La dernière parution des Réseaux des Parvis
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Nous sommes aussi l’Église est membre des « Réseaux du Parvis : chrétiens en liberté pour d’autres visages d’Église » (France), du réseau européen « Églises et Libertés », en lien étroit avec le mouvement international « Nous sommes Église ».
Vous trouverez ici plus d’informations sur tous les réseaux auxquels nous appartenons, tous les mouvements (mêmes ponctuels, du type pétitions) auxquels nous prenons part : une description, un lien, des infos utiles pour en savoir plus…
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Chers amis de Nous sommes aussi l’Église,
Nous sommes heureux de vous faire découvrir le programme des sessions qui auront lieu en 2018 au chalet de l’Arc en Ciel, à Saint Jean de Sixt, en Haute-Savoie.
Vous pourrez y vivre des moments de convivialité, de réflexion nourrie par des livres, des films, des récits bibliques. En profiter pour prendre l’air en marchant dans la magnifique nature des Alpes. Échanger et créer avec des activités contes, cuisine, peinture, musique, théâtre. La fraternité se partage aussi lors de rencontres spirituelles autour de Pâques, de figures d’Église telles Pierre Favre, Teilhard de Chardin et de temps de silence, de repos, de méditation ou de prière.
L’Arc en Ciel accueille des personnes d’âges, de cultures et d’expériences très variées. Il a le désir de favoriser les relations d’amitié et de confiance, et de permettre à chacun de se ressourcer en développant sa capacité d’émerveillement. Place y est donnée au corps, à la parole, à la réflexion, aux échanges et à la créativité.
Fondée en 1974 autour du Père Xavier de Chalendar, l’association Arc en Ciel a pour but d’« organiser des sessions et des réunions à caractère culturel, pédagogique, religieux, familial. » L’Arc en Ciel est aussi le nom du chalet situé à Saint Jean de Sixt mis à la disposition de l’association qui y organise la plupart des sessions. Voici quelques-unes des sessions à venir :
Du 27 Février au 3 Mars Randonnée à ski sur le thème de la Création et de l’écologie avec Hugues Chardonnet, guide de haute montagne, médecin et diacre.
Du 28 Mars au 2 Avril Pâques festive et pleine de sens autour du livre de Jean Claude Guillebaud « La foi qui reste »
Du 9 au 13 Mai Trois jours de dialogue autour de l’Islam avec Jean Claude THOMAS, président de l’Arc en Ciel
Du 18 au 21 Mai : De Pierre Favre au Pape François ou « le travail de l’Esprit Saint dans le cœur des hommes » avec le père Pierre Emonet, sj, auteur de « Pierre Favre (1506- 1546) Né pour ne jamais s’arrêter »
Du 7 au 10 Juin La spiritualité de Teilhard de Chardin avec l’association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin 3 jours de rencontre, d’échange et de prière nourris par la lecture du milieu divin.
ARC en Ciel www.chalet-arcenciel.fr 06 33 63 72 24
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La spiritualité est inhérente à la vie des hommes depuis les premiers temps. Définir la spiritualité n’est pas simple ; n’est-ce pas une ouverture intérieure vers un Esprit qui agit dans tous les êtres. Une inspiration qui libère et relie à la vie, à l’autre : « la spiritualité c’est dans ma rue, attentif à mon voisin », « c’est approfondir l’intensité des relations, de la vie ». La spiritualité émerge et se vit dans les plus petites expériences de la vie.
Aujourd’hui, la religion dévoile largement son caractère désuet à bien des égards. Figée sur une idéologie doctrinale, sur un pouvoir ne laissant pas de place à l’expression, sur une sacralisation incompréhensible des rites, la religion ne tient plus son rôle de passerelle vers le divin. Loin des transformations sociales et scientifiques de l’humanité, elle s’est recluse dans une présence archaïque institutionnalisée dans laquelle les rites ont perdu de leur valeur et leur sens. D’où des réactions : « je me démarque du religieux », « la religion est une vaste supercherie fabriquée par l’homme » ou encore « la religion est totalitaire ».
Et pourtant, depuis des siècles la religion est le véhicule de la parole. Elle assure une transmission de valeurs : le respect de la vie, de l’autre, le service de l’autre ; des valeurs humanistes indispensables à la vie humaine. N’est-il pas salutaire pour la religion d’entendre la contestation, de se réinterroger pour se transformer ?
En son temps, Jésus fut un élément déterminant d’une transformation du religieux ; il s’est démarqué de la tradition judaïque qui privilégiait la Loi. Il a initié un nouveau courant inspiré par les grands prophètes d’Israël et a dépassé le religieux pour laisser place à la liberté et la responsabilisation des femmes et des hommes.
