Sabeel et Jérusalem sous occupation
Jérusalem est un lieu important pour beaucoup de gens. La ville a été démolie et reconstruite au moins dix-huit fois, et conquise et reconquise plus de trente-sept fois. La dernière conquête a été faite par l’armée israélienne en 1967. Voici ce qu’il vous faut savoir sur Jérusalem et ce que vous pourrez faire pour que nous puissions nous lever (Kumi !) tous ensemble.
Organisation : Sabeel et la théologie palestinienne de la libération
La théologie palestinienne de la libération s’inspire de la vie et de l’enseignement de Jésus le Christ. Cette théologie de la libération s’est développée à travers des études bibliques menées au sein de la communauté locale de Jérusalem après la première Intifada (mot arabe pour dire soulèvement, très largement non violent d’ailleurs) de 1987, en réponse à l’utilisation de la Bible par un certain nombre de chrétiens pour justifier l’occupation de la ville par l’État d’Israël. La théologie palestinienne de la libération essaye de répondre à la question : Qu’est-ce que Dieu nous demande de faire ? et Comment devons-nous réagir à l’injustice actuelle en Palestine-Israël ? Cette théologie cherche à libérer les Palestiniens de l’occupation injuste et illégale par l’État d’Israël. La théologie palestinienne de la libération lit la Bible dans une perspective d’inclusion, de justice et de non-violence. Elle encourage tous à s’exprimer « prophétiquement » contre le mal de l’injustice et de l’oppression.
Sabeel est un « mouvement de base » œcuménique de théologie de la libération, et travaille avec des chrétiens palestiniens : « Nous nous efforçons d’approfondir la foi de ces chrétiens, de promouvoir l’unité entre eux et avec l’ensemble de leur communauté, pour les amener à s’engager en faveur de la justice et de la paix. » Sabeel s’efforce de développer pour les différentes communautés nationales et religieuses une spiritualité fondée sur la justice, la paix, la non-violence, la libération et la réconciliation. Sabeel est un mot arabe qui signifie « le chemin » ou « une source d’eau vivifiante ».
Sabeel s’efforce aussi de promouvoir une prise de conscience internationale plus juste sur qui sont les chrétiens palestiniens, leur existence, leur témoignage et leurs inquiétudes actuelles. Ses membres encouragent des personnes et des groupes du monde entier à s’engager en faveur d’une paix juste, complète et durable, sur la base de la vérité et à travers la prière et des engagements concrets.
Vous trouverez Sabeel sur son site web (en anglais) http://sabeel.org/ et des documents en français sur le blog des Amis de Sabeel France https://amisdesabeelfrance.blogspot.com/ et sur Facebook https://www.facebook.com/Amis-de-Sabeel-France-1821297471482021/.
La situation actuelle à Jérusalem
Depuis que le gouvernement israélien a annexé Jérusalem-Est en 1967, son principal objectif a été d’y créer une situation démographique et géographique telle qu’elle bloquera toute tentative future de mettre en question sa souveraineté sur l’ensemble de la ville. Pour réaliser cet objectif, le gouvernement israélien a pris des mesures pour augmenter le nombre d’habitants juifs et réduire le nombre d’habitants palestiniens dans la ville. Il a eu recours pour cela à diverses méthodes :
- Isolation physique de Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie, entre autres en construisant une « barrière de séparation » : le fameux mur.
- Des pratiques discriminatoires de confiscations de terrains, de planifications et de constructions, ainsi que des démolitions de maisons palestiniennes (voir Kumi Now semaine 35).
- L’annulation des droits de résidence et des droits sociaux des Palestiniens qui passent au moins trois ans à l’étranger ou ne peuvent prouver que leur centre de vie est à Jérusalem.
- Un partage injuste du budget entre les deux parties de la ville, avec des conséquences dommageables sur les infrastructures et les services de Jérusalem-Est (selon B’Tselem, une ONG israélienne juive).
Jérusalem, un lieu si important pour tant de gens, est ainsi devenu un champ de bataille. Personne ne veut la destruction de ce lieu saint, mais la situation actuelle cause beaucoup de peine et d’inquiétude à ceux qui y vivent, et à beaucoup d’autres aussi, ailleurs dans le monde.
Tout comme Marie et les disciples pleuraient la mort de Jésus, beaucoup de gens aujourd’hui souffrent de la profonde détresse du lieu que Jésus appelait sa maison. L’une des nombreuses églises de Jérusalem est appelée Dominus Flevit : Le Seigneur a pleuré, en souvenir des larmes versées par Jésus sur Jérusalem. Par la fenêtre de cette église, on a une vue remarquable sur cette ville qui a tant besoin de guérison. Comme Jésus a souffert, nous souffrons nous aussi, et nous prions pour la paix et la tranquillité de Jérusalem, la ville qui doit être partagée entre tous.