les paroisses, relève d’une vision hiérarchique des êtres humains qui porte non seulement sur le genre, mais aussi sur la race et les classes sociales.

L’Église ne change pas, quelle que soit la vie du monde. L’Église en tant qu’institution prend carrément position sur les questions de justice et d’égalité entre les sexes différente de celle du monde. Elle mène même des combats dans le monde en croyant obéir à la volonté divine. Elle ne se demande pas s’il existe en fait une volonté divine aussi inégale et injuste, si cette vision ne conduit pas à maintenir un modèle de pouvoir désormais totalement dépassé, avec des caractéristiques totalitaires très marquées.

N’est-ce pas imposer aux femmes une attitude contraire à la nouveauté que Jésus voulait établir ?

Jésus n’était pas féministe. Le féminisme est un mouvement contemporain. Mais dans la tradition de Jésus, dans le Mouvement de Jésus, nous trouvons une dimension éthique égalitaire dans le sens des droits individuels, qui est une source d’inspiration pour les théologies féministes de notre époque. Mais il faut avoir les yeux et les oreilles ouverts pour percevoir cela dans les Évangiles.

L’arrivée du pape François a entraîné une nouvelle politique de l’Église à l’égard des femmes. Pensez-vous que ces nouvelles attitudes suffisent, ou a-t-on besoin de quelque chose de plus radical ? Que pensez-vous de la proposition d’ordonner des femmes diacres ?

Je ne pense pas que le pape François ait apporté une nouvelle politique de l’Église à l’égard des femmes. Il a apporté beaucoup de choses importantes, mais pas en ce qui concerne les femmes. Le projet de diaconat féminin est encore dans le « bain-marie », et je ne pense pas qu’il ait la moindre chance de sortir du papier et des réunions où les mêmes choses sont discutées éternellement.

Le pape rejette le mot «féminisme», l’expression «relations de genre», le terme «herméneutique féministe» de la Bible, le patriarcalisme et d’autres médiations qui sont importants pour la théologie de la libération féministe.

Il pense qu’une théologie devrait être faite pour les femmes, ce qui montre une grande naïveté par rapport à ce que nous avons déjà fait au cours d’un demi-siècle d’activité dans différentes parties du monde. Je crois que les changements doivent avoir lieu dans les communautés, dans les barrios, dans la vie quotidienne des gens avant d’apparaître comme des décrets du Pape ou d’un évêque.

Une Église où les femmes ne sont pas sur un plan d’égalité avec les hommes peut-elle entrer en dialogue avec la société d’aujourd’hui?

Je crois qu’il est très difficile de dialoguer avec les problèmes du monde d’aujourd’hui. Et cela en partie parce que l’Église hiérarchique, qui détient l’autorité sur les communautés catholiques, pense que le message de l’Évangile est un paquet ficelé qu’elle a la responsabilité de délivrer aux fidèles.

Ils n’ouvrent pas de portes pour penser l’héritage de Jésus pour le monde d’aujourd’hui à partir d’une éthique de la diversité, mais en même temps centré sur l’amour et le respect envers les gens. Le succès de l’Église, à de rares exceptions près, est encore dans la dévotion massive, dans les miracles, dans les sanctuaires, c’est-à-dire dans ce qui s’exprime comme une religiosité donnée à la consommation des gens.

Je ne pense pas que ce soit très éducatif, surtout dans les temps actuels. Cela répond difficilement aux besoins d’un peuple orphelin en dirigeants et soin des uns pour les autres. Un peuple où la soif de paix et de santé conduit presque nécessairement à espérer de pouvoirs surhumains ce que pourraient offrir les pouvoirs de la terre.

Malheureusement, le pape à moitié forcé peut-être de le faire par les conservateurs qui l’entourent, poursuit la création des béatifiés – hommes et femmes saints -. Mais cela ne me semble pas être la bonne voie pour développer la responsabilité collective dans un monde cruel comme le nôtre.

Dernièrement, vous avez abordé les problèmes liés à l’écologie. Le christianisme devrait-il traiter cette dimension comme un aspect fondamental de la réflexion?

J’ai travaillé sur plusieurs questions d’écothéologie, mais selon une ligne philosophique écoféministe, à partir de laquelle je souligne l’interdépendance de toutes choses. Cela nécessite sans aucun doute une interprétation intéressante de la Bible et de différents travaux théologiques.

Je pense que la théologie actuelle de nos Églises résume à peine les choses. En d’autres termes, elle inclut un thème à la mode dans une structure théologique du passé comme si la révision urgente des concepts n’était pas nécessaire.

L’encyclique Laudato Si a-t-elle aidé dans ce point de vue théologique ? De là, a-t-on plus conscience de l’importance de la réflexion sur ces aspects?

L’encyclique Laudato Si ‘me semble un document avec des informations importantes sur les questions relatives à l’écologie et surtout aux problèmes climatiques, mais sa théologie est insuffisante.

En d’autres termes, sa théologie ne reprend pas les appels dont l’encyclique elle-même déclare que le monde est en train de faire aujourd’hui. Il y a un écart et un choc des discours dans le texte lui-même.

Nous avons un long chemin à faire et il faut réaliser chaque jour l’étape possible

Source :

http://www.periodistadigital.com/religion/america/2017/06/25/religion-iglesia-america-mundo-ivone-gebara-la-jerarquia-piensa-que-el-mensaje-del-evangelio-es-un-paquete-cerrado-para-entregar-a-los-fieles.shtml

Traduction anglaise :

http://iglesiadescalza.blogspot.fr/2017/06/ivone-gebara-hierarchy-thinks-that.html

Traduction française par Lucienne Gouguenheim

On peut lire aussi :

https://nsae.fr/2015/12/30/presence-des-femmes-dans-leglise-rhetorique-sans-changements-significatifs/

https://nsae.fr/2013/11/22/la-theologie-faite-par-les-femmes-dans-une-perspective-feminine/

https://nsae.fr/2013/08/08/le-pape-francois-et-la-theologie-de-la-femme-quelques-preoccupations/

 

 

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théologie féministe

One comment on “Ivone Gebara : « La hiérarchie pense que le message de l’Évangile est un paquet à délivrer tout ficelé aux fidèles »”

  1. Annie Grazon dit :
    3 juillet 2017 à 10:21

    Ivone Gebara et son discours clair est une voix précieuse aujourd’hui.
    Elle me (nous) fait grandir.
    Merci à elle et à ceux qui nous la rendent proche.

    Annie Grazon

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