“Agir, travailler, militer : une théologie de l’action”
Faisant partie de la commission « NSAE et Evangile », qui tente d’expliciter les liens entre notre foi et notre action dans la société d’une part, et étant membre de l’ Action Catholique Ouvrière (ACO) souvent confrontée à des critiques sur le supposé activisme de ce mouvement d’autre part, l’annonce du livre de Frédéric de Coninck « Agir, travailler, militer, une théologie de l’action » (Editions Excelsis, 2006) m’a tout de suite intéressée.
Elle évoque, en effet, l’influence d’une histoire de l’Eglise où la contemplation a souvent eu le beau rôle, tandis que l’action était dévalorisée.Toute la première partie du livre est consiste à montrer que cette conception est enracinée dans l’histoire, et d’abord dans la philosophie grecque qui élimine les difficultés de l’action en minorant l’importance de l’action. En effet, comme le dit l’auteur, le travail, l’action et le militantisme sont des épreuves de réalité, des moments où nous nous heurtons aux autres, au réel et à ses limites.
L’auteur décortique ensuite des modes de raisonnements par rapport à l’action, dans l’histoire des premiers siècles jusqu’à la réforme, puis jusqu’à nos jours. Très documenté, il s’appuie sur des exemples concrets et passionnants.
Frédéric de Coninck, sociologue du travail et des modes de vie, est également bibliste, prédicateur dans l’Eglise réformée, et directeur de la revue « Proteste ». Comme on peut s’y attendre, il nous propose une recherche dans les l’Ecriture Sainte : agir avec le Père, agir à la suite du Christ, l’œuvre de l’Esprit et notre place dans cette œuvre : fondements de la logique de l’action.
S’il comporte 630 pages, ce livre est facile à lire, et peut être lu partie par partie. Personnellement, j’ai aimé le lire à la suite, mais je reviens souvent sur tel ou tel chapitre. C’est un Livre de Vie, en ce sens qu’il fait appel à notre intelligence en même temps qu’il nourrit notre relation à Dieu, aux autres et à l’univers.
Annie GRAZON