Ne s’agit-il pas aujourd’hui de passer d’une pratique religieuse à une spiritualité de la vie. La rencontre d’autres inspirations, religieuses ou philosophiques, permet de comprendre que la spiritualité transcende le religieux. Certaines coutumes animistes s’inspirent d’un profond respect de la vie, sur la dimension divine du don de la vie, car « Dieu, c’est la vie ».
La spiritualité, quelle qu’elle soit, doit être animée par la force de la bonté, résistante au pouvoir, capable de sensibilité face à la souffrance, face au beau. Elle peut réunir ceux et celles qui ont choisi ce chemin d’amour. Les spiritualités de chacun constituent une pluralité de chemins qui ont vocation à s’assembler. De ce point de vue, l’Évangile est un chemin qui éclaire par l’universel, qui mène vers l’universel.
Notes :
[1] : Une Spiritualité pour vivre avec ou sans religion
Chers amis,
Comme bon nombre d’entre vous le savent, lors de notre dernière Assemblée Générale, la Fédération des Réseaux du Parvis a décidé de soutenir les laïques et les laïcs d’Osorno et a mandaté le bureau pour entreprendre une action auprès du Vatican [1]. Elle a donc chargé Régine et Guy Ringwald d’envoyer une lettre au cardinal Parolin, signée par moi-même, au nom de la Fédération [2]. Jusqu’à présent elle n’a pas encore eu de réponse. Régine et Guy Ringwald, qui sont en contact direct et régulier avec Osorno, ont proposé d’envoyer un double de cette lettre aux laïques et laïcs d’Osorno, afin qu’ils puissent la transmettre lors du voyage du pape François au Chili. Afin de faire connaître cette action, nous vous demandons de diffuser cette lettre par le canal de vos différentes associations. Elle figurera aussi sur notre site et sur notre page Facebook.
Au nom du bureau de la Fédération des Réseaux du Parvis,
Georges Heichelbech, président
[1] Soutien aux laïques et laïcs d’Osorno V1
Lire l’infolettre de la revue Parvis n°83
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Par Jose Maria Castillo
La théologie, qui commande la pensée de l’Église et nous permet de comprendre d’où viennent les décisions de l’Église, est plus importante que le pape, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les théologiens, les fidèles, les lois, les rites, les coutumes, tout le reste dans l’Église. Après tout, la théologie nous dit à tous ce que Dieu veut et ce que Dieu commande. Ainsi, le pape (quel qu’il soit) dit et commande ce que la théologie lui dit. C’est pourquoi la théologie est si importante.
Le problème vient, je pense, de ce que beaucoup de chrétiens ne s’intéressent pas à la théologie. Ni, par conséquent, n’en savent grand-chose. Ce qui est compréhensible. Parce que la théologie qu’on enseigne souvent (là où elle est enseignée), utilise tout un arsenal de mots, de concepts et de critères qui ont été inventés par les Grecs de l’Antiquité, mais aujourd’hui la plupart des gens ne savent même pas ce que signifie ce vocabulaire ni à quoi il sert.
Le centre, l’axe, la clé de la théologie chrétienne ne doit pas être la pensée des sages grecs de l’antiquité. Et encore moins, les mythes religieux antérieurs au judaïsme et que nous lisons dans la Bible en tant que « Parole de Dieu ». La théologie chrétienne doit avoir comme centre, comme axe et comme clé ce qui est l’origine et le principe déterminant du christianisme : l’humble artisan galiléen que fut Jésus de Nazareth : la façon dont il vivait, ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, ce qui l’intéressait et le préoccupait, ce qu’il voyait chez les gens qui l’ont connu et la « mémoire dangereuse » que cet homme si singulier nous a laissée.
Cette « mémoire dangereuse » de Jésus a été écrite dans l’Évangile, elle a été résumée et recueillie dans quatre recueils de courtes histoires, les quatre évangiles, à savoir la « théologie narrative », le résumé déterminant de toute théologie possible qui prétendrait s’appeler « chrétienne ». Le centre de la théologie chrétienne ne peut pas être en dehors de l’Évangile. Il ne peut exister de théologie chrétienne qui ne comporte cette « mémoire dangereuse ».
Maintenant, en lisant et en relisant cette théologie narrative que nous présente l’Évangile, ce qui apparaît immédiatement avec évidence dans ce recueil de nouvelles, ce sont les trois préoccupations majeures qui ont occupé et monopolisé la vie de Jésus :
1) la santé humaine (les histoires de guérison, exprimées dans le « genre littéraire » des miracles) ;
2) la nourriture partagée (les repas dont on parle dans les Évangiles) ;
3) les relations humaines (les discours et paraboles).
