Lettre du Père Peter Kliegel (Osorno) à la Conférence des Évêques du Chili.
Par Régine et Guy Ringwald
Dans la longue lettre que nous présentons ici, le Père Peter Kliegel s’adresse aux évêques chiliens. Il rédige sans précipitation, au rythme de sa réflexion, qui appelle le lecteur à réfléchir, lui aussi. C’est une lettre qu’il rend publique, après deux années de silence. Le Père Kliegel avait établi une relation personnelle très chaleureuse avec Mgr Francisco Valdés, qui créa le diocèse d’Osorno, en fut le premier évêque. Il est en voie de canonisation. Il mit en œuvre l’option préférentielle pour les pauvres, lança la formation des laïcs, la catéchèse familiale, des programmes d’autoconstruction de logements sociaux, le premier synode diocésain, et la pastorale indigène.
Le 18 janvier 2015, le Père Kliegel avait écrit au Nonce Ivo Scapolo pour lui faire savoir combien l’annonce de « la nomination de l’évêque Barros avait suscité un énorme remous dans nos communautés » et qu’elle mettait sérieusement en danger son unité.
Plus tard, en Juin 2015, il fit un état lieu de la situation à Osorno constatant l’état de division dans lequel se trouvait le diocèse, et expliquait que la réaction des laïcs «n’était pas tombée du ciel », précisant que « la formation des laïcs avait toujours été une priorité dans le Diocèse et que ces personnes formées étaient devenues des piliers dans les paroisses et communautés. » Il citait la 2ème rencontre nationale des Laïcs tenue à Osorno qui s’était terminée en affirmant : « Nous devons garder l’espérance que, tôt ou tard, le Vatican assumera ses erreurs coûteuses et permettra un juste dénouement de l’affaire Barros » (rapporté ici le 24 mai 2016). Il précise qu’à l’occasion des 25 ans d’épiscopat de l’évêque Valdés, le nonce de l’époque, Angelo Sodano, était venu sur place et avait manifesté son étonnement de voir combien était vive la vie apostolique du diocèse.
Puis, devant la prolongation de cet état de fait et de l’absence de réaction de la hiérarchie, le Pére Kliegel décida de se taire, et continua consciencieusement son travail pastoral.
Il vient juste de reprendre la parole.
Le Père Kliegel est avant tout un homme de paix qui pourrait œuvrer à faire que tous, de nouveau, se parlent et s’écoutent à Osorno.
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Lettre du Père Peter Kliegel
Chers Évêques, frères en Christ,
Je ressens le besoin de m’adresser à vous après ces jours intenses de visite du Saint-Père dans notre Patrie commune, le Chili. C’est un cadeau de recevoir la visite du Successeur de Pierre, nous lui devons amour et respect, plus encore, lorsqu’on fait partie de l’Eglise, comme prêtre, dans la conduite des fidèles. Une grande mission. Nous parlons et agissons au nom de Jésus.
En toute humilité, j’ai donné les 52 dernières années de ma vie comme prêtre dans la ville et le Diocèse de Osorno, et je me sens concerné par tout ce qui se passe en tant que citoyen, baptisé, et ayant été ordonné prêtre par le premier évêque d’Osorno : Mgr Francisco Valdés.
Le Diocèse d’Osorno a connu, ces trois dernières années, une énorme crise
C’est indéniable et le vécu pastoral est comme un livre ouvert. Au mois de septembre 2014, le Saint-Père a dit lors d’un discours que « L’Église ressemble à un hôpital de campagne où arrivent les personnes blessées qui cherchent la bonté et la proximité de Dieu. Cet « hôpital de campagne » est le diocèse d’Osorno. Mais dans cet hôpital de campagne, on ne guérit pas les blessures, mais elles saignent plutôt chaque jour davantage. Pour guérir les blessures, les bonnes paroles ne servent à rien. Il faut écouter et respecter le malade pour sentir et découvrir la raison de sa douleur.
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COMMUNIQUÉ DU SAINT-SIÈGE CONCERNANT L’ÉVÊQUE JUAN BARROS
30 JANVIER 2018
Le Vatican informe ce mardi que Monseigneur Charles J. Scicluna, archevêque de Malte, se déplacera au Chili pour « écouter ceux qui ont manifesté leur volonté de faire connaître les éléments qu’ils possèdent ».
Mgr Scicluna a été le responsable des cas d’abus sexuels dans la Congrégation de la Doctrine de la Foi de 2002 à 2010. François l’a nommé pour diriger une commission dans la congrégation doctrinale pour entendre les appels des prêtres accusés d’abus sexuels.
