Qui sommes-nous ?
NSAE est né en 1996 à partir de deux événements :
1) La « Requête du peuple de Dieu », portant pour l’essentiel sur une réforme de l’institution ecclésiale, née en Autriche et en Allemagne, qui affichait 4 points :
– l’égalité entre tous les croyants, femmes et hommes, laïcs et clercs ;
– l’accès à tous les ministères des femmes et des hommes, quel que soit leur statut familial ;
– une attitude positive vis-à-vis de la sexualité, sans crispation sur les interdits ;
– que les exigences morales s’affirment plutôt en matière de justice sociale, économique, d’écologie…
Tout en la signant (après avoir contribué à l’ajout du dernier point), nous avons mis en avant, en bonne logique évangélique, que l’Église n’est pas une fin en soi et qu’elle existe pour le monde.
2) « l’affaire Gaillot » qui a vu émerger une vague de « chrétiens en liberté ».
Nous nous sommes bien reconnus dans cette déclaration de Jacques Gaillot en 2004 : (extrait d’un entretien avec Karim Mahmoud, alors président de NSAE) : « Je crois personnellement que ce qui est important c’est la réforme de la société, s’il n’y avait pas de société, il n’y aurait pas d’Église… Donc les problèmes de l’Église sont seconds, ils ne sont pas premiers, donc je ne me suis jamais polarisé moi sur les problèmes de l’Église, toujours d’abord les problèmes de l’Humanité, de la justice, de la paix, de l’environnement… bon après il y a des problèmes dans l’Église, c’est vrai, mais je ne me suis jamais polarisé par rapport au problème des prêtres, par rapport au mariage des prêtres, pourquoi pas, ou des femmes prêtres, pourquoi pas, mais ce n’est pas mon combat. Par contre je crois que ce qui est important, c’est le combat des gens en difficulté, des gens exclus, ça, ça doit être le combat de l’Église. Et si c’est le point de départ, et bien, tout changera dans l’Église. Il faut partir de l’exclusion, du monde de l’exclusion. »
Jacques Gaillot utilisait et justifiait dans ce même interview un objectif affiché par NSAE « Non pas une autre Église, mais une Église autre » : « Je certifie que quand le monde change, l’Église est obligée de changer, ce n’est pas une décision de notre part, et donc pour que l’Église soit fidèle à l’Évangile, elle est obligée de changer. On a basculé dans un monde nouveau, on ne peut pas continuer à vivre comme on vivait. Et l’Église elle sera autre. »
D’où nous tirons ce qui est une sorte de marqueur de NSAE :
« Plutôt que de partir de la foi et de la mettre en application dans nos vies, faisons de nos vies un chemin de foi. »
• NSAE aujourd’hui
Le projet de réforme de l’institution ecclésiale, qui était au cœur de la « Requête », ne semble plus du tout pertinent. Toute réforme de l’institution serait nécessairement insuffisante si elle ne prend pas la question à la racine, ce qui met en cause tout l’édifice.
L’Église devrait se reconstituer, comme communauté égalitaire, affranchie de la dichotomie clercs/laïcs, définitivement libérée de tout carcan hiérarchique et dogmatique.
Nous vivons notre association comme une communauté, que l’Église n’est plus pour nous. Un lieu d’écoute, d’échanges. Et nous tentons donc de marcher sur ce « chemin de vie – chemin de foi » avec, comme disait Karl Barth, « la Bible dans une main et le journal dans l’autre ». Nous tentons tout à la fois d’interpréter les écritures et de mettre le doigt sur ce qui nous semble incompatible avec l’Évangile, d’en comprendre et contribuer à faire connaitre les causes et les effets, de prendre position en soutenant les victimes et en participant aux combats de libération.
Nous privilégions de plus en plus l’aller et retour entre les idées et le vécu, ce qui participe à donner du sens à nos engagements. Nous avons la conviction qu’il faut comprendre pour agir ; la réflexion n’est jamais dissociée de l’action et réciproquement.
• Cela se manifeste chaque année, lors de l’Assemblée générale qui comporte :
1- des témoignages vécus provenant de nos groupes locaux ou d’associations de Parvis. Par exemple en 2013 Jean-Louis Lecouffe, alors président de David et Jonathan, et Hugo Castelli du Réseau espagnol Redes Christiana ; en 2015 Christiane Bascou sur la vie de l’association CELEM et Michel Deheunynck, sur son expérience d’accompagnateur en aumônerie en unité psychiatrique. En 2020, ceux des groupes NSAE-Montpellier, NSAE-Cher et NSAE-15
2- des éclairages et approfondissements sur des thèmes de nos engagements.