La foi, la relation avec le Père, les sentiments personnels plus profonds, tout dans la vie de Jésus tourne autour de ces trois préoccupations.
Et ces préoccupations étaient si fortes, que Jésus les a fait passer avant les règles imposées par les docteurs la loi, les observances des pharisiens, l’autorité des grands prêtres… À tel point que cela lui a coûté sa vie. Jésus a fait tout cela parce qu’il prétendait que celui qui le voyait et qu’il voyait était Dieu (Jn 14,7-9). En d’autres termes, il s’identifiait lui-même avec Dieu.
Ce qui fut central dans la vie de Jésus, ce n’était pas la religion. C’était d’humaniser ce monde si déshumanisé. Nous ne devrions pas tellement nous préoccuper du dialogue entre les religions. Nous devrions nous préoccuper de ce qui concerne tous les humains : la santé, le partage de la nourriture, de meilleures relations humaines. Les trois piliers de toute religion possible. C’est là que se situe le cœur de la vie de Jésus : humaniser la vie. Tel est le chemin de l’espérance qui nous conduit à Dieu.
Note du traducteur :
L’auteur développe ce sujet dans son livre La humanización de Dios, Trotta, 2009. On lira aussi son article Las tres preocupaciones principales de Jesús, sur son blog
Source : http://www.redescristianas.net/urge-renovar-la-teologiajose-m-castillo-teologo/
Traduction par Pierre Collet : http://www.paves-reseau.be/revue.php?id=1425
Lire l’infolettre de la revue Parvis n° 82
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Redes Cristianas est une plateforme constituée de 200 groupes, communautés et mouvements catholiques de base similaire aux Réseaux du Parvis.
Redes Cristianas mise avec détermination sur l’indépendance et le respect mutuel de l’État et des confessions religieuses et sur leur collaboration, et plaide pour un État laïque, qui dépasse l’actuel confessionnalisme caché, et pour une Église inspirée uniquement par l’Évangile et non soumise à une quelconque tutelle de l’État.
Conscient du fait que les relations actuelles Église / État en Espagne, sur la base des accords de 1979, ont été le principal obstacle à leur séparation et génèrent un grand malaise dans de larges secteurs, qu’ils soient catholiques ou non, Redes Cristianas déclare publiquement soutenir la laïcité et invite toutes les personnes et tous les groupes qui se sentent motivés par cet objectif démocratique à collaborer activement à la construction d’un État laïque.
La laïcité permet l’évolution progressive de la société vers une culture du pluralisme et du droit à la différence en créant le vivre ensemble dans des espaces de liberté qui rendent possible le dialogue entre les différentes options philosophiques et croyances religieuses. Le développement progressif de la laïcité doit être considéré comme un élément inhérent à la démocratie, au point d’affirmer que, sans la laïcité, la démocratie demeure incomplète. Et, étant donné que le seul garant de cet espace commun et public est l’État, la laïcité implique nécessairement l’autonomie pleine et entière de cet État vis-à-vis de tout magistère religieux ou de toute conception philosophique universelle qui cherche à s’imposer comme l’unique vérité. Raison pour laquelle, en toute conscience,
1 – Nous dénonçons les accords de 1979 de l’État espagnol avec le Saint-Siège, issus du Concordat de 1953, et nous demandons leur abrogation, parce que, nés dans le contexte préconstitutionnel du privilège confessionnel catholique, ils affectent aujourd’hui une société religieusement pluraliste et largement sécularisée, et ils provoquent dans ce domaine bon nombre de conflits qui affectent le vivre ensemble citoyen. En conséquence, nous exigeons que les organismes qui dépendent de l’Église catholique et d’autres confessions religieuses se réfèrent à la législation qui règlemente la vie associative dans l’État espagnol.
2 – Nous misons sur une laïcité pleine et entière qui reconnaisse l’autonomie des domaines politique et public vis-à-vis des options religieuses et philosophiques, et qui s’achemine vers la séparation effective et définitive de l’Église et de l’État, en reconnaissant à tou-te-s les citoyen-ne-s l’égalité des droits et des devoirs, sans privilèges ni avantages, et en leur garantissant l’usage des libertés fondamentales.
Pour atteindre cet objectif, il importe de modifier le cadre législatif actuel, au moins sur les points suivants: la réforme de la Constitution pour résoudre la formulation contradictoire des articles 16 et 27; une nouvelle loi de liberté de conscience qui protège et garantisse la liberté de pensée et de conscience sans aucun privilège; enfin de faire évoluer avec effet rétroactif l’application de la modification en 2012 de l’article 206 de la loi hypothécaire en abrogeant le droit pour les évêques de déclarer comme biens d’Église des propriétés immobilières qui n’étaient pas enregistrées comme telles auparavant.
