C’est le titre d’une conférence qui doit se dérouler du jeudi 19 au samedi 21 août 2021 au Tangaza University College de Nairobi, au Kenya. [1]

Les participants, issus du monde entier et organisés dans différents centres (Afrique, Asie, Europe, Amérique latine et Amérique du Nord), pourront accéder à la conférence en présentiel à l’Université de Tangaza, mais aussi via des portails en ligne.
La conférence s’appuie sur l’expérience de personnes d’origines religieuses, culturelles et économiques diverses qui développent de nouvelles méthodes pour surmonter les divisions qui affligent la communauté humaine et la « maison commune » sur la planète Terre. L’objectif est d’engager les citoyens du monde entier à construire des modèles évolutifs de développement communautaire faisant le pont entre les divisions économiques, politiques, religieuses et culturelles dans le monde.
La conférence met l’accent sur le message de Fratelli Tutti (2020) comme guide spirituel promouvant la solidarité entre tous les peuples de la planète. Elle reconnaît également les possibilités offertes par le document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et le vivre ensemble (2019) et la Déclaration de la Mecque (2019) (2019).
Nous publions ici un document préparatoire, du Président de l’Université Global Ministries, Gerald Grudzen
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La pandémie de COVID-19 et la solidarité mondiale
Le paradoxe des nations développées qui ont réussi à vacciner la plupart de leurs citoyens contre le COVID-19 et la rareté des vaccins dans de nombreuses nations moins développées nous donne une image du déséquilibre qui existe dans les soins de santé mondiaux. L’ironie du refus de certains citoyens de se faire vacciner dans les nations développées et le manque de vaccins dans d’autres parties du monde indiquent que la communauté humaine mondiale doit trouver des moyens de partager ses ressources afin de bénéficier au maximum de personnes dans le monde et de mettre fin à la propagation de la pandémie de coronavirus. Le pape François a abordé nombre de ces questions dans son encyclique Fratelli Tutti.
Le « nationalisme vaccinal » a également compliqué l’accès au vaccin. Les pays disposant de ressources financières, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, peuvent passer des contrats directement avec les entreprises qui ont développé les vaccins pour les fournir à leurs propres populations. Les pays plus pauvres s’appuient désormais sur le système développé par le COVID-19 Vaccines Global Access (COVAX), qui fait partie de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour coordonner la distribution des vaccins aux pays à revenu faible ou intermédiaire dans le monde.
Un autre facteur a été la politisation de la pandémie sous les régimes de leaders populistes tels que Donald Trump aux États-Unis et Jair Bolsonaro au Brésil. Le pape François a abordé le défi du populisme dans Fratelli Tutti ainsi que le néolibéralisme économique.
Le manque d’intérêt pour les personnes vulnérables peut se cacher derrière un populisme qui les exploite de manière démagogique à ses propres fins, ou un libéralisme qui sert les intérêts économiques des puissants. Dans les deux cas, il devient difficile d’envisager un monde ouvert qui fait de la place à tous, y compris aux plus vulnérables, et qui respecte les différentes cultures. (Article 155 de Fratelli Tutti)
Souvent, les idéologies politiques conservatrices et populistes se joignent aux fondamentalistes religieux pour remettre en question ou s’opposer aux politiques et aux traitements fondés sur la science. Il y a environ 41 millions d’adultes évangéliques blancs aux États-Unis. Environ 45 % d’entre eux ont déclaré qu’ils ne se feraient pas vacciner contre le COVID19. À mesure que des variantes inquiétantes du virus se développent, le problème devient de plus en plus urgent. Le défi est encore compliqué par la méfiance de longue date entre certains évangéliques et la communauté scientifique. La résistance des évangéliques blancs est un obstacle à l’effort de vaccination – The New York Times (nytimes.com)
L’impact de la pandémie de COVID-19 en Afrique de l’Est a été particulièrement difficile pour le Kenya, dont le PIB dépend en grande partie du tourisme occidental. Une note d’orientation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) évalue les vulnérabilités et les impacts possibles de la pandémie de COVID-19 sur le Kenya. Cette politique identifie l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’économie, la pauvreté et les inégalités, les femmes et les filles, les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) et les migrants, l’éducation, la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi que la gouvernance et la sécurité.
La coopération internationale est menacée par la montée d’un nationalisme myope, extrémiste, rancunier et agressif. Le pape François se concentre sur les conflits locaux qui sont exploités par l’économie mondiale. La culture économique mondiale peut unifier le monde, « mais divise les personnes et les nations », ce qui est lié à « une détérioration morale qui influence l’action internationale et un affaiblissement des valeurs spirituelles et de la responsabilité », contribuant à son tour à « un sentiment général de frustration, d’isolement et de désespoir. » Fratelli Tutti à l’heure du COVID-19 : Inspiration, défis et questions (georgetown.edu)
Il est à espérer que les récents efforts visant à étendre les activités de COVAX pour atteindre les populations les plus vulnérables du monde contribueront à concrétiser la vision que le pape François a présentée dans Fratelli Tutti. Le succès du programme de distribution du vaccin COVAX peut servir de modèle pour d’autres formes de coopération entre les nations développées et en développement du monde.
Notes :
[1] La conférence est co-organisée par quatre institutions qui participent à un dialogue interreligieux tant au niveau académique que local.

Global Ministry University, offre des diplômes de troisième cycle en dialogue interreligieux, Harmony Institute est une organisation multireligieuse et multiethnique qui encourage la coexistence pacifique de la fraternité humaine dans le but de promouvoir la cohésion sociale en reliant les communautés et en contribuant au développement d’idées sur le dialogue, la paix et le développement durable. L’Institut pour le dialogue interreligieux et les études islamiques (IRDIS) offre, parmi de nombreuses activités, de former des personnes de différentes confessions au dialogue interreligieux, au sein d’un collège universitaire catholique. Umma University ou « l’Université du peuple » a été créé en 2013.