Maurice BARTH : 1916 – 2014
Notre ami Maurice Barth, dominicain, nous a quittés le 16 avril 2014. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 22 avril, au couvent Saint-Jacques, dans le 13ème arrondissement à Paris, où il était retiré depuis ces dernières années.
Les grandes lignes de son parcours
Le texte ci-après, diffusé lors des obsèques, résume les grandes lignes de son parcours de militant engagé partout dans le monde, pour la justice et les droits humains, au nom de l’Evangile :
« Né en 1916 en Alsace, Maurice entre en 1938 chez les dominicains, il fait sa formation au Centre d’études du Saulchoir et est ordonné prêtre en 1944, puis, à sa sortie des études, se retrouve d’abord à Strasbourg, ensuite à Berlin où il crée en 1950 une association berlinoise pour l’entente internationale, axée principalement sur le rapprochement franco-allemand.
Appelé à Paris en 1958, il deviendra un peu plus tard directeur du « Foyer Maydieu » où il est en relation avec des jeunes de tous les pays, Afrique, Proche-Orient, Amérique latine, et un voyage au Mexique lui fait alors prendre conscience de ce qu’est la misère dans ce continent sur lequel il s’engage alors.
Il prend part ensuite à la création de France terre d’asile. Il est à l’époque membre de la communauté dominicaine Maydieu, rue de la Glacière à Paris. C’est l’époque où beaucoup de réfugiés d’Amérique latine se retrouvent en France et suscitent un vaste mouvement de solidarité en faveur des mouvements de libération du continent sud-américain ; Maurice y collabore à différents niveaux. Parallèlement, sa présence au mouvement Vie nouve!le l’aide à approfondir une réflexion sur le lien entre foi et politique.
C’est à cette époque également qu’il participe au travail du réseau Henri Curiel, où il fait partie de la section chargée du dossier sur la Palestine, afin de préparer des rencontres internationales pour un dialogue de paix. À l’initiative d’Henri Curiel, il effectue alors plusieurs voyages en Palestine avec quelques autres militants, et leurs rencontres sur place aboutissent à de grands rassemblements à Paris et dans différentes villes d’Europe pour y susciter des initiatives de paix. Lui-même, à Paris, dans la communauté Maydieu, accueille quelques-unes des premières rencontres secrètes entre le palestinien Issam Sartaoui et le général israélien Mattityahu Peled. Son engagement pour l’Amérique latine ne cesse pas pour autant. Membre du secrétariat international chrétien de solidarité avec l’Amérique latine (Sicsal, surtout axé sur les mouvements de libération), il fait de nombreux voyages sur place, et accepte plusieurs responsabilités, par exemple: présidence des amitiés franco-chiliennes, du comité Oscar Romero (qu’il accueille en personne dans sa communauté Maydieu), et du comité de solidarité avec le peuple du Salvador, ce qui le fait inviter au Mexique, en janvier 1992, pour la signature des accords de paix entre la guérilla et le gouvernement salvadorien.
Il a consacré les dernières années de sa vie active à la Cimade (service des droits de l’homme) et à la revue Volcans. Ces dernières années, retiré au couvent St-Jacques, à Paris, il n’avait plus d’activité extérieure, mais les nombreuses visites qu’il recevait lui faisaient garder un lien vivant avec tout ce qui lui tenait à cœur, ce qui fait que sa passion est demeurée la même pour tous les engagements qu’il avait pris au cours de sa vie. Il est resté jusqu’à son décès à 98 ans un « militant » au grand sens du terme, passionné d’évangile. »
Un bref entretien
La lettre de Saint-Jacques dans son numéro 132 de décembre 2010 a publié un bref entretien intitulé « Portrait d’un frère : Maurice Barth » (cf page 3) ; ce numéro est téléchargeable en cliquant ci-après : lsj132
Réflexions crépusculaires
Ce texte de M. Barth a été diffusé le 17 mai 2012 à l’initiative de Frère Régis, dominicain, qui le présentait ainsi : «Voici en deux mots qui est l’auteur : Maurice Barth, dominicain d’une grande tradition hélas perdue, a 96 ans, et il reste militant au vrai sens du terme. Il a milité toute sa vie, en étant en particulier très proche d’Henri Curiel, et s’est engagé dans tous les combats de la Palestine ou de l’Amérique latine avec sa théologie de la libération (il était un proche de Mgr Oscar Romero). Il a rédigé ce texte, sous la pression de quelques frères dont je suis, pour faire un bilan de ses engagements dans l’Eglise, C’est Arnaud de Coral, ancien patron du Jour du Seigneur, qui a tout pris sous sa dictée en organisant l’ensemble, car Maurice est presque aveugle depuis quelques années. Personnellement je suis très heureux du résultat. J’avais envie de lui dire de l’intituler « indignez-vous », mais le titre est déjà pris par Stéphane Hessel, qui a le même âge. Je souhaiterais qu’on puisse sortir une brochure, à partir de ce texte, dans le genre de celle de Stéphane Hessel. Si ce texte vous plait vous le diffusez, il est fait pour ça ». Ce qui fut fait en particulier à : http://nsae.fr/2012/10/23/reflexions-crepusculaires-maurice-barth/
Enfin en octobre 2013 ce texte a été publié sous forme d’un livre (48 pages) intitulé :
« Où va mon Eglise ? Réflexions crépusculaires »
aux Editions Chemins de Traverse, avec une préface du frère Henri Burin des Roziers. L’ouvrage est A COMMANDER sur le site de l’éditeur (1,99 € pour la version électronique ; 6,90 € pour la version papier) à : http://bouquineo.fr/products/ou-va-mon-eglise
A voir également : http://nsae.fr/2013/10/30/ou-va-mon-eglise/