3 – Nous plaidons pour un « pacte laïque » entre les confessions religieuses et l’État, qui comprenne un «statut de la laïcité » dans lequel soit garantie la neutralité idéologique des administrations publiques. Cela implique, entre autres choses, l’élimination de toute référence symbolique religieuse dans les actes officiels, et dans les lieux et bâtiments publics; et toute présence officielle des autorités publiques ou militaires dans les manifestations religieuses. Ladite neutralité idéologique des administrations d’État implique également la disparition de toute reconnaissance, distinction ou désignation publiques accordées à des images pieuses ou à des saints-patrons, la suppression des chapelles dans tout lieu dépendant des services de l’État, qu’il s’agisse d’écoles, de centres sanitaires, d’établissements pénitentiaires, de tribunaux, de casernes, d’ambassades, etc. Et, par conséquent, la disparition des « aumôniers catholiques d’État. »
4 – Nous défendons « la laïcité à l’école » et nous misons sur une éducation qui ait comme principaux objectifs la formation intégrale de la personne, l’initiation à la notion de genre, la socialisation et la formation en matière de Droits humains, sans prosélytisme ni endoctrinement. Le système éducatif doit s’articuler sur les principes d’égalité, de liberté et de formation critique pour tous.
Nous reconnaissons et valorisons le pluralisme religieux et culturel existant, et, par conséquent, nous dénonçons la présence actuelle de la religion catholique dans le système éducatif, parce que nous croyons que la religion doit être transmise par les institutions et les médias privés, et non à l’école publique, qui doit être laïque.
5 – Nous dénonçons l’actuel système de financement de l’Église catholique par l’État espagnol et nous exigeons des mesures urgentes qui impliquent des progrès décisifs dans le processus d’autofinancement de l’Église catholique, un objectif que les évêques eux-mêmes avaient fait leur en signant l’Accord sur les questions économiques en 1979. Une première étape, immédiatement applicable, devrait être la suppression de la rubrique « contribution à l’Église catholique » dans la déclaration d’impôt sur le revenu des personnes physiques.
6 – Nous en appelons à l’autonomie de l’éthique citoyenne, face à la morale religieuse. Quelles que soient les exigences morales que l’évangile représente pour nous en tant que chrétiens, nous affirmons notre ferme conviction que, dans une société plurielle et sécularisée, les codes moraux applicables à la citoyenneté doivent être fondés sur les principes de l’éthique citoyenne commune, dérivés de valeurs fondamentales telles que l’affirmation de la vie, la liberté, la justice, l’authenticité, le pluralisme, l’égalité et la paix. Ces impératifs éthiques n’appellent pas de légitimation ou de correction de la part d’une morale religieuse qui, en effet, n’est pas partagée par tous les citoyens. Par conséquent, nous dénonçons toute pression de la hiérarchie catholique pour imposer sa morale à l’éthique citoyenne universelle. Dans une société laïque, l’éthique doit être la construction et le patrimoine de tous et de toutes, sans exception.
En même temps, nous exigeons que les confessions religieuses, et en particulier l’Église catholique, révisent leur code moral et leur organisation antidémocratique pour surmonter les traces d’un cléricalisme toujours en vigueur, telles, par-dessus tout, les innombrables discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et le sexe dont souffrent encore beaucoup de leurs membres.
7 – Nous exigeons de la part des médias la neutralité la plus grande et le respect de toutes les croyances religieuses et convictions éthiques et philosophiques de l’ensemble des citoyens. Par conséquent, nous dénonçons l’intolérable ligne éditoriale que la Conférence épiscopale espagnole impose aux organes de communication qui sont sous son contrôle et qui défendent à outrance des positions idéologiques, politiques et morales réactionnaires, au service des puissants de la société, et tout à fait contraires aux priorités évangéliques. De même, nous exigeons du gouvernement une position plus ferme qui garantisse le respect des droits de tous les citoyens, ainsi que leur égalité de traitement pour éviter des abus dans l’exercice de la liberté d’expression.
En tenant compte du fait qu’en Espagne la transition religieuse vers la démocratie est toujours en cours, les groupes chrétiens regroupés dans Redes Cristianas, exhortent l’actuel gouvernement et les hiérarchies des confessions religieuses, en particulier celles de l’Église catholique, à la mener à bien de manière responsable et à mettre en œuvre l’esprit de la Constitution, qui, dans l’Art.16 paragraphe 3, fait le pari d’un État laïc en affirmant « [qu’] aucune religion n’aura un caractère étatique ».
Traduction française par Hugo Castelli et Didier Vanhoutte
Lire l’infolettre de la revue Parvis n° 80-81
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