Par exemple sur le thème de la croissance avec l’intervention de l’économiste Claude Simon et la projection du film de Marie-Monique ROBIN : « Sacrée croissance ! » en 2015. Ou celui de Coline Serreau : « Solutions Locales pour un Désordre Global » en 2016.
Un autre engagement est le soutien que nous portons aux Palestiniens de Sabeel qui développent leur théologie de la libération ; nous sommes adhérents des Amis de Sabeel dont nous diffusons les publications (nombreuses sur le site) et la prière du jeudi. Nous avons invité en 2015 Jean-Guy GREILSAMER à témoigner du mouvement BDS. En 2018, nous avons projeté et débattu du film « Au pied du mur » et donné la parole à Brigitte de Panthou, qui a présenté sa participation au programme EAPPI, relatée par ailleurs dans le livre « Témoins de paix en Palestine » (éditions Temps Présent). En 2020, autour du témoignage et du film de Samuel Laurent Xu qui retrace la vie et l’engagement de Nadine Loubet (Sœur Odile).
3- L’apport de théologiens ou de penseurs sur le thème de la foi
Par exemple lors de l’AG 2013 Jacques Musset nous a aidés à réfléchir à la question : « À quelles expériences le mot “Dieu” renvoie-t-il pour un disciple de Jésus aujourd’hui ? »
Gui Lauraire nous a fait réfléchir en 2012 à « Une théologie de la libération pour l’Europe » et en 2016 à « la Pentecôte, la loi de l’Alliance nouvelle, la fête de l’Esprit ».
En 2018, Cécile Entremont est intervenue sur le thème « Comment dépasser les blocages qui nous empêchent de remettre en cause les diktats théologiques, économiques et politiques ? »
En 2019, nous avons organisé une journée particulière, largement ouverte, autour de José Arregi qui est intervenu sur le thème « Vers une Église sans clercs ni laïcs ».
En 2021, Jean Lavoué avec les “clairières en attente” et “le poème à venir”
Les textes des interventions sont tous publiés sur le site et généralement dans nos bulletins de liaison, disponibles dans la rubrique Nos publications.
• Nous menons aussi un travail intellectuel en communauté au sein de nos groupes locaux, dans leur diversité, de notre Conseil d’administration et de ses groupes de travail, en nous entraidant pour nous approprier des pensées riches, parfois difficiles.
Citons à titre d’exemples les textes d’Odette Mainville sur l’eucharistie (« Reconstituer la scène – pour comprendre la Cène» ; « « L’eucharistie, mémorial du dernier repas de Jésus » ; ceux de la religieuse franciscaine Ilia Delio (L’évolution est notre réalité fondamentale et La théologie a besoin d’une révision radicale, les livres de Joseph Moingt, José Pagola ou John Shelby Spong [par exemple : https://nsae.fr/2016/12/16/la-resurrection-mythe-ou-realite-de-john-spong/], Bruno Mori . Ou encore l’article de Jean-Marie Kohler La foi chrétienne au défi des mutations contemporaines, une conférence de Dominique Collin sur l’“inoui de l’Évangile”
• La grave crise que traverse actuellement l’Église catholique fait évidemment l’objet de nos réflexions. Et en particulier le rôle que peuvent jouer les laïcs.
Nous nous sommes en particulier intéressés très tôt au mouvement des « laïcs d’Osorno », au Chili que nous avons contribué à faire connaitre et auquel nous avons apporté notre soutien. (cf. notre communiqué de presse [https://nsae.fr/2017/02/02/soutien-au-mouvement-des-laics-et-laiques-dosorno/] et de nombreux articles disponibles sur le site. Ils sont un exemple assez unique de mouvement de laïcs ayant réussi à obtenir gain de cause contre leurs évêques et contre le Vatican.
NSAE est membre de la Fédération ” Les Réseaux du Parvis ”
Indications pratiques
On peut les trouver dans la rubrique
UTILE
Notamment Nos communiqués de presse et nos bulletins de liaison, disponibles dans la rubrique Nos publications.
On peut aussi atteindre directement la page Facebook de NSAE