Le cardinal archevêque de Boston, Sean P. O’Malley, dénonce la décision de l’administration Trump de mettre fin au statut de protection temporaire ou TPS pour des dizaines de milliers d’immigrants qui ont fui la misère en Haïti.
Le cardinal Sean 0’Malley a déclaré que la décision prise par le gouvernement cette semaine de mettre fin au statut de protection à compter de juillet 2019 va à l’encontre de « l’esprit de gratitude et de générosité » que représente Thanksgiving.
« Thanksgiving est un temps pour réfléchir sur les bénédictions que notre Nation, nous-mêmes, et nos familles ont reçues d’un Dieu généreux, et pour renouveler notre engagement personnel et national de partager ces bénédictions avec tous ceux qui vivent dans ce pays » a déclaré le Cardinal.
« TPS est un acte de compassion et de bienveillance conçu pour aider ceux dont le visa a expiré aux États-Unis et pour qui le retour dans leur pays natal est dangereux ou menaçant pour leur vie et leur bien-être. Il s’agit d’une sorte de générosité politique qui, pendant des décennies, a valu aux États-Unis une réputation positive dans toute la communauté internationale », a ajouté le Cardinal.
O’Malley exhorte Washington à reconsidérer le renvoi d’environ 59 000 Haïtiens vers leur patrie appauvrie, et à adopter une attitude de « compassion et de bienveillance » envers ceux dont les visas ont expiré.
« La décision prise cette semaine de mettre fin au statut de TPS pour les Haïtiens est inutile et imprudente. Plus précisément, ce n’est ni justifié par la nécessité ni moralement juste », a-t-il dit.
Le programme de résidence temporaire a permis aux Haïtiens de vivre et de travailler aux États-Unis depuis 2010 lorsqu’un puissant tremblement de terre a frappé Haïti.
O’Malley a publié mercredi une déclaration mettant en garde contre la « grande douleur et la souffrance » des familles qui seraient expulsées.
« Ces conséquences désastreuses ne s’arrêteront pas à l’expulsion. Retourner en Haïti en ce moment signifie retourner dans un pays qui lutte encore pour se remettre des effets d’un tremblement de terre, d’une épidémie de choléra et de l’impact récent du terrible ouragan Matthew ».
Le cardinal a également souligné que les responsables de l’Église en Haïti considèrent qu’il est irréaliste de proposer que 50 000 personnes soient reçues et réinstallées dans le pays dévasté et d’une grande pauvreté.
Traduction : Régine Ringwald