Paroles de sans voix
Le 27 mars, près de 12 millions de lecteurs ont découvert la parole des personnes pauvres et exclues dans un supplément de 8 pages inséré dans la presse quotidienne. A l’occasion de l’élection présidentielle, la plupart des quotidiens ont accepté de publier la deuxième édition de « Paroles de sans voix », supplément proposé par Amnesty International France, ATD-Quart Monde, le Secours Catholique, avec l’appui de l’association George-Hourdin.
Avant de donner votre voix, écoutez celle des plus pauvres
Par Geneviève Garrigos, Pierre-Yves Madignier et François Soulage (Présidents d’Amnesty International France, d’ATD Quart Monde et du Secours Catholique)
Faire changer le regard porté sur les plus pauvres, interpeller nos candidats à la fonction suprême sur la condition des membres les plus fragiles de notre population, les pousser à prendre position sur nombre de situations qui font scandale (difficulté voire impossibilité à se loger décemment, à s’alimenter correctement, à donner une éducation solide à ses enfants, à se soigner…) : telle est l’ambition de cette nouvelle édition de « Paroles de sans voix ».
Dans ce numéro, vous constaterez que ces personnes en situation d’exclusion n’attendent pas qu’on leur tende la main pour tenter de se relever. Leur place dans la société, elles la prennent peu à peu, souvent dans la douleur, car il faut se battre pour le droit à la parole. Et pour encourager toutes les initiatives qui leur permettent d’être actrices de leur destin.
Certaines instances commencent à les écouter. C’est le cas du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion (CNLE), qui affirme qu’on ne peut pas décider pour les autres sans leur demander leur avis (voir p. 8). Le terrain commence juste à être défriché. Il va falloir beaucoup de temps et de ténacité pour changer les mentalités des décideurs afin que les programmes soient débattus par les intéressés.
Le regard sur l’exclusion doit changer. Chacun de nous n’est-il pas enclin à une attitude de rejet vis-à-vis de celui qui nous dérange parce qu’il est différent ? La difficulté que rencontrent les maires à appliquer la loi SRU, qui impose aux communes 20 % de logements sociaux, est symptomatique. Mais depuis plus d’un an, de nombreux citoyens écrivent à leurs élus pour leur signifier leur volonté de mixité sociale (voir p. 8). Il appartient aux hommes et femmes politiques d’agir pour l’égalité en droits de toutes et de tous, et d’éliminer toute forme de discriminations, y compris à l’égard des plus pauvres. Seule une démarche collective et solidaire permettra d’avancer vers une société plus équitable, respectueuse de l’individu, de sa parole et de sa dignité.
Titres des articles du journal :
(directement accessibles en ligne depuis http://www.parolesdesansvoix.org/)
• RSA : des représentants mal dans leur peau
• Paulette Liard, femme courage devenue libre
• Rhône-Alpes : des indignés qui veulent la dignité
• « J’ai été interpellé par la parole des plus démunis »
• Cité Lys : les liens de la démolition
• Hébergés et engagés !
• Toulon : des Roms qui misent sur l’insertion
• De l’asile politique à la reconstruction
• Une mutuelle pour tous
• Quand les parents retournent à l’école
• Fringuette, un tremplin vers le monde du travail
• TAE : un laboratoire pour changer l’entreprise
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