LES VICTIMES DE KARADIMA : CE QU’A FAIT LE PAPE EST OFFENSANT ET DOULOUREUX
CALOMNIES ? MENSONGES ?
Ces mots résonnent douloureusement aux oreilles des victimes de Fernando Karadima, prêtre Chilien condamné par le Vatican en 2011. En effet ce sont précisément ces mêmes qualificatifs qui leur avait attribués, en 2009 lorsqu’ils ont dénoncé pour la première fois publiquement les agissements de Karadima , curé de la paroisse El Bosque, et de son cercle proche où l’évêque Barros avait une place de choix. Arrivé dans cette paroisse en 1972, Juan Barros de Madrid avait été ordonné prêtre en 1984 a toujours eu une place de choix auprès de Fernando Kardima qui fut son directeur spirituel pendant plus de 30 ans.
Il n’est donc pas étonnant que trois des principales victimes de Karadima réagissent vigoureusement à la récente déclaration du pape François qui persiste à soutenir l’évêque Barros tout en qualifiant les accusations des victimes de Karadima de calomnies, et à faire la sourde oreille aux protestations des laïcs d’Osorno. Les preuves de ces accusations se trouvent dans les dossiers des procédures civiles et canoniques.
Ils viennent de signer une longue déclaration que nous reprendrons intégralement sur le site. On trouvera ici une brève, mais claire, présentation dans l’article de « Cooperativa.cl »[1].
Les victimes regrettent et critiquent l’appui du Pape à l’évêque Juan Barros.
Juan Carlos Cruz, José Andrés Murillo et James Hamilton, trois des victimes du prêtre Fernando Karadiama, ont rendu publique une déclaration par laquelle il rejettent la défense par le pape François de l’évêque Juan Barros, accusé d’avoir couvert les abus de l’ancien curé de la paroisse “El Bosque”.
Dans cette déclaration, ils affirment que la défense du pontife est offensante et douloureuse et que de plus elle montre un visage inconnu de l’évêque de Rome.
“Ce qu’a fait le Pape aujourd’hui est offensant et douloureux, et pas seulement pour nous, mais aussi pour tous ceux qui luttent pour créer des conditions où il y ait moins d’abus et plus d’éthique dans des lieux comme l’Église catholique. Cela confirme aussi qu’il y a encore beaucoup à faire et nous continuerons sur ce chemin” ont dit les trois dénonciateurs dans leur communication.
“Il est nécessaire que les paroles de pardon, de honte et de douleur qu’a exprimées le Pape pendant sa visite au Chili se transforment en actions concrètes pour éradiquer des rangs de l’Église tous ceux qui ont profité de la position de pouvoir que leur donne leur ministère, et qui ont abusé sexuellement des enfants, des jeunes et des personnes vulnérables. Et aussi tous ceux qui ont couvert activement ou passivement ces abus” ont-ils ajouté.
Dans la déclaration ils ont souligné que “ce que le pape François a dit aujourd’hui en référence à notre cause et à notre lutte est inacceptable”. C’est offensant pour nous et pour toux ceux qui ont souffert d’abus, en particulier de la part de membres du clergé. Cela vaut aussi pour ceux qui luttent contre les abus sexuels et psychologiques commis contre des enfants et des adolescents. Nous n’acceptons d’intimidations de personne, si puissants soient-ils.”
Barros a été l’objet de protestations constantes de la part de la communauté des laïcs d’Osorno où il officie comme évêque. Il a aussi participé à toutes les messes célébrées par le Pontifie au Chili.
“Le pape François a perdu une belle occasion : écouter la communauté d’Osorno et ceux qui ont affirmé que l’évêque avait couvert les abus de Karadima avec les preuves comme celles que nous avons produites durant des années. ” ont dit aussi les victimes de Karadima.
“Le Pape est resté sourd à tous ces faits et nous a accusés de trahir la vérité et de dire des calomnies », ont-ils soutenu.
“Tout ceci est grave et nous croyons que finalement cela révèle un visage inconnu du pontife et d’une grande partie de la hiérarchie de l’Église.
Notes :
[1] https://twitter.com/KassWidemann/status/954103623159549952Traduction par Régine et Guy Ringwald